Cyril Musila, Paris, 2015
L’Enclave angolaise de Cabinda : un conflit ancien au parfum de pétrole
Plus de 30 ans après le premier coup de feu tiré par des indépendantistes dans l’enclave de Cabinda, l’impasse est entière. Le Cabinda fait partie de ces particularismes locaux oubliés, dont la légitimité historique est sans doute incontestable, mais dont l’opportunité politique actuelle est niée par tous.
Keywords: Petróleo y paz | Angola | República Democrática del Congo | Togo | Congo Brazzaville
Le 10 Janvier 2010 en route pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football, l’équipe du Togo était victime d’un mitraillage provoqué par le Front de Libération de l’Enclave de Cabinda (FLEC). Les Togolais n’avaient évidemment rien à voir dans cette affaire, mais le FLEC y a trouvé un moyen de relancer l’attention autour d’un conflit qui dure depuis plus de trois décennies dans l’indifférence générale.
Le secrétaire général du FLEC, Rodrigues Mingas, avait déclaré pour justifier son acte : « On est en guerre, tous les coups sont permis. L’Angola veut faire croire à une paix effective au Cabinda, mais la paix n’existe pas. »
Le Cabinda est une aberration géographique et politique, une enclave comptant moins de 400 000 habitants, coincée entre les deux Congo, celui de Brazzaville et celui de Kinshasa, mais faisant partie intégrante de l’Angola, situé plus au nord le long de la côte. Mais surtout, Cabinda regorge de pétrole et c’est, comme toujours, ce qui a fait son malheur.
La revendication indépendantiste cabindaise, portée par le FLEC, est ancienne et s’appuie sur une histoire spécifique, distincte de celle de l’Angola auquel il s’est trouvé rattaché par le fait d’une tutelle portugaise commune. Cette mainmise portugaise remonte à 1885 et un accord conclu avec le roi du Cabinda, alors que les puissances européennes découpaient leurs empires d’Afrique à coups de conquêtes et de soumission de monarques locaux.
Lorsque l’heure des indépendances africaines a sonné, en 1960, le Portugal est resté sourd et s’est obstiné à vouloir contrôler des pans entiers du continent (Angola, Mozambique, Guinée Bissau, Cap-Vert, São Tome et Principe), malgré l’essor de guérillas nationalistes dans tous ces territoires. Cabinda n’est pas resté à l’écart de cette vague jusqu’à la révolution des Œillets à Lisbonne, en 1974, qui a permis aux colonies portugaises d’Afrique de devenir indépendantes.
La fin de l’empire portugais et le début de la guerre civile
Le départ des Portugais d’Angola n’a toutefois pas été simple, en raison de la rivalité farouche entre plusieurs mouvements de libération angolais, chacun appuyé sur un « parrain » différent. Les capitaines portugais progressistes firent le choix du MPLA, le mouvement populaire de libération de l’Angola d’Agostinho Neto, soutenu par l’URSS.
Les Portugais permirent au MPLA de s’installer à Luanda et surtout de contrôler Cabinda, l’enclave devenue la principale source de revenus du pays grâce à la découverte et l’exploitation du pétrole off-shore par les Américains de la Gulf Oil. Les Cabindais, qui pouvaient s’attendre à se voir accorder l’indépendance séparément par les Portugais, en furent révoltés.
Et l’enclave écrira son histoire dans le sang. Luttant pour son indépendance contre le protectorat portugais, la région a poursuivi la lutte armée contre l’Angola à laquelle elle a été rattachée après le départ des Portugais en 1975. La guerre avec les Forces armées angolaises aura fait plus de 30 000 morts chez les Cabindais et marqué, à jamais, les mémoires. Il faut dire que pour Luanda l’enjeu est de taille. Malgré ses 10 000 km² pour 300 000 habitants, le Cabinda reste une fabuleuse corne d’abondance pour l’Angola. Riche en bois et minerais, il assure surtout plus de 70% du pétrole angolais, soit 80% des exportations nationales.
