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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Berlin, juin 2009

Les conflits environnementaux, terrains d’apprentissage. Transformations territoriales et citoyenneté en mouvement en Amazonie

Qu’est-ce que les conflits environnementaux ? Comment peuvent-ils être compris et étudiés ? Que pouvons-nous tirer de leur étude ? L’auteur analyse ces conflits comme un instrument conceptuel pour comprendre la complexité des rapports existants entre la société et les questions environnementales en Amazonie.

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Réf. : De Marchi Massimo, « Les conflits environnementaux, terrains d’apprentissage. Transformations territoriales et citoyenneté en mouvement en Amazonie », Cleup Editrice, Padova, 2004.

Langues : italien

Type de document : 

Chapitre I. Les théories des conflits

Dans le premier chapitre, l’auteur analyse et présente les principales théories sur les conflits, avec une attention particulière aux conflits environnementaux. Il examine huit programmes de recherche différents, menés par des Instituts de recherche, des universités et des organisations internationales. Il les subdivise ensuite en trois « logiques » différentes selon le concept de fonds qui est analysé :

  • 1. La logique « environnement et sécurité ». On retrouve ici le rapport entre pénurie des ressources, dégradation environnementale et conflits sociaux violents. Cette logique répond souvent à des intérêts de sécurité au niveau national et international.

  • 2. La logique « environnement et négociation ». Sous cet angle, on analyse les thèmes de la médiation et de la solution des conflits.

  • 3. La logique « environnement et éco-citoyenneté ». Le conflit environnemental devient l’opportunité d’une compétition positive entre projets de développement. Cette logique naît dans les pays en voie de développement.

Chapitre II. Les conflits environnementaux comme terrains d’apprentissage

Dans cette partie de l’ouvrage, l’auteur précise son analyse concernant les conflits environnementaux prenant en considération trois questions clés :

  • 1. Le territoire comme système complexe ;

  • 2. Les acteurs sociaux et leur rôle ;

  • 3. Les théories et les pratiques développées par la « recherche sur la paix et le conflit ».

L’auteur définit ainsi les conflits environnementaux comme des terrains d’apprentissage car ils permettent de mettre en évidence des logiques territoriales de développement, les acteurs impliqués, les différentes dynamiques et les institutions.

Chapitre III. Deux cas d’étude

Dans ce chapitre l’auteur présente les deux cas d’étude qu’il analysera ensuite en appliquant son modèle. - Le premier conflit a eu lieu en Amazonie brésilienne dans l’Etat de l’Acre. Là-bas, les cueilleurs de caoutchouc étaient opposés aux grands propriétaires fonciers au sujet de questions de droit sur la terre.

  • Le deuxième conflit, pas encore résolu, se situe au cœur de l’Amazonie équatorienne. Ici les entreprises pétrolières, dont la compagnie Texaco, s’opposent sur des questions de santé et environnementales aux associations et organisations des citoyens. Dans ce deuxième cas la mobilisation sociale, la construction d’alliances et des réseaux, l’utilisation du système judiciaire ont joué un rôle central pour arriver à une confrontation comme pour faire émerger des solutions alternatives et partagées.

Chapitre IV. Les relations entre « le système conflictuel et le système territorial »

Dans ce chapitre, De Marchi analyse plus systématiquement les structures territoriales qui sont en jeu dans les conflits environnementaux pour y étudier les relations qui peuvent exister. Dans les deux cas présentés, l’auteur veut montrer que le problème à l’origine du conflit n’est pas la compétition pour les ressources mais plutôt leur utilisation et leur distribution.

L’auteur présente ensuite celles qu’il appelle « les structures de médiation », entre les acteurs sociaux et l’environnement dans un territoire donné. Par exemple, dans le cas de l’Amazonie, De Marchi recense deux structures de médiation :

  • « La territorialisation par prélèvement », typique des sociétés rurales traditionnelles dans lesquelles le prélèvement des ressources devrait être lié à une nécessaire préservation du territoire ;

  • « La territorialisation par substitution », typique de la phase de modernisation. Dans le cas de l’Amazonie, il s’agit de déforestation.

Le conflit ici se manifeste donc clairement entre les autorités du gouvernement et les tribus qui habitent l’Amazonie. La « modernisation » promue par l’Etat passe par la déforestation, comme si l’Amazonie était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». La société civile et la population indigène se mobilisent donc pour la défense de leurs droits. Ainsi, l’auteur démontre comment « les questions environnementales » ne concernent pas uniquement la pénurie des ressources mais également l’implication dans la construction de nouvelles formes de participation à la vie démocratique pour une nouvelle forme de citoyenneté.

Chapitre V. Les rapports entre territoire, acteurs, ressources et conflits environnementaux

L’auteur, en reprenant les deux cas étudiés, essaye de réinterpréter les liens entre territoire, acteurs, ressources et conflits environnementaux au niveau local. Les acteurs locaux sont désormais capables de créer de nouvelles modalités de participation à la périphérie qui sont en mesure d’influencer les décisions centrales.

Le « conflit environnemental » devient une sorte de laboratoire où se créent de nouvelles institutions pour redéfinir le « pacte social » entre les différents acteurs du territoire et l’environnement dans une optique de réécriture des modèles de développement à une échelle nationale et globale.

Commentaire

L’auteur fournit de nombreux instruments d’analyse des conflits et des causes liés aux facteurs environnementaux. Dans son premier chapitre, il propose une grille conceptuelle et épistémologique pour comprendre les recherches sur les conflits environnementaux et, plus en général, tous les discours liés à l’environnement. L’objectif affiché est le dépassement d’une vision déterministe qui voit les causes de ces conflits dans la pénurie des ressources qui produit souvent un statu quo social, quand, au contraire, les « conflits » mêmes montrent qu’il est possible de trouver des solutions adaptées. Les exemples donnés par l’auteur montrent que la lutte citoyenne pour les droits conduit également à des solutions concertées en harmonie avec le territoire, là où avant les limites territoriales étaient utilisées pour imposer des models de développement injustes.