Élodie Magnier, Bangkok, septembre 2005
Gerakan Aceh Merdeka : le sécessionnisme acehnais
Le GAM étant l’une des majeures parties directes au conflit entre Aceh et Jakarta, ce mouvement, symbole de la lutte sécessionniste depuis maintenant 30 ans, mérite toute notre attention. C’est en étudiant ses origines, sa constitution et son histoire que nous pourrons comprendre ce qu’il représente aujourd’hui.
En 1966, Suharto prend la tête du pays et impose progressivement sa politique : l’Ordre Nouveau (1). Derrière un discours nationaliste civique, se développe alors la domination javanaise sur les autres îles. L’Ordre Nouveau repose en effet sur quelques piliers fondamentaux tels que la centralisation du pouvoir, l’uniformisation culturelle et l’exploitation des ressources des îles périphériques, le tout au moyen d’une véritable oppression militaire. C’est dans ce contexte qu’émerge le mouvement sécessionniste du GAM/ASNLF.
I. GAM : naissance, essence et premières structurations
1. Le GAM : une rébellion bourgeoise
La perception d’inégalités de richesse et de pouvoir est sans aucun doute une source essentielle des tensions. Mais la corrélation pauvreté-violence reste une explication monocausale simplificatrice pour appréhender l’émergence du mouvement séparatiste (2). Selon la politologue Joshua Barter :
« The exploitation of resources alone is insufficient to create conflict ; after all, provinces such as Riau and East Kalimantan have provided greater resources to Jakarta without an uprising (…) But in Aceh, there were existing elites with interests in oil who where displaced with the new contracts » (3).
C’est la perte d’importants contrats d’exploitation de gaz et de pétrole qui conduit un petit groupe d’hommes d’affaire originaires de trois districts de la côte Est d’Aceh (Pidie, Aceh Utara, Aceh Timur) à proclamer, le 4 décembre 1976, la Déclaration d’indépendance de la province et à fonder le GAM/ASNLF (4). Cette élite éduquée et occidentalisée ne peut accepter de se voir évincée du marché pétrolier au profit de Mobil Oil et de Pertamina (5).
Les facteurs déclenchant le mouvement déterminent ainsi la nature même de la rebellion : à l’origine « GAM was a small tightly knit ideologically driven organization of 70 men led by a well educated elite comprising doctors, engineers, academics and businessmen» (6).
2. Légitimation juridique (7)
Reste au mouvement à se légitimer sur les scènes politiques nationale et internationale. Le droit international devient son instrument privilégié et le GAM dénonce l’illégalité de l’intégration d’Aceh à la République d’Indonésie en 1949. Le GAM avance deux arguments juridiques pour prouver l’injustice de la décolonisation. Il souligne tout d’abord le fait qu’Aceh ait été un Etat indépendant avant la colonisation néerlandaise. Ce statut aurait donc dû être recouvré suite au processus de décolonisation. Le GAM déplore ensuite que l’intégration à la République indonésienne se soit déroulée sans consultation du peuple acehnais, sans respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Tel est le discours officiel permettant au GAM de justifier son action :
« Aceh has nothing to do with Javanese ‘Indonesia’. The Netherlands declared war against the Kingdom of Aceh, not against ‘Indonesia » which did not exist in 1873, and “Indonesia” still did not exist when the Netherlands was defeated and withdrew from Aceh in March 42. And when the Netherlands illegally transferred sovereignty to ‘Indonesia’ on December 27 1949, she had no presence in Aceh » (8).
3. Revendications politiques
Le GAM/ASNLF se présente sans ambiguïté comme un mouvement de libération nationale visant à libérer Aceh de « all political control of the foreign regime of Jakarta » (9). Cet objectif principal s’accompagne de buts secondaires autour desquels s’articule le discours politique sécessionniste. Le premier est sans aucun doute la défense de la nation acehnaise, entité politique présentée comme seule cohérente face la «nonsensical javanese fabrication» (10) qu’est l’Indonésie, cette nation « that never was » (11). L’identité acehnaise selon le discours du GAM est donc tout d’abord une identité nationale (12).
