Siddhartha, Ashgar Ali Engineer, Kathmandou, Mai 2009
Paix et religion en Asie du Sud-Est
Une rencontre internationale, organisée par le Pôle Asie du Sud d’Irenees 11-13 Mai 2009 à Katmandou.
Keywords: Use of religion for war, use of religion for peace | Peace according Islam | | Peace according Buddhism | India | Pakistan
La rencontre « Religion et Paix en Asie du Sud » organisée par Irenees et Pipal Tree a eu lieu à Dhulikel, à 30 kms de Katmandou, du 11 au 13 Mai 2009. Les principales questions abordées ont été les suivantes :
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Quels facteurs mènent au fondamentalisme religieux en Asie du Sud ? Les Talibans sont-ils une menace pour l’existence du Pakistan et la stabilité en Asie du Sud ? Quelle est la nature de la menace extrémiste hindouiste qui est grandissante?
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Quel est le potentiel de ré-interprétation des textes religieux et de la pratique qui en découle ? S’il y a un potentiel, comment le mettre en place ?
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Comment le sécularisme a-t-il contribué à la construction du pluralisme ?
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Comment le sécularisme a-t-il fait fi des différentes sensibilités religieuses ?
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Comment crée-t-on une interface de dialogue entre le laïque et le religieux où des valeurs essentielles peuvent être partagées ?
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Quel devrait-être le dialogue entre le laïque et le religieux afin de s’assurer que l’extrémisme religieux puisse être endigué et définitivement enrayé ? Quelles sont les démarches concrètes à mettre en place ?
Pour débattre ces questions, environ 20 universitaires et activistes d’Inde et du Pakistan se sont rassemblés dans une atmosphère de dialogue et de réflexion intense et rigoureuse.
Les universitaires et activistes qui ont participé à la rencontre sont :
Pour le Pakistan :
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Professeur Ali. Mubarak, historien et militant pour la paix.
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Mme Fahmida Riyaz, poète et écrivain.
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Professeur Syed Jafar Ahmad de l’Université de Karachi (Pakistan Studies Centre)
Pour l’Inde :
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Dr Asghar Ali Engineer
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M. Sanjiv Kulkarni
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M. Prashant de l’organisation de Sri Ravi Shankar et de la Fondation Art of Living
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K.Anuradha de Aman Vedika a Hyderabad
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M. Mazher Husain de la COVA
Henri Bauer d’Irenees et Siddhartha de Pipal Tree à Bangalore ont aussi pris part aux discussions. Le professeur Kapil Sreshta, ancien membre de la commission des droits de l’Homme du Népal était également présent et son intervention a permis d’avoir un aperçu social du conflit népalais.
Siddhartha de Pipal Tree, Coordinateur de l’Asie du Sud d’Irenees, a accueilli les participants et a introduit la rencontre et ses objectifs. Il a commencé par dire que la situation dans les pays d’Asie du Sud, particulièrement au Népal, au Sri Lanka et au Pakistan est assez inquiétante et que la religion semble jouer un rôle déterminant dans ces conflits. Les universitaires et militants réunis devaient donc chercher à comprendre, à analyser et essayer de travailler pour la paix dans cette région du monde, d’où l’importance de cette rencontre.
Henri Bauer, de l’Institut Irenees a introduit les différentes missions de son organisation en précisant qu’il travaille pour la paix dans différentes parties du monde incluant l’Asie, Afrique et l’Amérique latine. La stabilité en Asie du Sud est très importante et c’est un enjeu majeur aujourd’hui. C’est pourquoi cette rencontre a tout son sens.
Dr Engineer a voulu montrer que le rôle de la religion ne peut pas être compris en dehors du contexte socio-politique. Cela serait une erreur de penser que le conflit est issu de la religion comme beaucoup de laïcistes et rationalistes le pensent. Le conflit et la violence proviennent de sources externes, telles que la situation politique d’une région. La religion est très souvent utilisée comme un outil pour des intérêts politiques.
Il est très important d’ancrer la rencontre dans le contexte indo-pakistanais. En effet Kapil Sreshta a parlé des problèmes du Népal et l’attention s’est porté la crise politique actuelle et la situation du pays et non pas sur les facteurs religieux après l’insurrection maoïste.