Très vite, les installations pétrolières se retrouvèrent protégées par les troupes angolaises, mais surtout par des milliers de soldats cubains arrivés en renfort pour empêcher l’effondrement d’un régime progressiste sous les coups de butoir additionnés du Zaïre de Mobutu soutenu par les États-Unis, de l’Afrique du Sud de l’apartheid, et de l’Unita, le mouvement rival du MPLA, soutenu par la CIA et … par la Chine maoïste. Dans ce maelström géopolitique, il manque encore un acteur : le Français Elf (aujourd’hui incorporé dans le géant Total), bien implanté au Congo Brazzaville où il exploite les gisements de Pointe Noire, voisins de ceux de Cabinda, et qui lorgne sur les gisements de Chevron. Elf s’implique, comme dans de nombreux autres coups fourrés de sa riche histoire africaine, dans le soutien à l’une des tendances du FLEC, qui est alors dirigée par nul autre qu’un employé d’Elf-Congo…
Les soldats cubains défendant une multinationale pétrolière américaine contre les supplétifs armés d’une multinationale pétrolière française, voilà comment pouvait se résumer la situation au début des années 80, dans une Afrique plongée en pleine guerre froide et dépossédée de son destin.
Cabinda toujours oublié
La suite ne manque pas de sel pour autant. Par d’habiles tractations de coulisse, Elf parvint à retourner la situation à son avantage, et à signer d’importants contrats pétroliers avec le gouvernement angolais, pour l’exploitation de nouveaux gisements découverts au large des côtes angolaises et non plus au large de Cabinda. Aujourd’hui, l’Angola pèse lourd dans l’implantation africaine du groupe Total.
Ce retournement de situation, tout comme la fin de la guerre froide, la disparition du régime de l’apartheid au sud, du régime de Mobutu au nord et la mort du chef de l’Unita Jonas Savimbi, changèrent la donne géopolitique au cours des années 90, renvoyant la cause indépendantiste cabindaise à son isolement historique. Elle retrouvera quelques couleurs lorsque l’Afrique centrale redeviendra l’enjeu d’une guerre terrible, mêlant tous les pays voisins de la République démocratique du Congo, y compris l’Angola.
Toutes ces péripéties expliquent pourquoi, plus de 30 ans après le premier coup de feu tiré par des indépendantistes dans l’enclave de Cabinda, hier contre les Portugais, aujourd’hui contre les Angolais et ces malheureux Togolais qui ne demandaient rien, l’impasse soit entière. Le Cabinda fait partie de ces particularismes locaux oubliés, dont la légitimité historique est sans doute incontestable, mais dont l’opportunité politique actuelle est niée par tous. Le FLEC s’est ainsi trouvé un moment dans une alliance mondiale avec les Taiwanais et les Tibétains, autres causes perdues même si plus médiatiques que celle du Cabinda.
L’Afrique n’a jamais vu d’un bon œil les tentatives de modification des frontières héritées de la colonisation, quel que soit le cas de figure. L’Érythrée est le seul exemple de pays indépendant, membre de l’Union africaine, né de la séparation avec un État existant, l’Éthiopie, qui l’avait annexé après la colonisation italienne. La cause des indépendantistes cabindais, lorsqu’elle n’est pas instrumentalisée dans les rivalités régionales ou économiques, n’a guère d’espace de survie. D’où ce coup d’éclat au démarrage de la CAN 2010.
Mais le mitraillage spectaculaire de l’équipe togolaise et la mort de sportifs sont une mauvaise vitrine même si désormais plus personne n’ignore que le Cabinda existe, et que les Cabindais ne sont pas tous heureux d’être Angolais. Et pourtant, il y a eu des tentatives de résolution du conflit et des accords de paix.
Le 1e Août 2006 l’Angola et le Cabinda signaient un accord de paix historique
Le mémorandum, entre l’État et le Forum cabindais pour le dialogue, met ainsi fin à plus de 30 ans d’affrontements armés et accorde un statut particulier à la riche enclave pétrolière. L’aile dure du mouvement armé séparatiste dénonce, pour sa part, une situation qui reviendrait à nier la reconnaissance d’une souveraineté revendiquée. Le ministre angolais de l’Administration du territoire, Virgilo de Fontes Pereira, et le leader du Forum Cabindais pour le dialogue (FCD) paraphaient à Namibe et en présence du chef de l’État Roberto de Almeida, un accord de paix définitif mettant fin à plus de 30 ans de conflit armé. Le Mémorandum d’entente pour la paix et la réconciliation dans l’enclave de Cabinda entérine le document signé, le 15 juillet 2006, à Brazzaville (Congo) entre les deux parties. Le Front de Libération de l’enclave du Cabinda - Forces armées combattantes (FLEC-FAC) ont toutefois réfuté cet accord et appelé à de nouvelles négociations sur la base de la reconnaissance d’un État cabindais.