L’identité religieuse des Acehnais est un second ressort de la politique de la rébellion. L’Islam a toujours fait partie de l’idéologie de GAM qui a réclamé, dès sa première formation, le rétablissement de « the historic islamic state of Aceh ». Il ne faudrait cependant pas interpréter cette revendication comme l’aspiration à un Islam politique. Le GAM est un mouvement qui affirme sa laïcité (13) et n’utilise l’Islam que comme reflet de l’identité et de la culture acehnaise. Joshua Barter observe : « the only Islamic symbol which the GAM pursues is the role of the Sultan, a title they claim belongs to their leader » (14). Le contexte international actuel pourrait biaiser cette analyse.
« GAM has no links with Islamic fundamentalism. Though the Indonesian government and American media have portrayed the conflict such as, and American anti-terrorism aid will be used in Aceh, the conflict is not religious nor international by any means (…) the GAM are not Muslim separatists ; they are separatists who are Muslim » (15).
De plus, Hassan di Tiro connaît trop bien la sphère diplomatique internationale pour se présenter comme islamiste (16). La Déclaration Stavanger de 2002 (17) est sans aucun doute l’une des preuves de la capacité d’adaptation du discours politique du GAM aux exigences de la communauté internationale. La revendication pour un Etat islamique s’est ainsi transformée en exigence de « système démocratique » (18) alors que l’anti-capitalisme a depuis cédé la place aux revendications de justice et de respect des droits de l’homme.
4. Des années 70 aux années 90 : de débâcles en résurgences
Il faut moins de trois ans à Jakarta pour faire taire le mouvement mal équipé et peu entraîné (19). Dès 1979, le GAM est en déroute suite à la réaction musclée du gouvernement central. Des quelques soixante-dix combattants de la première époque, beaucoup sont tués ou emprisonnés. Certains parviennent à rejoindre la Malaisie. En 1979, le GAM est évincé d’Aceh.
Les années 80 vont cependant permettre au mouvement de se reconstituer et se renforcer depuis l’extérieur du pays. Les dirigeants en exil s’appliquent à restructurer la rébellion en jouant des réseaux internationaux. Entre 1986 et 1989, de nombreux jeunes hommes sont recrutés dans les zones rurales de la province et envoyés en Libye pour y être entraînés. On estime à 5 000 le nombre de combattants acehnais ayant été à l’époque hébergés par le régime de Khadafi (20).
Dès leur retour, les nouveaux membres du GAM alors formés aux techniques de guérilla s’empressent d’entraîner de nouveaux combattants (21). Par conséquent, « with the return of Libyan-trained guerrillas, GAM embarked upon its first phase of territorial expansion » (22). Le mouvement se composerait alors, en 1989, de 30 000 guérilleros (23), le recrutement ayant été facilité par la nature du régime indonésien (24) et par la première répression des années 70 qui fait naître la première génération de fils de martyrs.
Cette période est également l’occasion pour la guérilla de s’organiser et de préciser ses stratégies. Parallèlement à la structure militaire du mouvement, s’organise une véritable structure civile visant à établir une administration parallèle dans la province (25). La chaîne de commandement est, elle aussi, perfectionnée entre le « Gouvernement exilé de l’Etat d’Aceh » - dont Hassan di Tiro est le Wali Negara, ou chef de l’Etat - et les troupes sur le terrain (26). Les contacts entre dirigeants et combattants se font par téléphone, quotidiennement (27). La chaîne de commandement n’est pas linéaire mais triangulaire : Malik Mahmud, chef de la TNA (28) en exil, s’assure également un contact direct avec les 17 Panglima TNA-wilayah (chefs militaires régionaux) afin de limiter tout risque de coupure ou scission de la chaîne (29).
Cette structure organisationnelle agit selon des stratégies précises dans le but de rendre Aceh ingouvernable. Le GAM étant un mouvement de guérilla, la victoire militaire directe est impossible contre Jakarta (30). Il tente donc de tirer profit des avantages que lui confère sa connaissance du terrain et de la population et lance des actions brèves et ciblées. Le GAM privilégie cinq cibles majeures : les structures politiques indonésiennes, le système éducatif national, l’économie, les Javanais et les forces de sécurité indonésiennes (31).
Malgré la nouvelle puissance du mouvement sécessionniste, l’Etat indonésien parvient de nouveau à s’imposer au cours des années 1990, au moyen d’une pression militaire considérable, concrétisée par le nouveau statut donné à la province en 1991 : Daerah Operasi Militer (Zone D’opération Militaire ; DOM). La rébellion est une nouvelle fois étouffée (32).
