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, RDC, diciembre 2013

Conflit intercommunautaire entre Ngbandi et Ngbaka

Le conflit intercommunautaire entre les Ngbandi et les Ngbaka est un phénomène qui préoccupe et qui doit préoccuper les acteurs politiques, la société civile et les organisations non gouvernementales, étant donné que ce conflit qui oppose depuis plusieurs mois, voire plusieurs décennies, les Ngbandi dans le territoire de Budjala et les Ngbaka à Gemena a déjà occasionné des pertes en vies humaines, de nombreux dégâts et des milliers de déplacés.

Keywords: La responsabilidad de las autoridades políticas con respecto a la paz | Distribución equitable de la tierra | Conducir negociaciones políticas para buscar la paz | República Democrática del Congo

Les communautés Ngbandi et Ngbaka se disputent le contrôle et l’exploitation des patrimoines naturels, notamment la forêt riche et fertile de Gundimba, qui sépare les Ngbandi du Secteur Bolingo, des Ngbaka du Secteur Bowanse, les limites de terre et un étang très poissonneux.

Ce conflit date de plusieurs années et refait surface chaque fois qu’arrive la période de pêche, selon le Ministre provincial de l’Intérieur, Pascal Selinga (1).

1. Présentation de la situation géographique

Le conflit entre les communautés Ngbandi et Ngbaka a lieu en Afrique, plus précisément en République Démocratique du Congo (RDC), dans la province de l’Equateur, district du Sud-Ubangi, dans les territoires de Budjala et de Gemena, secteur Bolingo et secteur de Bowanse.

 

Bien qu’il remonte à 1964, ce conflit est encore d’actualité : il a refait surface au mois de Novembre 2013 avec de nouveaux affrontements, à l’arme blanche notamment (machettes, lances, flèches, couteaux…). Depuis, des tentatives de négociation ont lieu pour chercher à ramener le calme et favoriser la réconciliation entre les deux communautés sœurs.

2. Contexte

Le conflit qui oppose depuis plusieurs mois les Ngbandi dans le territoire de Budjala et les Ngbaka à Gemena dans le district du Sud-Ubangi a déjà fait vingt morts, plusieurs femmes ont été violées et plus de dix mille déplacés internes ainsi que d’importants dégâts matériels ont été enregistrés.

Ces communautés se disputent le contrôle et l’exploitation des patrimoines naturels, notamment la forêt riche et fertile de Gundimba. Mais le conflit qui les oppose tient également à la pauvreté occasionnée par l’accroissement de la population dans ce district. La plupart des jeunes sont désœuvrés. Des ex-combattants des groupes armés démobilisés sont aussi sans emploi. Ne parvenant pas à subvenir à leurs besoins, ils recourent aux richesses de la forêt. Ce qui provoque des accrochages avec leurs voisins de Gemena. Il sied aussi de rappeler que ce conflit est également dû « aux pratiques fétichistes et à l’implication des politiques pour défendre des intérêts égoïstes de leadership ».

Deux mille huit cent dix-huit personnes ont trouvé refuge dans la cité de Budjala ces derniers jours. Elles ont fui leurs localités à cause des affrontements entre les membres de la communauté Ngbandi dans le territoire de Budjala et ceux de la communauté Ngbaka dans le territoire de Gemena.

3. Acteurs

Parmi les principaux acteurs impliqués directement ou indirectement dans ce conflit, il convient de citer en premier lieu les populations de ces deux secteurs, les membres de la société civile et les notables du Sud-Ubangi, le Comité d’Analyse des Risques liés aux conflits communautaires non armés de la Province de l’Équateur (CAR), le Ministère de l’Intérieur du gouvernement provincial et celui du Gouvernement central ainsi que la Monusco.

4. Enjeux

Les violences qui ont accompagné le conflit foncier opposant depuis plusieurs mois les Ngbandi du territoire de Budjala et les Ngbaka de Gemena ont causé la mort de plus de vingt personnes. Des femmes ont été violées et plus de dix mille personnes ont dû fuir leurs maisons. Cela a des enjeux tant au niveau politique, que social et économique :

  • Politique : car cette situation implique au plus haut niveau l’intervention des autorités politiques du pays censées protéger la population ;

  • Social : car ces affrontements occasionnent le déplacement de la population, et nécessite la mise en œuvre d’actions sociales pour pouvoir négocier et remédier définitivement au conflit.

  • Economique : le déplacement massif de populations occasionne de grandes pertes au niveau économique, car les investisseurs refusent d’investir dans une zone de conflits.

Les déplacés indiquent avoir fui leurs habitations dans la précipitation sans avoir eu le temps de prendre leurs effets personnels. Certains d’entre eux vivent dans des familles d’accueil. Ces derniers ne reçoivent pas beaucoup d’aide. Ils se contentent d’une ration de bouillie de maïs distribuée quotidiennement par une ONG. Certains enfants présentent des signes de malnutrition. D’autres souffrent de toux, de diarrhée et de paludisme.

5. Actions

Le ministre de l’Intérieur est arrivé vendredi 20 décembre à Gemena, chef-lieu de district, pour tenter de trouver une solution à ce conflit. De leur côté, les humanitaires envisagent la mise sur pied de comités locaux de conciliation et de prévention des conflits, dans lesquels seraient représentées toutes les couches de la population.

Une délégation conjointe composée de la Monusco, d’Agences humanitaires et de membres du gouvernement et conduite par le Ministre provincial de l’Intérieur, Michel Liyele, avait aussi séjourné dans la région pour tenter de réconcilier les deux tribus.