Loin du spectre de la guerre, l’enclave côtière bénéficiait désormais d’un statut particulier matérialisé par l’installation d’un futur gouvernement de province. Il pourrait prendre part, aux côtés de Luanda, aux décisions politiques et économiques liées à la région. Aussi bien en matière d’investissement que d’éducation, de santé, de tourisme ou d’environnement. « La paix est venue pour rester », commentait le ministre de l’Administration territoriale. Un vœu pieux que partageait le FCD, créé deux ans plus tôt, et regroupant d’anciennes factions du Front de libération de l’enclave du Cabinda (FLEC) et des membres de la société civile.
Un accord « nul et non avenu »
Si la paix a soulagé de nombreux Cabindais, l’accord du 1er Août 2006 ne faisait pourtant pas l’unanimité. Le Flec-Fac le considérait comme « nul et non avenu ». « Nous sommes prêts à oublier tous ces forfaits pour discuter avec l’Angola à condition que le gouvernement angolais considère le Cabinda comme un État souverain », avait expliqué le président du Flec-Fac, Henriques N’Zita. Il appelait à de nouvelles négociations sous l’égide des Nations Unies et de l’Union africaine car les discussions n’auraient pas « respecté les normes de loyauté et de transparence ».
La chronologie suivante présente en détail l’évolution du conflit au Cabinda
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1885 : Le Cabinda devient un protectorat du Portugal, en vertu du Traité de Simulanbuco.
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1954 : Début des explorations pétrolières.
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1956 : Le gouvernement portugais crée une union administrative entre le Cabinda et l’Angola.
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1960 : Deux groupes, qui revendiquent tous deux l’indépendance, se forment : le Mouvement pour la libération de l’enclave de Cabinda (MLEC), mené par Luis Ranque Franque ; et l’Alliance de Mayombe.
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1963 : Les groupes séparatistes unissent leurs forces pour former le Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC), sous la direction de M. Franque, du MLEC. La même année, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) classe le Cabinda au 39ème rang des pays devant encore être décolonisés, l’Angola étant classé 35ème.
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1967 : Le FLEC crée un gouvernement en exil, basé dans la ville frontalière de Tshela, au Zaïre (aujourd’hui RDC).
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1975 : La guerre d’indépendance prend fin. La plupart des Portugais fuient. Le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) déclare tous les autres partis illégaux.
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Janvier 1975 : L’accord d’Alvor, qui déclare que le Cabinda est une « partie intégrante et inaliénable de l’Angola », est signé par trois mouvements de libération angolais : le Front national pour la libération de l’Angola (FNLA) ; le MPLA ; et l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA).
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Février 1975 : Le gouvernement du MPLA se déclare prêt à négocier avec les séparatistes au Cabinda. Les revendications du FLEC comprennent la dissociation du Cabinda et de l’Angola, la reconnaissance du FLEC comme unique mouvement de libération du Cabinda, et la reconnaissance formelle du droit du peuple cabindais à l’autodétermination. Le FLEC accuse également, devant les Nations Unies, le MPLA et les troupes portugaises d’avoir tué plus de 100 étudiants et villageois.
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Juillet 1975 : Mobutu Sese Seko, président du Zaïre, appelle à un référendum sur l’avenir de l’enclave de Cabinda. Le Gabon, l’Ouganda et la République centrafricaine soutiennent ouvertement le FLEC, mais la majorité des membres de l’OUA s’opposent fermement aux séparatistes cabindais et à leur demande de création d’un Etat indépendant, estimant que cela encouragerait les séparatismes dans d’autres régions. Le référendum n’a pas lieu.
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1977 : Le FLEC se scinde. Le CMLC (Commandement militaire pour la libération du Cabinda) revendique la mission de remplacer et réorganiser le mouvement sur une nouvelle base démocratique.
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1979 : Jose Eduardo dos Santos devient président de l’Angola.
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1980-85 : Nouvelles scissions au sein du FLEC, avec la formation du Front de libération de l’enclave de Cabinda – Renovada (FLEC-Renovada), mené par Antonio Bento-Bembe, et du FLEC-FAC (Forces armées de Cabinda).
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Mai 1981 : Six hommes sont condamnés à mort pour appartenir au FLEC et pour avoir perpétré des attentats à la bombe visant des cibles économiques stratégiques, des écoles et des hôpitaux sur le territoire de l’Angola. Quatre autres hommes sont condamnés à 24 ans de prison chacun.