II. Les années 1990 : de l’anéantissement au renouveau
1. Faiblesse du pouvoir central
« When the economic condition was relatively good and the central government was strong, ethnic minorities do not have the opportunity to express their discontent openly but when the central authority declined, ethnic nationalism emerged, giving rise to the movement for greater autonomy, even separatism » (33).
La fin de l’Ordre Nouveau inaugure une ère d’incertitude pour Jakarta. Le passage d’un régime autoritaire à un régime démocratique et l’affaiblissement de l’armée offrent les conditions propices à l’expression violente de conflits internes (34). Or, à partir d’août 1998, de choquantes révélations au sujet d’abus commis par les forces de sécurité se font entendre dans tout l’archipel (35). L’image de l’armée est ternie alors que son rôle lors des émeutes de 1998 éveille les soupçons. Les dirigeants de la TNI sont contraints de reconnaître les torts de l’institution et présentent leurs excuses publiques.
Ainsi, « the fall of Suharto also witnessed a decline in the role of the military. The military was placed on the defensive» (36). Le débat politique s’oriente rapidement vers le rôle de l’armée et de nombreux mouvements civils réclament l’abolition de la Dwifungsi. La TNI elle-même ne peut ignorer la question : elle propose des concessions idéologiques (37) et accepte, le 1er avril 1999, la séparation de l’armée et des forces de police.
2. Aceh : un mouvement populaire
La chute de Suharto représente pour la province d’Aceh une véritable fenêtre d’opportunité pour la popularisation du mouvement sécessionniste. Le DOM a fourni à la rébellion un soutien populaire, renforcé par l’impunité généralisée, l’incapacité ou le manque de volonté de traiter les cas de violation, même après 1998.
« GAM has grown from a small, armed organisation with an intellectual vanguard into a popular resistance movement » (38). Tout s’accélère : augmentation du nombre des membres (39), agrandissement du territoire sous contrôle, renforcement de l’administration parallèle, etc.
Lors des élections générales de 1999, la désaffection pour Jakarta est à son comble. Le taux de participation est très faible dans la province, notamment dans les trois districts dont est originaire le GAM (Nord Aceh, 1,4 %, Pidie, 11 %, East Aceh 50 %)(40). Pendant l’automne 1999, d’importantes grèves et autres rassemblements sont organisés par les pro-réferendum (41), le mouvement populaire connaissant son apogée lors de l’anniversaire du GAM, fêté en place publique le 4 décembre 1999 (42).
Il faut cependant veiller à ne pas assimiler le mouvement populaire acehnais au GAM. D’autres forces socio-politiques se construisent en effet et la société civile entend avoir son mot à dire (43). « La rébellion armée du GAM n’est jamais que l’une des expressions d’un fort sentiment d’injustice » (44). Néanmoins, le « GAM alone has political and authority on the ground, leaving Jakarta with little choice in term of a negotiating partner » (45).
3. L’influence timoraise (46)
A la fin des années 1990, les événements tragiques mais porteurs d’espoirs qui se déroulent au Timor Oriental ont un impact double à l’autre extrémité de l’archipel. Ils sont tout d’abord une source d’inspiration fondamentale pour le GAM qui introduit dans son discours les demandes de référendum, les plaintes pour violations des droits de l’homme, la collaboration avec les ONG, etc. (47) Ainsi,
«GAM has used East Timor as a blueprint but also a key element in its public relations strategy (…). GAM aimed to rise the level of violence so that the international community would feel compelled to intervene and thereby deliver independence » (48).
D’un autre côté, cette expérience du Timor a profondément marqué la TNI et les nationalistes radicaux. Il est hors de question, après cette première « défaite » , que l’exemple timorais ne fasse jurisprudence en Indonésie.
Des années délicates s’annoncent donc en Aceh, entre nouvelle puissance du GAM et frustration des militaires, le tout dans un contexte général de transition démocratique chaotique (49).
Notes
(1) Pour plus d’informations, voir la fiche qui y est consacrée.
(2) Voir P. Braud, 2001.
(3)J. Barter, 2004, p.8.
