Bianca Zanardi, Paris, mayo 2009
Religion, paix et non-violence.
Le contenu de l’ouvrage prend sa source dans le colloque « Religion, paix et non-violence » organisé par la Soka Gakkai France, le 16 novembre 2002.
Keywords: Utilización de la religión para la guerra, utilización de la religión para la paz | La paz según el cristianismo | La paz según el judaísmo | La paz según el Islam | Movimientos éticos e instituciones religiosas | Elaborar una cultura de tolerancia y de negociación para manejar conflictos
Ref.: Laurent Dervieu, « Religion, Paix et Non-Violence », Ed. L’Harmattan, 2004.
Idiomas: francés
Tipo de documento: Libro
Il s’agit d’un colloque interreligieux qui fait part d’un cycle intitulé « D’une volonté de paix vers une culture de paix », en soutien à la décennie 2001 à 2010 proclamée par les Nations unies en faveur d’une culture de la non-violence et de la paix.
Les auteurs appelés à s’exprimer sur le thème de la paix sont :
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Sœur Agnès Ploix de la congrégation des Dominicaines
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Alexandra Berghino, membre de la communauté juive
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Hassan Ferechtian, Iranien du courant chiite
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Philippe Ronce, pratiquant bouddhiste du groupe Shambhala
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Philippe Moreau, pratiquant du bouddhisme de Nichiren Daishonin
Nous pouvons diviser le livre en trois parties, autour de trois grandes questions proposées par le coordinateur du colloque, Laurent Dervieu.
Première partie : Quelles sont les racines de la violence et de la guerre ?
Dans la Torah, la Bible et le Coran, le premier acte de violence est le meurtre d’Abel accompli par son frère Caïn. Berghino utilise cet épisode comme introduction à l’idée de libre-arbitre : « le Talmud nous enseigne que quand le fœtus est dans le ventre de la mère, il connaît toute la Torah, mais, au moment de la naissance, cette connaissance doit être effacée pour qu’il puisse être libre de choisir afin de construire ».
Ainsi les interprètes du Coran, explique Ferechtian, nous disent que chacun d’entre nous est un Adam et dans son intérieur il y a deux personnes : Abel et Caïn. Les religions sont venues pour nous aider à cultiver notre humanité et à nous détacher de notre animalité.
Cette double nature de l’homme, faite d’ombre et de lumière qui a été décrite dans les traditions chrétienne, musulmane et judaïque est présente aussi dans le bouddhisme : il y a en chacun de nous, commente Ronce, cette façon d’être séparé, confus, qui semble constamment agir au nom de ses peurs et de son illusion d’exister, en lutte constante avec soi-même et le reste du monde. Dominer les pulsions de mort, de cruauté et de destruction c’est permettre aux pulsions de vie telles quelles la compassion, l’écoute, l’espoir, la force et la joie intérieures, la générosité, de l’emporter ajoute Moreau. « La vie représente le plus précieux de tous les trésors. Comprendre cela signifie comprendre que la vie des autres et la nôtre ne sont qu’une seule même entité, alors tuer ou torturer ne sont plus possible pour nous, ni supportables chez les autres ».
Deuxième partie : En quoi les religions peuvent-elles contribuer à la paix ?
Soeur Ploix, affirme que Jésus lui-même a été aux prises avec des situations de violence. Il a vécu des conflits, ne les a pas refusés. Son but n’était pas d’écraser ses ennemis, mais d’ouvrir à une véritable relation à Dieu, au mystère de sa tendresse, au don de sa présence. Jésus n’a pas dit « n’ayez pas d’ennemis », mais « aimez vos ennemis ».
Berghino ajoute que faire la paix c’est un enjeu terrible : cet acte demande une déchirure intérieure, demande de savoir renoncer. Selon elle, les religions ont le devoir d’abord de se déshabiller de leur ancienne et presque unique mission de prosélytisme, pour devenir un pont, entre l’homme et la société à travers la valeur de la parole.
Moreau souligne le fait que la paix n’est pas seulement l’absence de guerre, mais c’est aussi l’absence de misère, l’arrêt des injustices à travers le monde et toutes les religions ont comme devoir de commencer à dialoguer, à se concerter, à s’entendre pour lutter en faveur des droits de l’homme, contre l’égoïsme, l’avidité, la soif de posséder.
Troisième partie : Comment agir ensemble dans le respect des spécificités de chacun ?
Bergino propose un regard sur soi, donc un deuil personnel sur sa propre violence, comme un premier niveau pour le commencement d’une contre-violence. Seulement en sachant enlever ces « nœuds » que les religions pourront à nouveau « relier », aider l’homme à se tenir à l’intérieur.
Ferechtian affirme que pour vivre en paix malgré nos désaccords, il faut savoir nous ouvrir à la pensée d’autrui. Et dans le même sens, Ronce ajoute que ce qui fonde le dialogue interreligieux c’est que nous avons tous des trésors à partager. Il faut accepter de sortir de notre cocon spirituel et de nous rendre disponibles, individuellement et sans garantie.
Moureau aussi souligne que les parties communes sont plus nombreuses que les différences, il faut seulement revenir vers le point originel, l’amour de l’humanité, caractéristique des fondateurs de chaque religion.
Commentario
Il est évident que cet ouvrage dégage un message de paix et de tolérance.
Malgré cela nous n’avons pas eu l’impression d’assister à un vrai dialogue intra-religieux car le débat manque d’une vrai confrontation. Les événements, bien que très intéressants, sont, la plupart du temps, déconnectés les uns des autres ce qui pénalise l’objectif du départ.
Les réponses qui sont données ne semblent pas être très pragmatiques et on a plutôt l’impression qu’il n’y a pas une véritable volonté de répondre aux questions ce qui impliquerait parfois des contradictions conceptuelles. Les auteurs tendent à éviter cela.
Le résultat est un ouvrage très positif mais parfois trop scolastique.