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1983 : Luanda accorde une amnistie non officielle aux guérilléros du FLEC. Plus de 8 000 réfugiés retournent au Cabinda.
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Février 1985 : Un cessez-le-feu est décidé entre le gouvernement du MPLA et le FLEC, mais aucune résolution formelle n’est prise. Le Zaïre et l’Angola s’accordent pour interdire l’utilisation de leurs territoires respectifs pour installer des bases rebelles.
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29 et 30 septembre 1992 : Entre sept et 12 pour cent des Cabindais votent aux élections nationales, suite à un appel au boycott lancé par le FLEC.
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Janvier 1993 : Une guerre civile généralisée reprend entre le gouvernement du MPLA et l’UNITA. Le gouvernement déploie 15 000 hommes à Cabinda. Le FLEC (à présent FLEC-FAC – Forces armées de Cabinda) contrôle l’intérieur rural et intensifie ses activités. Les troupes du gouvernement angolais occupent la ville de Cabinda.
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Mars 1994 : Eduardo Dos Santos, président de l’Angola, annonce que des négociations avec le FLEC-FAC sont sur le point de commencer, mais les négociations n’ont pas lieu.
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Août 1994 : L’UNITA accuse le gouvernement de Luanda de mener une politique de « terre brûlée » au Cabinda. L’UNITA rapporte que le gouvernement a tué environ 700 villageois à Katabuanga, provoquant la fuite de centaines d’autres Cabindais vers le Congo et le Zaïre.
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20 novembre 1994 : L’accord de paix de Lusaka est signé entre l’UNITA et le gouvernement.
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1996 : Les combattants indépendantistes cabindais disent qu’ils détiennent trois travailleurs des mines kidnappés au Cabinda. Le gouvernement et le FLEC-FAC signent un accord définissant les grandes lignes d’un cessez-le-feu. La Namibie joue un rôle de facilitateur dans le processus de paix. Mais l’accord échoue lorsque des affrontements en cours entre les Forces armées angolaises (FAA) et les séparatistes cabindais aboutissent à un bilan de 29 morts.
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1997/98 : Les opérations des FAA s’intensifient au Cabinda, en particulier dans les villages suspectés de soutenir les séparatistes.
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1998 : Le FLEC rapporte une attaque par les troupes du gouvernement, qui a fait quelque 200 victimes dans les deux camps.
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1999 : Le FLEC-Renovada se dit prêt à négocier la libération de deux Portugais et deux Français kidnappés le 10 mars au Cabinda, à condition que Dom Paulino Madeca, l’évêque catholique de Cabinda, joue le rôle de médiateur.
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2001 : Le président Dos Santos propose une fois de plus des plans visant à négocier un règlement pacifique entre le gouvernement angolais et les séparatistes cabindais.
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Février 2001 : Le gouvernement renforce la présence de ses troupes dans la province, tandis que les séparatistes intensifient leurs activités.
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Août 2001 : Le ministère angolais de l’Intérieur, Fernando da Piedade Dias dos Santos, appelle les séparatistes du FELC à mettre fin aux hostilités.
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Décembre 2001 : Des contacts préliminaires sont pris entre les leaders du FLEC-FAC et le gouvernement. Le FLEC-Renovada considère que tout dialogue est prématuré.
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Octobre 2002 : Les espoirs de négociations de paix sont balayés par une offensive majeure des FAA. Le président Dos Santos annonce au même moment qu’une solution pacifique au conflit, à travers la reconnaissance de l’autonomie, est en vue. Cependant, le gouvernement affirme qu’à cause de la fragmentation du FLEC, il n’existe aucun « interlocuteur valide » avec lequel il soit possible de négocier.
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Décembre 2002 : Des activistes des droits humains publient des informations détaillées sur des accusations très répandues de violations des droits humains dans l’enclave. Le rapport porte sur des accusations d’abus de la part des forces de sécurité angolaises comme du FLEC, mais un nombre écrasant d’accusations concernent les troupes du gouvernement.
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Janvier 2003 : Des discussions préliminaires se tiennent à Paris, en France, entre le gouvernement et le FLEC-FAC. Le groupe séparatiste rejette les propositions du gouvernement.
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Février 2003 : Le gouverneur du Cabinda, Anibal Rocha, annonce un projet de plan d’action politique à présenter aux mouvements de libération et aux groupes civiques du Cabinda. Le plan ne se matérialise pas.