(4) « After losing out to Mobil Oil on the Lhokseumawe contracts in 1974, a group of foreign educated Acehnese elite established the Free Aceh Movement en 1976 » , Geoffrey Robinson, « Rawan is as Rawan Does: the origins of disorder in New Order Aceh », in Violence and the State in Suharto’s Indonesia, edited by Benedict Anderson, Cornell : SEAP Publication 2001, p.223. (cité par K. Schulze, 2004, p.8).
Voir les annexes pour le texte intégral de la déclaration d’indépendance d’Aceh du 04/12/76.
(5) Hasan Di Tiro, qui dirige toujours le mouvement aujourd’hui, affirme qu’il entretenait à l’époque «a close business relationship with top 50 US corporations in the field of petrochemicals» (1982, p.4). Pour plus de détails, voir en annexe la biographie du leader historique du mouvement (Dico Rebelle, 2004) .
(6) K. Schulze, 2004, p7.
(7) Pour une réflexion sur le conflit en Aceh et le Droit International, voir « Why not independance », Inside Indonesia, Janvier-Mars 2005.
(8) H. di Tiro, 1995, p.2.
(9) ASNLF, 1976. Voir le site Internet du mouvement et la déclaration d’indépendance de 1976 (annexe).
(10) H. Di Tiro, 1995, p.3.
(11) H. Di Tiro, interview citée par K. Schulze, 2004, p.7.
(12) Ce nationalisme est souvent qualifié d’ethnique dans la mesure où être Acehnais est avant tout un lien du sang. Il faut faire partie de l’un des neuf Sukus (ethnies) présents dans la province. Autour de ce premier lien du sang s’articulent les autres liens et symboles communs : langue, culture, histoire, nouveau calendrier qui permet d’élever en mythes les héros des époques passées (les jours fériés sont le ‘Teungku Cik Di Tiro Day’, le ‘Teuku Umar Day’, le ‘Iskandar Muda Day’, etc.).
(13) « To interject religious issue, especially when in fact there was none, to a legitimate independence struggle is to undermine it…the question of ‘Islamic State’ has never been raised by Freedom of Aceh. It was raised, ironically solely by the Indonesian military regime in Jakarta » (H. di Tiro, cité par J. Barter, p.9)
(14) J. Barter, 2004, p.9. Elle ajoute : « Gam secular nationalism is evident in their interpretation of history », l’historiographie du GAM omettant la rébellion islamiste du Darul Islam, et préférant insister sur la lutte contre les Hollandais, en tant que guerre contre le colonisateur.
(15) J. Barter, 2004, p.12.
(16) On peut de plus avancer un simple argument de realpolitik: « the GAM sees Islam as a potential rival which has closer ties to acehnese communities and tries to suppress it », (J. Barter, 2004, p.10).
(17) La Déclaration Stavanger est un document publié par le GAM en 2002. Il annonce certains changements idéologiques et organisationnels du mouvement, sans en modifier l’objectif principal qu’est l’indépendance d’Aceh (voir la déclaration en annexe).
(18) L’Islam reste un ressort efficace pour mobiliser la population dans la province. Ainsi, la religion a toujours été bien plus présente sur le terrain que dans le discours des élites exilées (importance des réseaux de solidarité formés autour des mosquées, etc).
(19) Le GAM n’a commis à l’époque que quelques attentats mineurs.
(20) Hassan di Tiro était lui-même présent dans les camps d’entraînement libyens, assurant ainsi lui-même la formation idéologique des combattants. Le GAM recevait l’entraînement militaire mais ni argent ni armes de la part du régime de Khadafi, contrairement aux mouvements nationalistes arabes (cf. K. Schulze, 2004, p.31).
(21)« The Libyan graduates trained hundreds more guerillas on the ground » (Ibid p.4).
(22) Le mouvement est notamment présent dans 4 districts : Greater Aceh, Pidie, North Aceh et East Aceh (voir R. Barber, 2000, p.30 et 31).
(23) Selon le GAM (voir le site Internet du mouvement)
(24) « Because of the situation in Aceh, which was already the same as during DOM » nous dit Kirsten Schulze (2004, p.14).
(25) Sur le terrain, les tâches administratives sont effectuées à différents niveaux – wylayah, daerah, sagoë et village. Le plus haut niveau administratif est la région, au nombre de 17, avec chacune à leur tête un gouverneur, un commandant militaire régional et un chef de police ; chaque région est composée de 4 districts (daerah), qui comprennent plusieurs « sagoë ». La plus petite unité administrative est le village.
