Jamila El Khiate, Paris, mayo 2003
Développement durable
A. Comment est né le concept du développement durable?
Historique du développement durable :
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1972 : Conférence des Nations Unies sur l’environnement à Stockholm
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1981 : le Mexique accueille à Cancun le premier sommet du dialogue Nord-Sud.
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1986 : l’Acte Unique Européen a défini le " Programme Communautaire de Politique et d’Action pour l’Environnement et le DD »
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1987 : la Commission Brundtland est mise en place par le Président Clinton pour réfléchir sur le thème du développement durable. Elle publiera le rapport " Notre avenir à tous « .
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1992 : Sommet de la terre de Rio sur l’environnement et le développement. Création de l’Agenda 21.
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1995 : Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, sur la pauvreté, le chômage et la désintégration sociale.
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1996 : Sommet mondial de Rome sur l’alimentation, l’éradication de la faim et de la malnutrition.
En 1970, le premier rapport du Club de Rome, intitulé " Halte à la croissance " analysait le rapport entre les limites écologiques et la croissance économique. Deux ans plus tard, en 1972, les Nations Unies organisaient à Stockholm la première conférence internationale sur l’environnement, qui devait aboutir à la création du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement).
A cette occasion, le concept d’« écodéveloppement », analysé entre autres par l’économiste Maurice Strong, a mis en avant un modèle de développement respectueux de l’environnement et de l’équité sociale. Il fallu ensuite attendre 1987 pour voir apparaître la notion de « durabilité », traduction française de « sustainability ». Le concept de développement durable sera ainsi pour la première fois consacré dans le rapport « Brundtland » (du nom du 1er ministre norvégien, rapporteur du projet de la Commission mondiale pour l’environnement et le développement), intitulé « Notre avenir à tous ». Ce rapport, publié dans plus de vingt langues, fait la synthèse des travaux engagés au plan international sur l’environnement et le développement. Il donne la définition suivante du développement durable : « un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Cette nouvelle approche du développement est fondée sur l’équilibre entre croissance économique et écosystèmes. De plus, elle accorde aux pays en développement une place plus équitable dans l’économie internationale, ainsi qu’un accès plus démocratique à la santé et à l’éducation. D’autre part le rapport défend également l’idée d’une consommation maîtrisée des énergies et des ressources naturelles
Les trois piliers du développement durable : le social, l’environnement et l’économie
Le développement durable s’articule autour de trois piliers majeurs et interdépendants :
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L’économie : En effet le concept de développement durable insiste sur la nécessité de mettre en place une coopération internationale viable avec les pays en voie de développement. Cette coopération s’inscrirait dans le cadre d’une lutte contre la pauvreté , le but étant également de modifier les modes de production et de consommation, de favoriser le commerce équitable entre le Nord et le Sud, et enfin d’intégrer les paramètres du développement durable dans les processus de décisions.
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L’environnement : Le développement durable s’inscrit également dans le cadre d’une lutte pour la protection de l’environnement, en encourageant les états à diminuer leurs rejets polluants l’atmosphère, à lutter contre le déboisement, la désertification et la sécheresse. Cette protection de l’environnement passe également par la protection de la biodiversité, des forêts et des montagnes. Dans cet optique la promotion d’une agriculture respectueuse de l’environnement et de la santé semble indispensable pour parfaire cette lutte.
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Le Social : Dans ce cadre d’action précis le développement durable souhaite :
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Garantir l’accès à la santé et à l’éducation.
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Lutter contre la pauvreté et la faim.
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Améliorer les conditions de vie.
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Lutter contre l’exploitation des enfants.
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Renforcer les groupes sociaux à travers les syndicats et les ONG (femmes, enfants).
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A ces trois piliers s’ajoutent la notion de « bonne gouvernance », définie par le Programme des Nations Unies pour le développement : {« La gouvernance peut être considérée comme l’exercice des pouvoirs économique, politique et administratif pour gérer les affaires des pays à tous les niveaux. La bonne gouvernance est participative, transparente et responsable. Elle est aussi efficace et équitable. Elle assure que les priorités politiques, sociales et économiques sont fondées sur un large consensus dans la société et que les voix des plus pauvres et des plus vulnérables sont au coeur du processus de décision sur l’allocation des ressources pour le développement. »