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En librairie

Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Florence Croidieu, Paris, 2002

La construction de la paix selon la Banque mondiale : principes, pratiques, résultats

Pour la Banque mondiale, les conflits sont une source de pauvreté et agir pour la paix est une forme d’action en faveur du développement.

La Banque mondiale est une institution financière internationale, qui s’occupe en tout premier lieu de la lutte contre la pauvreté dans le monde. Constituer un dossier sur les activités de la Banque mondiale en faveur de la paix peut ainsi paraître incongru. Il y a tant d’acteurs internationaux, publics et privés, intervenant dans le cadre de la prévention ou de la reconstruction post-conflit qu’il paraît étrange de s’intéresser à l’un de ceux dont la légitimité en la matière n’est pas évidente. Car, en effet, quelle est la légitimité de la Banque mondiale à intervenir pour la paix ?

Cette interrogation pose le problème du lien entre développement et paix. En effet, si une institution internationale attachée aux questions de développement mène des projets de prévention ou de reconstruction post-conflit, cela signifie bien qu’elle établit un lien direct entre ces deux notions. Ainsi, pour déterminer si les actions de la Banque mondiale en faveur de la paix sont légitimes ou non, il faut préalablement se demander si le développement et la paix sont liés.

La notion de développement a connu de nombreuses modifications ces dernières années. Après avoir été limitée, pendant longtemps, à sa dimension économique, elle est aujourd’hui étendue à la prise en compte de facteurs sociaux et humains, en particulier au travers de l’indicateur de mesure utilisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’Indice de Développement Humain (IDH). Pourtant, malgré ces précisions, le risque de conflit n’a pas, en tant que tel, été défini comme un indicateur de mesure du développement.

La question subsiste donc de savoir si développement et paix sont liés. De cette question en découlent deux autres plus précises : la paix est-elle une condition au développement ? Ou bien, le développement est-il un facteur de paix ? Parce qu’il n’existe pas de réponse avérée, chaque acteur de la scène mondiale reste, en quelques sorte, libre de se positionner face à ces questions. Ainsi, la légitimité de la Banque mondiale à intervenir dans le cadre de situations post-conflit ne peut être évaluée qu’au regard de la façon dont elle légitime elle-même son action et des résultats de celle-ci.

La Banque mondiale voit les conflits comme un frein majeur au développement du fait de leur impact négatif sur le capital physique, économique et social des pays impliqués. Ainsi, la prévention et la reconstruction post-conflit participe, d’après elle, à sa mission de lutte contre la pauvreté. En d’autres termes, pour la Banque mondiale, les conflits sont une source de pauvreté et agir pour la paix est une forme d’action en faveur du développement. Est-ce là une démarche juste ou non ? Ce dossier cherche à aider chacun d’entre nous à le déterminer.

L’objectif ici, est en effet, de faire connaître le rôle de la Banque mondiale dans la construction de la paix. Ainsi, aux côtés de fiches destinées à préciser les enjeux de l’intervention de la Banque mondiale dans les pays sortant d’un conflit, ce dossier présente un certain nombre de réflexions thématiques menées par l’Unité de Prévention de Reconstruction post-conflit de la Banque mondiale et de projets mis en œuvre dans des pays sortant d’un conflit.

Auteur du dossier :

  • Florence CROIDIEU

Fiches du dossier