Préparation des rencontres d’acteurs de paix kosovars avec les différents interlocuteurs

Les rencontres avec des interlocuteurs extérieurs au groupe doivent être soigneusement préparées.

Deux éléments sont rappelés à tous dès le début des échanges :

• La présentation de la situation au Kosovo, et particulièrement à Mitrovica ;

• La présentation des règles du débat.

La connaissance par les interlocuteurs de la situation au Kosovo facilite les questions pertinentes et conformes à l’objectif de la rencontre, à savoir les échanges sur les pratiques. L’un des participants kosovar a en effet constaté que l’absence de questions de la part des interlocuteurs met tout le monde mal à l’aise, aussi bien ceux qui sont invités pour poser des questions que ceux qui sont invités pour y répondre.

Pour connaitre le niveau de connaissance de la situation du Kosovo et de Mitrovica de chacun des interlocuteurs, le mieux est de pouvoir vérifier cet élément en amont de la rencontre, et d’informer le cas échéant les interlocuteurs. Toutefois, nous n’avons pas toujours pris ce temps, et le plus souvent, les interlocuteurs étaient peu ou mal informés. Nous avons alors systématiquement fait cette mise au point en introduction aux échanges.

Mitrovica est une ville divisée depuis 1999, et le statut institutionnel du Kosovo est une problématique délicate qui oppose les communautés qui y vivent. Il semblait donc difficile pour les participants kosovars, albanophones comme serbophones, de faire une présentation objective de la situation.

C’est donc un membre d’Equipes de Paix dans les Balkans qui a assuré cette présentation. Cette personne connaissait la situation pour avoir vécu à Mitrovica près de 2 ans, et y avait été perçue comme tierce personne sans parti-pris au regard des deux communautés lors de sa mission pour l’association Equipes de Paix dans les Balkans.

A l’issue de cette présentation, c’est au tour du facilitateur d’intervenir.

Il s’agit alors de poser les règles de fonctionnement du débat. Ce rôle était assuré par un autre membre de l’équipe accompagnante et organisatrice du séjour. Les règles principales sont :

• D’une part, le respect de la parole et du ressenti de chacun ;

• D’autre part, le respect des tours de parole (celui qui veut parler doit demander la parole) ;

• Et enfin, le droit de ne pas répondre à une question.

Par exemple, au cours de la préparation du projet les participants au séjour et les membres d’Equipes de Paix dans les Balkans avaient décidé que les questions politiques ne seraient pas abordées lors des échanges car elles ne constituaient pas l’objet du séjour. Celui-ci avait pour objectif l’échange de pratiques et la découvertes des différentes formes du vivre ensemble, et non pas le témoignage ou le débat politique. Même si la question politique est de toute manière omniprésente, Equipes de Paix dans les Balkans a estimé ne pas avoir la disponibilité suffisante (en termes de temps de préparation et de compétences) pour traiter ces questions de manière constructive.

Il a donc été décidé de les maintenir à distance des échanges. Toutefois, lorsque ce cas de figure s’est présenté, nous avons pu recentrer les échanges sur les objectifs de la rencontre en rappelant les règles de fonctionnement du débat.

Commentaire

Les rencontres d’acteurs de paix kosovars impose un défi d’organisation supplémentaire aux organisateurs puisque plusieurs sujets seraient très délicats à aborder. Equipes de Paix dans les Balkans a choisi d’imposer des règles précises au début de la rencontre afin d’éviter que le débat ne soit déplacé vers des terrains peu constructifs.