Le Dr Engineer a débuté en expliquant que des forces puissantes cherchent à diviser constamment les différentes communautés religieuses en Inde et au Pakistan. Le fait qu’il y ait une pauvreté sévissant, du chômage, un très fort taux d’analphabétisme et d’ignorance contribue aussi à ce que que la population soit une cible facile pour être manipulé pour des intérêts politiques. La nature élitiste du processus de mondialisation et la commercialisation de valeurs humaines où l’attention pour les autres a diminué et où seul l’argent règne ont aussi contribué à un climat de suspicion et de haine.
Peu de gens se rendent compte que l’Inde est le second pays musulman au monde après l’Indonésie. L’islam indien, à l’exception de quelques courants fondamentalistes, est probablement le plus libéral du monde. L’Islam en Inde a de nombreux penseurs progressistes dont les idées peuvent contrer le fondamentalisme islamique d’autres parties du monde. Cela est en grande partie due au fait que l’Islam indien se trouve lui-même dans un contexte pluraliste et démocratique.
Dans le contexte politique indien actuel, cette pluralité et cette démocratie, qui a fait envie à de nombreux gouvernements du tiers-monde, sont menacées. Une des plus grandes menaces vient de ce que l’on nomme le « communautarisme » (communalism), qui est un autre mot pour la haine, la suspicion et la violence entre différentes communautés religieuses. Jusqu’à récemment, ce furent les musulmans qui furent vus comme des ennemis par les fondamentalistes hindous. Mais après la destruction à Ayodhya de la mosquée Babri Masjid, vieille de plus de 400 ans, il y a eu une montée très significative de l’extrémisme hindou. En dehors du fait que cela a provoqué de nombreuses révoltes meurtrières dans différentes parties du pays, ce fut un tournant psychologique pour les musulmans du pays. Pour la première fois, les musulmans eurent le sentiment qu’ils n’étaient pas des citoyens à part entière du pays. De manière encore plus forte, beaucoup ont commencé à croire que leur vie et leurs biens n’étaient plus en sécurité. Plus tard, les terrifiantes émeutes du Gujarat ont indiciblement ancré ce sentiment.
Beaucoup diraient que l’intolérance religieuse en Inde a été stimulée par les événements du 6 décembre 1992. Ce jour là, des milliers de gens ont envahi agressivement la mosquée Babri Masjid, dans le Nord de l’Inde dans le village de Ayodhya. Une équipe de militants religieux hindous spécialement entrainés, portant des turbans jaunes, a envahi, en traversant la foule, la mosquée. Ils avaient des cordes, des pioches, des pelles et des marteaux. Il n’a fallu que quelques heures pour que la mosquée soit détruite. Après cet événement, des émeutes sanglantes sont apparues dans plusieurs parties du pays. Plus de 1200 personnes sont mortes entre le 6 et le 13 décembre. Les tueries ont continue jusqu’en janvier 1993 ou 458 personnes ont trouvé la mort à Bombay, l’épicentre de la violence. Le nombre de musulmans tués fut nettement plus grand que le nombre d’Hindous et nombreux sont ceux qui furent tués par la police lors d’affrontements directs.
1. La mosquée Babri a été le centre d’une controverse depuis de longues années. Pour les activistes de la Vishwa Hindu Parishad (une organisation militante Hindou), la mosquée a été construite exactement sur le site où le dieu hindou Rama est né. Il aurait été dit, que le souverain musulman Babar, ait détruit un temple au 16ème siècle et érigea une mosquée à la place. De nombreux historiens ont montré qu’il n’y avait pas de preuves qui justifiaient que la mosquée ait été construite sur les ruines d’un temple. Avec la destruction de la mosquée, l’histoire culturelle de l’Inde a pris une nouvelle direction et le mythe d’un pays havre de non-violence fut mis sous le feu de la rampe. La terre de Bouddha et du Mahatma Gandhi s’apprêtait à devenir un champ de bataille de conflits religieux.
