Joseph Le Marchand, Paris, 2005
Identité
L’identité est la conscience qu’une personne a d’elle-même. Or, cette image est le produit de la mémoire, des racines, des expériences formatrices. C’est pourquoi l’identité cultive la mémoire et les racines qui la nourrissent.
« C’est ce qui est moi, ce que je suis ». L’identité est une structure symbolique qui regroupe un ensemble de représentations de soi lors de certains événements de la vie. L’un des caractères les plus saillants de l’identité est ce qui nous semble demeurer le même : la constance qui n’est pas une répétition du même, mais un processus dynamique assumant le présent dans un mouvement de continuité avec le passé, tout en assurant un sentiment de stabilité, les valeurs culturelles et sociales jouant un rôle important dans le sentiment d’être soi-même. L’identité s’élabore jour après jour en prenant en compte à tout instant l’environnement, car on ne peut le dissocier de l’identité individuelle, de la société et du rapport au social. L’identité est donc une construction culturelle et sociale répondant à notre besoin d’adaptation à l’environnement.
Toute personne, tout peuple a son identité. Dans le cas de la négation d’une identité par une force supérieure, le « sans-papiers de la mémoire » est condamné soit à cultiver clandestinement son identité déchue (et donc idolâtrée), soit à absorber sans recul une identité séduisante qui se présenterait. Ni l’une ni l’autre des solutions n’est satisfaisante pour la mise en place d’une paix durable, car la perpétuation d’une identité déchue conduit à la valoriser outre mesure, tandis que l’appropriation ex nihilo d’une identité extérieure (ou acculturation au niveau des peuples) conduit au fanatisme inhérent aux nouveaux convertis.
Toute politique visant à la paix doit prendre en compte les identités de chacun, les respecter et les valoriser également.