Nathalie Cooren, Paris, septembre 2013
Lutte du Larzac
Un mouvement historique de résistance non-violente.
La lutte du Larzac désigne un mouvement historique de résistance non-violente contre le projet d’agrandissement du camp militaire de La Cavalerie, ayant pour conséquence l’expropriation à la fois de nouveaux exploitants agricoles mais aussi de paysans implantés depuis des générations (au total : 12 communes et 103 familles sont concernées).
De 1971 à 1981, les Paysans du Larzac n’auront de cesse de résister par le biais d’actions non violentes telles que des rassemblements, des marches et des manifestations, des jeûnes, des entraves aux enquêtes administratives, des actions de désobéissance civile, mais aussi des actions dites « spectaculaires »… pour alerter l’opinion publique, marquer les esprits, susciter l’indignation.
Très vite leur lutte dépassera les frontières du plateau et mobilisera des milliers de personnes, de tous horizons, créant ainsi une immense chaîne de solidarité.
Finalement, en 1981, François Mitterrand élu président de la République, annulera le projet d’extension du camp militaire, mettant un terme au bras de fer entre les agriculteurs et le gouvernement de Michel Debré. La lutte se soldera également par l’attribution d’un bail à ceux qui voulaient s’installer sur ces terres très convoitées du plateau du Larzac (un bail renouvelé, au mois de juillet 2013, pour 70 ans - jusqu’en 2083).
La victoire des Paysans du Larzac est aussi celle de la non-violence, comme puissant levier d’action permettant de combattre les injustices et de faire basculer les rapports de force dans le sens d’une transformation positive des conflits.
Commentaire
Comment expliquer un tel retournement de situation ?
En l’occurrence, l’ampleur et la ténacité de la mobilisation, la solidarité et l’unité des familles impliquées dans la lutte, le poids de la médiatisation, la symbolique d’un combat très vite perçu comme celui contre le militarisme et le capitalisme, et enfin, l’alternance politique qui créa les conditions favorables au changement, sont autant d’ingrédients ayant permis à l’action non-violente des paysans du plateau de remporter la bataille.
Cette expérience continue aujourd’hui d’inspirer un grand nombre de résistances qu’il s’agisse, entre autres, de la question des OGM, du nucléaire ou de l’accaparement des terres par les multinationales.