Les extrémistes du mouvement hindouiste nationaliste ont une idéologie qui se réfère à « Hindutva », qui est une réinterprétation plutôt libre et inexacte de l’Hindouisme, avec l’objectif de lui donner politiquement plus de force. Il s’agit pour eux de promouvoir une culture, une civilisation et une histoire commune. L’idéologie « Hindutva » joue avec la mémoire de l’Histoire et fait un portrait tyrannique des musulmans durant le Moyen Age. Les musulmans sont souvent vus comme anti-patriotes et il n’est pas rare d’entendre dire que les musulmans indiens sont plus loyaux envers le Pakistan qu’envers l’Inde.
Dans les années passées, la cible a changé ou plutôt a été élargie en incluant les chrétiens. Un harcèlement fort à l’égard des chrétiens a lieu dans les Etats d’Orissa et du Karnataka. Une des raisons qui expliqueraient le fait que les chrétiens deviennent l’ennemi principal s’expliquerait par le fait qu’ils soient une cible facile, contrairement aux musulmans qui sont capables de réagir à force égale. A Kandamal, dans l’Etat d’Orissa, des milliers de chrétiens ont dû fuir après la démolition de leurs maisons. Un an après les événements, ils vivent toujours dans des camps de réfugiés et son terrifiés a l’idée de rentrer chez eux.
Que l’Inde soit le pays de Buddha et du Mahatma Gandhi n’est pas dû au hasard. La tolérance est profondément ancrée dans le psychisme des Hindous. Mais ce qui s’est passé récemment a été appelé « la sémitisation de l’Hindouisme » où certains mouvements pensaient que religion et politique devaient être liés de manière agressive. Ils ont ainsi cherché à transformer la vraie nature de l’Hindouisme qui a une tradition pacifique, tolérante et pluraliste en en faisant une religion triomphaliste, hégémonique, intolérante et monolithique. La résistance de l’Hindouisme à cette sorte de militantisme fallacieux est bien connue mais le fait qu’ils n’arriveront pas à leurs fins n’est pas le sujet ici. La tentative de vouloir créer une communauté religieuse majoritaire est vouée à l’échec à long terme même si il y a eu des succès redoutables à court terme. Dans le contexte actuel, ils ont réussi à laver le cerveau d’une petite partie de la population et ils s’en servent de manière criminelle pour leur cause.
M. Siddhartha était d’avis qu’il y a eu des mouvements culturels hindouistes dans le passé tels que Chokha mela, Kabir et Eknath et qu’il y a un besoin de raviver ces mouvements. Il a fait allusion à de nombreux saints hindouistes bhakti et où la reprise de leurs traditions permettrait d’en finir avec le système des castes. Il a insisté sur le fait que ces mouvements ont mis en avant l’ouverture à la nature de la religion hindouiste. Le concept de « advaita » (non dualisme) peut promouvoir l’universalisme. Le Dr. Engineer a mis en avant la philosophie de « wahdat al-wujud » (unité d’être, unity of being) dans la tradition soufi qui elle aussi est de nature universelle et similaire au concept d’ « Advaita » dont Siddhartha avait fait mention.
Mr. Prashant de la fondation Art of Living a mis en lumière les enseignements et la compréhension de la religion de Sri Sri Ravi Shankar. Selon lui, la religion si elle est bien comprise n’est pas un obstacle au changement. Même les pratiques religieuses évoluent au fil du temps. Ravi Shankar prône la paix et l’harmonie et il est intervenu dans de nombreuses situations post-conflit telles qu’au Gujarat et même en Irak où il a organisé des camps Art of Living. Cependant, la question a été soulevée de savoir s’il est suffisant d’enseigner la paix aux victimes ou bien aussi à ceux qui perpétuent la violence.
M Sanjeev Kulkarni de Dharward a parlé de manière très critique de Sangh Parivar et de la politique dont il a fait usage dans le conflit hindouiste-musulman. Il a l’impression que Sangh Parivar est responsable du changement d’image de Ram, un maryada purush (un homme rempli d’idéal) en un guerrier muni d’un arc et de flèches tout ça pour promouvoir ses propres intérêts politiques. Il est arrivé au pouvoir en détournant la religion hindouiste pour des objectifs politiques. A travers Sangh Parivar, une tentative a été faite de transformer la religion hindouiste d’une grande philosophie de vie comme dans les Upanishad en un outil émotionnel pour acquérir du pouvoir.