Une délégation de la Monusco et des agences onusiennes a rencontré ces déplacés le vendredi 13 décembre à Budjala-centre. Elle les a encouragés à retourner dans leurs villages où la sécurité a été rétablie grâce à la présence d’une force mixte de pacification constituée de militaires et de policiers. Par ailleurs, des acteurs politiques, les notables et les membres de la société civile du Sud-Ubangi, alertent depuis plusieurs semaines les autorités provinciales et nationales sur les conséquences du conflit entre les communautés Ngbandi et Ngbaka (2).

Le député Jean-Lucien Busa a récemment affirmé avoir sollicité l’intervention du Premier ministre Augustin Matata pour éviter l’éclatement d’un conflit intercommunautaire dans cette partie de la province de l’Equateur. Les notables et les membres de la société civile du Sud-Ubangi en Equateur se disent préoccupés par le conflit qui oppose depuis le mois de novembre dernier les membres de la communauté Ngbandi et ceux de la communauté Ngbaka.

Réunis le samedi 7 décembre à Gemena, les membres de la société civile et les notables du Sud-Ubangi ont demandé aux autorités d’organiser des consultations avec les représentants des deux communautés. Selon eux, le conflit entre Ngbandi et Ngbaka autour des limites de terre remonte aux années 1960.

A l’issue de cette rencontre, la Nouvelle société civile a publié un communiqué dans lequel elle demande aux autorités provinciales et nationales « de prendre leurs responsabilités » pour arrêter et traduire en justice les instigateurs de ce conflit qui a déjà causé une vingtaine de morts et plusieurs blessés. Cette plateforme d’ONG déplore « l’inertie » des autorités locales qui n’ont pas réussi à trouver de solution.

La rencontre entre la société civile et les notables du Sud-Ubangi était organisée en prélude de la mission mixte Monusco–Gouvernement provincial qui devait se rendre le lundi 9 décembre dans le Sud-Ubangi pour tenter de résoudre ce conflit.
Il y a eu l’intervention de certains Députés nationaux, ce conflit ayant lieu dans leur fief électoral, en l’occurrence le député Jean-Lucien Busa, élu de Budjala, qui avait demandé aux autorités provinciales et au gouvernement congolais de se mobiliser pour mettre fin à ce conflit.

Il avait affirmé avoir sollicité l’intervention du Premier ministre de la République Démocratique du Congo, pour éviter l’éclatement d’un conflit intercommunautaire dans cette partie de la province de l’Equateur.

6. Résultats/défis

Le conflit qui oppose depuis plusieurs mois les Ngbandi dans le territoire de Budjala et les Ngbaka à Gemena dans le district du Sud-Ubangi a déjà fait vingt morts, plusieurs femmes ont été violées et plus de dix mille déplacés internes et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés. Ce bilan provisoire a été dressé jeudi 19 décembre par des sources locales, sécuritaires et humanitaires de la province.

Un atelier d’analyse des risques des conflits communautaires non armés était organisé du 19 au 21 novembre à Mbandaka (Equateur), au cours duquel les résolutions devraient s’atteler sur plus de deux cents conflits non armés enregistrés dans cette province.
A l’issue de la réunion mensuelle du Comité d’analyse des risques liés aux conflits communautaires non armés de la Province de l’Équateur (CAR), le ministre a indiqué qu’ils bénéficieraient de l’appui des affaires civiles de la Monusco pour résoudre ces conflits.

Pour sa part, la responsable de la section des affaires civiles de la Monusco, Penda Ly, explique les stratégies qui seront mises en place par la mission onusienne pour y parvenir :

« Il nous faut essayer de prioriser les conflits, de les classifier et d’intervenir là où nous pensons que les besoins se font sentir. Ceci entre dans le cadre du souci d’accompagnement des autorités. Hormis les conflits armés, il existe des conflits communautaires dont certains subissent des transformations graves et aboutissent souvent à des violences incontrôlées (…) ».

7. Conclusion

En guise de conclusion, la solution durable à ce conflit consiste d’abord :

  • 1. En la détermination des limites de terres entre les Ngbaka et Ngbandi par les autorités compétentes. En outre ces autorités doivent préciser le tracé des limites des terres disputées conformément aux cartes coloniales. Seul problème, ces cartes ne sont disponibles ni à Mbandaka, chef-lieu de la province, ni à l’Institut géographique du Congo à Kinshasa. Selon l’administrateur du territoire de Gemena, M. Kpalanda, il faudrait les chercher au musée de Tervuren, en Belgique.

  • 2. Les services des cadastres doivent aussi améliorer le lotissement des terres disputées. Seulement, dans ce cas, les champs de certains paysans pourraient passer d’un groupement ou secteur à l’autre, et être à nouveau source de conflit.

  • 3. Le remplacement des cadres locaux, accusés de complicité ou de laxisme. On les accuse notamment d’avoir exigé d’être payés par les communautés en conflit avant d’intervenir.

Ils sied de signaler que les communautés Ngbandi et Ngbaka impliquées dans un conflit foncier qui a déjà fait plusieurs morts dans le Sud-Ubangi (Equateur) réclament une indemnisation des victimes avant toute réconciliation ; et elles préconisent la délimitation des localités, le changement des autorités et l’arrestation des auteurs des exactions pour remédier définitivement à cette situation.

Notas