(26) La structure militaire reprend le même schéma. Son chef, Panglima TNA, Muzzakir Manaf actuellement, est en exil alors que les combattants se trouvent organisés sur le terrain selon des divisions parallèles à celles de la structure civile.
(27) « And the instruction is clear » affirme Malik Mahmud, cité par K. Schulze, 2004, p.15.
(28) Nom donné à l’aile militaire du mouvement depuis la Déclaration Stavanger (AGAM auparavant).
(29) Cf. assassinat de Abdulhah Syafi’i (ex-Panglima TNA-Negara) le 22/01/02 : cette disparition n’a pas coupé la chaîne de commandement depuis la Suède.
(30) « We don’t have to win the war, we only have to stop them from winning » (membre du gouvernement en exil, cité par K. Schulze, 2004, p.17)
(31) Cf. K. Schulze, 2004, p.18 à 21, pour plus de détails.
(32) Pour plus d’information sur le DOM, voir la fiche consacrée à l’Ordre Nouveau.
(33)L. Suryadinata, 2002, p.6. « When the central government was strong, the movement was easily suppressed » , dit-il encore (p. 64).
(34) « A sudden reduction of in the potential cost of secession, either through the weakening of the central government authority or external support for the seceding community, can generate secession attempts », Viva Ona Bartkus, 1999, p.217.
(35) « On the 25th of August 1998, there was a shoking revelation that between 1989 and 1998, when Aceh was treated as a special Military Operation, 781 people (presumably acehnese) had been killed, 163 people had disappeared, and 368 people had been tortured » , L. Suryadinata, 2002, p.64.
(36) Ibid, p.65.
(37) Séminaire militaire à Bandung en 1998 : « the official report of ABRI stated that there is a “new paradigm” regarding the role of the Indonesian military. It would change from the concept of occupying (Menduduki) to influencing (Mempengaruhi), from influencing directly to influencing indirectly. It also said that ABRI is ready to engage in political role-sharing with other components of the nation » , L. Suryadinata, 2002, p.68.
(38) K. Schulze, 2004, p.2.
(39) Voir annexe pour les chiffres précis (source : K. Schulze, 2004) On compte même les premières femmes dans le mouvement : « Inong Bale » (« they are DOM widows and the daughters of martyrs » , Ibid, p.25).
(40) Kompas du 14 juillet 99, cité par E. Espinall, H.Crouch, 2003, p.7. Notons que la faiblesse du taux de participation est également due, dans une certaine mesure, aux intimidations du GAM.
(41) « A two-day strike paralized Banda Aceh, Lhokseumawe and other tows on August 4-5 » E. Espinall, H.Crouch, 2003, p.7. Le 8 novembre, une grande marche de protestation est organisée à Banda Aceh, etc.
(42) Le gouvernement n’a d’autre choix que d’autoriser la levée des drapeaux du GAM alors que le commandant des forces du GAM est autorisé à deux passages sur les télévisions locales pour appeler au calme.
(43) « However there is no consensus, as such, recognising GAM as the leader of the acehnese masses. (…) As such, Aceh Merdeka cannot be seen as representative, but rather one element of the acehnese movement for self-determination », R. Barber, 2000, p.63.
(44) Le Monde, 18/02/05.
(45) K. Schulze, 2004, p.23.
(46) Voir K. Schulze, 2004, p.41-43, ‘the Timor blueprint’.
(47) Cf. Déclaration Stavanger : « cooperation with friendly and neutral NGOs worldwide ». Le GAM insiste également sur l’existence de groupes civils d’autodéfense (Wanra) pour attiser les souvenirs des milices de Dili. Ces milices existent à Aceh depuis 1999. Appuyées par la TNI, en accord avec leur doctrine de « défense totale » (Hanta), elles reçoivent un entraînement paramilitaire, mais pas d’armes à feu (contrairement à ce qui s’est passé au Timor), afin d’assurer la sécurité dans la province et de servir de sources d’informations (voir sur le sujet le documentaire Anywhere But Fear, 2004).
(48) K. Schulze, p.41.
(49) Pour plus d’information sur la période 1998-2004, voir la fiche qui y est consacrée.