Mazhar Husain de la COVA à Hyderabad a maintenu que nous avons besoin de changer la manière de réagir à Sangh Parivar et qu’au lieu de rentrer dans sa logique il faut adopter un modèle pro-actif en mettant en avant les idées et non pas l’identité. Aujourd’hui les politiques contemporaines sont des politiques de conflits identitaires alors que les politiques idéologiques d’avant comme celles pratiquées par le Congrès après les jours qui ont suivi l’indépendance ont disparu. L’idéologie laïque et socialiste devrait remplacer les politiques d’identités religieuses et de castes. Cela seul peut promouvoir la paix et la stabilité dans la région.
K. Anuradha a parlé de ses expériences en tant que militante sociale parmi les intouchables (dalits). Elle a raconté l’histoire d’un travailleur dalit qui a dû faire face a de nombreux problèmes après avoir apporté chez lui, suite a l’insistance de sa femme, une idole hindoue. Il a du arrêter de manger du bœuf (qui est la viande la moins cher en Inde) alors qu’il ne pouvait pas se permettre d’acheter du mouton ou du poulet. Les années précédentes, il avait pu survivre à la famine grâce à de la viande de bœuf séchée. Mais depuis la présence de cette idole dans sa maison, il a dû contribuer à rassembler des fonds pour des festivals hindouistes au détriment de ses besoins élémentaires. La religion peut donc être une source de conflit à la maison plutôt qu’une source de paix. K. Anuradha a aussi dit que les aspects rituels de la religion pour les pauvres doivent être étudiés. Elle a aussi parlé du rôle des femmes dans la promotion de la laïcité et son organisation a fondé dans ce but, une association nommée Women for Secularism (Les femmes pour le sécularisme).
Il est bien sûr connu que les Etats-Unis sont à l’origine du renforcement des Talibans qui ont été créés pour faire partir les Russes du Pakistan. Le mal que cela a crée se retourne maintenant contre les Etats-Unis, contre le peuple de cette région et contre le monde.
Le Pakistan aujourd’hui est dans un profond désarroi, les talibans en font peu état et nous rendons la religion responsable car ils parlent de la Charia. En fait ce que les Talibans pratiquent au nom de la Charia islamique sont leurs coutumes et leurs traditions. Cela n’a rien a voir avec les principes et valeurs coraniques. Le Dr. Engineer a aussi dit que pour pacifier cette région, on ne réussira pas en déclarant simplement la guerre contre les Talibans comme l’Amérique en mettant une pression sur le Pakistan pour qu’il le fasse.
La paix dans la région Swart et dans les autres parties du Pakistan est un réel défi. Engineer a dit que dans un long terme la paix et la stabilité seraient possible en adoptant deux approches au problème Taliban :
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Le premier et le plus important, c’est que le peuple Afghan ne compromettra jamais sa liberté et sa souveraineté. Toute l’histoire de cette région le montre. Leur liberté a été éprouvé en mettant le chaos dans la région à cause de la politique américaine pour cette même région.
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Deuxièmement, la région n’a connu aucun réel développement et prospérité économique. C’est une des régions la moins développée du pays. Il faut leur apporter des idées modernes et du développement. Ce développement devra bien sur être fait de manière sage et juste.
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A moins que ces deux facteurs ne viennent pas à l’esprit, le contrôle des Talibans sera très difficile. Des armes et la guerre ne réussiront pas à les éliminer.
A propos du Pakistan, le Prof. Moubarak Ali a mis en avant le sujet des livres scolaires d’histoire qui sont utilisés aujourd’hui et qui font aussi parti du problème. Les hindous et les musulmans sont caricaturés de manière très schématiques et les Hindous sont rendus responsables pour de nombreux maux concernant la période médiévale et de l’histoire moderne du sous-continent indien.