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Juillet 2003 : Le FLEC-FAC dit être toujours actif malgré la défection de plusieurs responsables importants, qui se sont ralliés au parti au pouvoir.
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Août 2003 : Luis Ranque Franque, fondateur du FLEC, participe à des discussions préliminaires avec les autorités à Luanda.
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Novembre 2003 : Des chefs militaires de la République démocratique du Congo (RDC) et du Congo-Brazzaville, les deux pays frontaliers du Cabinda, s’engagent à aider les FAA à mettre fin au conflit.
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Janvier 2004 : Les groupes de défense des droits humains appellent la communauté internationale à répondre aux accusations d’abus commis par les troupes du gouvernement envers des civils dans l’enclave.
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Février 2004 : Le gouvernement angolais dit rechercher un médiateur pour résoudre la crise séparatiste au Cabinda.
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Septembre 2004 : Le FLEC et le FLEC-FAC fusionnent pour former le FLEC, afin d’inciter le gouvernement angolais à engager un dialogue sur le futur statut de l’enclave instable. Les dirigeants de la nouvelle organisation doivent être issus des deux groupes.
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Février 2005 : La principale organisation civile de la province du Cabinda, l’Association civique Mpalabanda, publie un rapport détaillé sur environ 70 violations présumées, dont des meurtres, des viols, des stratégies d’intimidation, et des détentions illégales, perpétrées par les troupes du gouvernement à l’encontre d’hommes, de femmes et d’enfants entre septembre 2003 et décembre 2004.
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Mars 2005 : Des leaders réfugiés qui avaient fui l’enclave, se rendant en RDC pour échapper au conflit, retournent au Cabinda pour une visite « exploratoire », organisée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Après le voyage, les leaders disent qu’ils ne seraient pas prêts à rentrer, à moins que les conditions ne s’améliorent.
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Juillet 2005 : Les FAA lancent une offensive majeure contre le FLEC à l’intérieur des terres du Cabinda.
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Août 2005 : Pour la première fois en deux ans, des réfugiés cabindais sont rapatriés de la RDC et du Congo-Brazzaville.
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Mars 2006 : Le gouvernement angolais affirme avoir ouvert un dialogue pour parvenir à une résolution pacifique du conflit, mais les homologues de l’enclave ne sont toujours pas invités à la table des négociations.
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Juillet 2006 : Des discussions de paix sont entamées au Congo-Brazzaville, pays voisin, mais le mouvement séparatiste cabindais se scinde à nouveau. Les membres principaux du Forum cabindais pour le dialogue (FCD) contestent le fait qu’Antonio Bento Bembe [un leader du FLEC] prenne la tête du forum, et disent qu’ils ne reconnaîtront pas l’accord de paix qu’il est en train de négocier. Bien que l’Angola affirme qu’un accord donnant au Cabinda un « statut administratif spécial » a été signé, les membres dissidents du FLEC se promettent de poursuivre la lutte.
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Octobre 2006 : Les organisations de défense des droits humains attirent l’attention sur la pression croissante exercée par le gouvernement angolais pour faire appliquer l’accord de paix.
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Janvier 2007 : Les FAA annoncent l’incorporation des ex-combattants du FLEC dans leurs rangs, et Antonio Bento Bembe obtient le grade de général en retraite. Les perspectives de paix encouragent les compagnies pétrolières internationales à envisager une exploration pétrolière onshore. Dans l’enclave, les forages étaient limités aux activités offshore.
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Août 2007 : M. Dos Santos, le président angolais, effectue une visite au Cabinda et promet de favoriser le développement rural.
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2007/08 : Le FLEC continue à affirmer que des affrontements avec les FAA font des victimes dans les deux camps.
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5 septembre 2008 : Le MPLA remporte 81 pour cent des voix lors des premières élections parlementaires en Angola depuis 1992.
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Octobre 2009 : Dans un mouvement d’expulsions réciproques, depuis août 2009, par les gouvernements d’Angola et de RDC, plus de 32 000 Angolais de RDC sont rapatriés en Angola, dont des centaines se rendent au Cabinda, et environ 18 800 Congolais sont expulsés d’Angola.
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Janvier 2010 : L’équipe nationale de football du Togo est prise dans une embuscade alors qu’elle voyage à travers l’enclave pour aller participer à la Coupe d’Afrique des Nations ; l’incident fait trois morts. Le FLEC revendique l’attaque.