Grenoble, France, février 2006
Des lois pour vivre ensemble : un outil d’éducation à la paix et au vivre ensemble pour les 9-12 ans
Support d’animation pédagogique qui permet de travailler à l’intégration de la loi symbolique et des lois par les élèves.
Langues : français
Cet outil pédagogique est un support d’animation en format informatique, destiné à être projeté par vidéo-projecteur, qui permet aux élèves d’intégrer la notion de loi symbolique. A travers une progression d’activités qui sollicitent la participation active des élèves, ces derniers abordent dans un premier temps la signification théorique de la loi et sa définition en démocratie. Dans un second temps, les élèves sont amenés à découvrir ce que la loi introduit dans le cadre social : la contrainte, mais une contrainte protectrice, qui limite la liberté individuelle, mais aussi la protège et promeut la cohésion du groupe.
Cet outil comprend un CD-Rom avec des séquences illustrées et des questions visionnées par l’ensemble du groupe, un guide pédagogique pour l’accompagnateur et des fiches élèves pour chaque participant. Idéalement, l’utilisation de l’outil auprès de petits groupes d’élèves permet de favoriser la dynamique de l’échange et du débat.
Les élèves prennent conscience des lois et du rôle de l’adulte à travers la projection de scènes du quotidien qui témoignent de l’utilité des règles. Cette démarche propose à chacun de s’approprier l’interdiction de faire à l’autre « ce que je veux, comme je veux, quand je veux » , cette interdiction étant présentée comme la loi universelle, indispensable au vivre ensemble.
La conception de cet outil résulte de groupes de travail et de collaborations régulières avec des acteurs de terrain : avocat, juge pour enfants, policier, éducateurs, assistantes sociales scolaires… L’intervention d’un juge pour enfants aux cotés de l’animateur de l’Ecole de la Paix a facilité l’explication du vocabulaire légal et la compréhension de la loi, illustrée par sa pratique.
L’outil pédagogique se décline en cinq séquences :
1. Un monde sans règles ni lois
L’objectif de cette première séquence est de faire prendre conscience de ce que serait un monde sans règles ni loi, à partir de dessins illustrant les conséquences d’un manque absolu de règles et de lois. Ces visualisations doivent faire émerger chez les élèves le caractère nécessaire et indispensable des règles pour « vivre ensemble » .
2. La loi est nécessaire
Cette séquence est construite autour de l’histoire de Sa majesté des mouches de William Golding, racontée par des illustrations projetées sur écran. Elle a pour but de favoriser la prise de conscience du rôle des adultes dans la transmission de la connaissance et du respect de la loi et des règles. Pour parvenir à cette prise de conscience, l’histoire présente les conséquences qui surviennent lorsque la loi n’est pas intégrée par les enfants : rivalité, brutalité, peur, angoisse, violence, insoumission, rejet de la loi.
3. Que dit la loi ?
Cette séquence a pour objectif la découverte de la loi et son rôle dans la société. Des situations concrètes de la vie quotidienne sont projetées tandis que l’animateur encourage les élèves à s’identifier aux situations où la loi joue un rôle direct dans leur quotidien. Cette séquence introduit également l’idée que la loi n’est pas uniquement une contrainte pour l’individu mais qu’elle constitue un ensemble de règles destinées à protéger la collectivité.
4. Quel est le sens de la loi ?
Cette séquence aborde la dimension symbolique de la loi, en mettant l’accent sur son coté protecteur en avançant l’idée d’une loi qui contraint mais aussi qui libère.
L’objectif de la séquence est de comprendre qu’avant tout, la loi est une parole entre deux personnes ou deux groupes de personnes, et que cette parole permet de vivre ensemble. Un retour sur l’histoire de Sa majesté des mouches permet d’illustrer pourquoi la parole est nécessaire et de montrer ce qui peut arriver avec la loi du plus fort. Sur cette séquence, l’intervention d’un juge pour enfants aux côtés de l’animateur facilite la compréhension du sens de la loi à l’aide d’exemples puisés dans sa pratique professionnelle.
5. Qui est soumis à la loi ?
Cette dernière séquence permet d’effectuer une synthèse de ce qui a été abordé pendant l’ensemble du processus éducatif. La notion de « respect mutuel » pour vivre ensemble occupe une place centrale pour favoriser la prise de conscience que la loi est faite pour l’homme, et que vouloir vivre ensemble conduit les hommes à faire alliance les uns avec les autres à travers la loi.
Pour illustrer ces concepts, des exemples du quotidien sont projetés dans lesquels les élèves peuvent être soumis à la loi, avec une prise de conscience des sanctions et leur graduation.
Commentaire
Cet outil est utilisé dans le cadre d’un projet de prévention de la violence en milieu scolaire sur une zone urbaine sensible grenobloise. Ce projet se déroule sur trois ans auprès de sept classes de CM1 et de sept classes de CM2 en étroite collaboration avec les équipes pédagogiques. Ce projet est financé par le service prévention et sécurité de la Ville de Grenoble, l’état et le Réseau d’Education Prioritaire de ce territoire.
Nous nous attachons à associer à nos interventions des acteurs de ce quartier : éducateurs de prévention, assistante sociale municipale, policier, juge pour enfant ou substitut général du procureur, élu, infirmière scolaire… Il nous a semblé important que les enfants entendent un discours cohérent par chacun de ces adultes ayant des responsabilités sur le quartier.
Atelier « La loi, l’autorité » : cette action a permis un dialogue et une confrontation très riches tant pour les enfants que pour les professionnels. Il fut l’occasion de produire un vrai travail pédagogique sur l’enrichissement des représentations mentales de chacun sur l’autre, ouvrant à une meilleure connaissance et reconnaissance.
Nous pouvons constater pour les élèves qui ont suivi un cycle l’année précédente une intégration de certaines notions telles que la laïcité, le bien public. Ils arrivent à percevoir les règles et les lois comme essentielles pour organiser le vivre ensemble. Ils peuvent citer des exemples vus l’année passée dans le cadre de ce projet : le code de la route, le règlement intérieur de l’école, les règles de fonctionnement du groupe (la prise de parole, l’écoute de la parole de l’autre)… A la différence de ceux qui débutent le projet et pour qui les lois sont le plus souvent contraintes, sanctions et invitation à la transgression.