Le professeur. Moubarak Ali a dit que la religion et les politiques avaient un but commun : obtenir du pouvoir et l’utiliser pour atteindre leurs objectifs. Cependant, pour atteindre ces objectifs, leurs méthodes sont différentes. La religion mobilise les sensibilités des gens pour avoir le pouvoir alors que la religion utilise la diplomatie et des intrigues et cherche à gagner l’opinion publique ou a utiliser l’Armée si ça n’est pas possible.
En fait, se battre pour le pouvoir est devenu au Pakistan, en Inde et dans les autres pays le but ultime. Même en démocratie, les manipulations de l’opinion publique et les conspirations ne sont pas rares pour usurper le pouvoir. Aussi longtemps que l’objectif est d’obtenir plus de pouvoir et cela a toujours été l’objectif, le conflit continuera et en utilisant comme outil {la langue, la religion ou l’appartenance ethnique. A moins que le pouvoir soit utilisé pour servir les peuples, les conflits et la violence ne s’arrêteront pas. Mais si la finalité est le pouvoir alors le conflit et la violence seront à l’ordre du jour.
Fahmida Riaz a dit dans son article que la religion est la première quête de l’homme sur le mystère de l’existence mais aussi pour la recherche de l’ordre et de la vie en société. La religion donne des lois pour vivre et aiguise notre émerveillement et notre curiosité, menant à une contemplation de soi même et de l’univers.
Elle a aussi mis l’accent sur le fait que depuis des milliers d’années, la religion est devenue une part importante des identités collectives et individuelles. Quant au phénomène du fondamentalisme, elle a pu observer d’un point de vue politique que les classes aisées et moyennes vont a la mosquée lorsqu’un parti religieux est au pouvoir. Ils n’y vont plus quand un autre parti prend le pouvoir. La religion est donc un instrument de pouvoir.
Syed Jaffer Ahmad a brièvement retracé l’histoire des mouvements politiques depuis la formation du Pakistan. Il a observé que le rôle de la religion dans la sphère politique est reconnu a différent degrés dans les trois constitutions de 1956, 1962 et 1973. Pour Jaffar Ahmad, la présence de la religion dans la politique au Pakistan est encore très forte aujourd’hui. Il n’est pas sur qu’il y est beaucoup de place pour un Islam libéral. Il n’est pas non plus sur que les militants de la laïcité puissent changer la conjecture et même la possibilité de changement a long terme lui parait difficile.
Conclusion:
Il a été largement partagé que le Cachemire est un problème secondaire étant donné les difficultés internes auxquelles le Pakistan doit faire face. Un accord général a exprimé que dans les années précédentes, l’Inde était moins impliquée dans l’ensemble du conflit au Cachemire. Mais les problèmes sont devenus si complexes, que la meilleure solution serait peut-être de reconnaître la ligne de contrôle actuelle au moins pour les prochaines décennies. Résoudre le problème par une intervention militaire n’est pas la solution et il n’existe pas actuellement de politique possible à court terme.
Les discussions qui ont eu lieu à Kathmandou son très importantes et il a été recommandé qu’une plus grande rencontre ait lieu avec des politiciens, les leaders religieux, des intellectuels et des travailleurs sociaux. Une consultation comme celle-ci, pourrait jouer un rôle important en nourrissant les valeurs de pluralité, laïcité et démocratie et l’égalité des femmes dans cette région. Des personnes d’Afghanistan devraient aussi être invités.
Il est important d’encourager le renouveau religieux dans la région en promouvant une compréhension libérale qui encourageraient le pluralisme, l’engagement social et écologique. Il y a un besoin urgent d’organiser des conférences interreligieuses qui puissent promouvoir des approches théologiques progressistes à l’intérieur de l’Hindouisme et de l’Islam.
Il fut important de promouvoir des échanges entre des jeunes, des politiciens et leaders religieux entre le Pakistan et l’Inde afin que la démocratie puisse se développer de personnes à personnes.
Le Népal traverse des périodes de tensions ethniques et religieuses. Il serait important d’avoir une conférence au Népal pour réfléchir sur les moyens d’enrayer ces tensions avant qu’elles n’empirent.
Notes
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Fiche traduite de l’anglais par Sixtine Jauréguiberry.