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Modus Operandi
Du 8 au 13 septembre 2014 a eu lieu l’École d’été – Café Diplomatique sur l’analyse et la transformation des conflits en Afrique centrale, organisée par la Chaire Culture de la Paix/CEESI de l’UPN en partenariat avec l’Institut Modus Operandi pour la transformation de conflit, l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC) de Yaoundé, la Fondation Paul Ango Ela (FPAE) de Yaoundé et le Centre d’Études et de Recherche en Droit, Histoire et Action Publique (CERDHAP) de l’Université de Grenoble, avec l’appui de l’Ambassade de France et du PNUD.
Cette formation a réuni 60 participants : majoritairement des diplomates (cadres de l’Académie Diplomatique du Ministère des Affaires Étrangères), des académiques (chercheurs universitaires en majorité des membres de la Chaire Culture de la Paix) et des membres d’organisations de la société civile (dont des organisations en provenance de l’Est de la RDC).
Elle se donnait pour objectif de répondre aux besoins d’analyse et d’action face aux situations de conflit, en proposant des outils conceptuels et des principes d’action pour travailler à faire des conflits des opportunités de transformations sociales, base d’une paix durable. Les conflits abordés étaient divers et avaient en commun de concerner des acteurs collectifs : conflits inter-communautaires, conflits fonciers, conflits transfrontaliers, conflits miniers etc, ainsi que leurs conséquences (discrimination, flux de réfugiés etc.). Les enjeux de ces conflits seront analysés à l’échelle de la sous-région.
L’idée de la formation est d’outiller les acteurs, tant étatiques que non-étatiques, pour appréhender au mieux le conflit et se saisir de l’opportunité de changement qu’il offre. Le programme de la formation s’organise autour de conférences - données par des experts en conflits contemporains en Afrique centrale - et d’ateliers de travail pour mettre en application les outils d’analyse et de transformation des conflits.
Triangulation Kinshasa – Yaoundé – Grenoble
Cette école d’été est le fruit d’un processus mis en place il y a 4 ans.
En effet, en 2010, a lieu une 1e rencontre où les initiateurs invités à un colloque échangent et comprennent la convergence de leurs objectifs, la complémentarité de leur profil et de leurs positions. La voie désignée : la formation sur le champ des conflits. L’idée se construit avec comme étape importante l’organisation d’un atelier de travail en 2011, auquel participent des organisations ayant une longue expérience en termes de formation dans le domaine de l’analyse et de la transformation de conflit, en provenance d’Afrique du Sud, du Ghana, de la France, du Cameroun et de la RDC. Ils mettent leur expérience au profit de la naissance de cette nouvelle formation et dessinent ensemble ses contours. Elle est à destination des professionnels agissant sur des questions liées au conflit, en réponse à un besoin et à une demande de compétences sur la compréhension des dynamiques. En 2012, l’Université Catholique d’Afrique Centrale à Yaoundé est la première institution académique à s’engager, s’associer et accréditer la formation. L’Université Pierre Mendès France à Grenoble s’associe également, à travers son centre pour la recherche sur le droit, l’histoire et l’action publique (CERDHAP). En 2013, la première École d’été a lieu à Yaoundé suivie d’une deuxième en 2014 et une troisième à Kinshasa. Il s’agit d’une collaboration intellectuelle triangulaire entre les trois ancrages géographiques afin de mettre en commun leurs outils intellectuels respectifs et leurs expériences de terrain pour mieux comprendre les dynamiques de conflit et mieux agir sur celles-ci.
Cette triangulation répond à un enjeu dans la région. Elle est une proposition face à la volonté de décloisonner l’Afrique Centrale, elle trace une ligne entre deux pôles régionaux.
Cette triangulation s’inscrit dans l’idée de l’interdépendance des sécurités respectives à Grenoble, Yaoundé et Kinshasa et dépasse l’idée des frontières. Elle rompt avec l’idée que c’est aux Congolais, aux Grenoblois et aux Camerounais de résoudre leurs propres problèmes, considérant au contraire, qu’il s’agit de problèmes communs, ancrés dans les structures économiques, politiques etc.
Perspectives :
Notre volonté pour la suite est de consolider la collaboration en termes de recherche entre les instituts académiques, afin d’être à-même d’offrir un cadre aux participants pour continuer à s’impliquer au-delà de la formation avec des méthodes de recherche-action participative. Il est aussi prévu d’étendre le projet géographiquement (Niger, Afrique de l’Ouest).