Life and Peace Institute, Région des Grands Lacs, 2011
Au-delà des Groupes Armés : conflits locaux et connexions sous-regionales. L’exemple de Fizi et Uvira (Sud-Kivu, RDC).
Rapport de recherche sur les conflits intercommunautaires en Territoire d’Uvira et Fizi, Sud-Kivu, RD Congo, réalisé par ADEPAE, Arche d’Alliance et RIO en partenariat avec le Life & Peace Institute, entre 2007 et 2011.
Keywords: | Elaborar métodos y recursos para la paz | Trabajar la comprensión de conflictos | | República Democrática del Congo | Región de los Grandes Lagos
Idiomas: francés
Tipo de documento: Documento sobre Internet
Inscrits dans le long terme, les conflits opposant les communautés de Fizi et Uvira constituent des cas exemplaires de sociétés fragilisées et recourant régulièrement à la violence comme mode de revendication. Cette violence s’illustre particulièrement par la persistance de nombreux « groupes armés »1 dont certains se présentent comme « porteurs de revendications communautaires ».
Dans Fizi et Uvira, la persistance des « groupes armés » démontre clairement l’extrême fragilité de la situation sécuritaire locale.
Ce rapport est le résultat de plusieurs visites de terrain, amorcées depuis novembre 2007. Il couvre la période allant de fin 2007 à avril 2011, correspondant à la phase de rédaction du rapport, de lecture, de restitution des résultats de la recherche aux membres des communautés et d’intégration de leurs remarques dans le rapport final2.
Les objectifs de la recherche :
– Comprendre en profondeur, en impliquant les acteurs locaux et ceux de la diaspora, les causes majeures des conflits opposant les communautés locales, dans quelle mesure ces conflits s’inscrivent dans le long terme, se sont poursuivis dans le présent et se connectent à des dynamiques sous-régionales ;
– Expliquer pourquoi la zone de la recherche est jalonnée de guerres et conflits à répétition ;
– Susciter auprès des acteurs rencontrés, impliqués dans les échanges et tout au long du processus un vif intérêt à transformer positivement ces conflits en vue de la restauration d’une paix durable, par des actions mises en place par eux-mêmes.
Structuration de l’étude :
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1ère partie : les conflits dans le passé
La première partie de l’analyse revisite les faits historiques qui ont concouru à raviver les tensions locales de manière à apporter un éclairage sur les conflits actuels.
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2ème partie : Transition fragile, après transition et dynamiques locales
Dans la deuxième partie consacrée à la transition, à l’après transition et aux dynamiques locales, l’étude présente une série d’événements qui concourrent à la purification ethnique3 au sein des « groupes armés » existants.
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3ème partie : Les conflits dans le présent
La troisième partie de l’étude se focalise sur certains enjeux majeurs au niveau local, les alliances et tensions entre communautés locales autour du « territoire de Minembwe », de la collectivité-chefferie de la plaine de la Ruzizi et de la gestion de la transhumance. Ces trois enjeux influent sur les dynamiques de cohabitation pacifique et participent au délitement de la situation sociale.
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4ème : Conflits locaux et connexions sous-régionales
Enfin, la dernière partie du rapport aborde les conflits locaux et les dynamiques sécuritaires en lien avec les pays frontaliers avant et après les élections congolaises de 2006. Elle présente les principaux acteurs sous-régionaux à savoir, les réfugiés congolais vivant au Rwanda, au Burundi et en Tanzanie, les mutualités tribales et les milieux politico-économiques étrangers. En plus de leurs rôles dans l’activation des tensions locales, l’étude se penche sur la manière dont le difficile contrôle des flux migratoires aux frontières contribue à alimenter l’insécurité transfrontalière.
Pour lire l’intégralité du rapport, veuillez télécharcher le document joint ci-dessous.
Notas
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1 Les « groupes armés » concernés et impliqués dans ce processus de Recherche Action Participative sont ceux formés par des congolais. L’étude aborde aussi les dynamiques d’insécurité causées par les « groupes armés » étrangers, en particulier les FDLR. Localement, en plus des « groupes armés » à caractère ethnique, dont celui de Yakotumba demeure à ce jour l’un des plus actifs dans le territoire de Fizi, d’autres milices perturbent la sécurité et la cohésion sociale entre communautés locales. Il s’agit, à titre indicatif, du groupe armé de Fujo. Depuis juillet 2009, toutes ces milices y compris les FDLR sont traquées par les FARDC dans le cadre des opérations militaires Kimia II, suivies à partir du 1er janvier 2010 par les opérations Amani Leo. Ces groupes sont désormais considérés comme des groupes de bandits. Officiellement, les GAC n’existent plus, c’est la raison pour laquelle ils sont placés entre guillemets.
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2Afin de rendre fidèles les points de vue des communautés sur certaines questions brûlantes, nous préférons présenter leurs différentes versions dans des encadrés.
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3Le concept de « purification ethnique » fait référence ici au fait que la majorité des « groupes armés » locaux se reconstituèrent en fonction des appartenances tribales et portèrent les couleurs des communautés locales. Les recrutements des combattants se firent ainsi essentiellement au sein des ethnies.