Lyon, juillet 2007
Allocution de Serge PERRIN au Conseil Régional.
Les conflits ne peuvent être desamorcés que si les parties peuvent se rencontrer et dialoguer. Face à l’impossibilité d’établir ce dialogue en Israël et les territoires palestiniens, le MAN Lyon a décidé de proposer un espace de dialogue à plusieurs associations israéliennes et palestiniennes qui oeuvrent pour la paix.
Keywords: Trabajar la comprensión de conflictos | Dialogo entre los actores de paz | Resistencia civil y pacífica a la guerra | Intervención civil de paz | Movimiento por una alternativa no violenta | Palestina | Israel
« Au nom du Mouvement pour une Alternative Non-violente de Lyon je tiens à remercier Jean-Philippe BAYON, Vice Président de la région Rhône Alpes en charge de la coopération décentralisée sans qui ce projet n’aurait pas pu se réaliser.
Merci aussi à André FRIDENBERG, conseiller régional de Saint-Étienne, président du groupe des élus PRG, qui a mis toute sa personne pour permettre que cette journée se tienne à Charbonnières au siège du Conseil Régional.
Merci à Michel DENIS, maire de Saint-Fons, qui a tout de suite adhéré au projet en 2005, avec son adjoint à l’éducation, Nathalie FRIER, et qui a mis à disposition de nos séminaires le domaine municipal de Dolomieu en Isère.
Grâce à vous nous accueillons pour la deuxième année des associations israéliennes et palestiniennes dans la région lyonnaise.
Le MAN milite pour la promotion de l’utilisation des méthodes non-violentes dans la résolution des conflits. Les conflits étant inhérents à la vie en société, il est important d’avoir des méthodes de résolution permettant de vivre ensemble dans le respect des différences et des intérêts de chaque personne.
Lors de nos séminaires nous proposons à chaque participant de rencontrer des personnes de l’autre partie. Derrière l’image et la représentation de l’ennemi, il y a des hommes et des femmes de la société civile qui souffrent. Nous disons souvent que la violence se retourne contre ceux qui l’exercent, nous avons pu découvrir encore cette année que la souffrance et la peur sont partagées par les deux parties. Entendre au bout de 5 jours une participante palestinienne dire que maintenant elle ne voit plus Matan et Tal comme des Israéliens mais comme « Matan » et « Tal » montre que nous avons la possibilité de briser les logiques extrémistes visant à ne voir en l’autre personne qu’un ennemi. Et finalement c’est assez facile lorsqu’un cadre de confiance est établi.
Sommes-nous neutres dans ce conflit où deux peuples sont entraînés dans une logique de destruction mutuelle ? Non, cela est difficile. Mais nous pouvons apprendre à écouter les besoins et les émotions des deux côtés de façon à réduire le conflit aux faits et aux actes posés.
C’est l’esprit dans lequel le MAN et de nombreuses organisations européennes et mondiales proposent l’intervention de la société civile internationale dans les zones de conflit. L’intervention civile de Paix consiste à envoyer des volontaires civils internationaux dans les deux côtés en conflit. Le but est de créer une baisse des tensions, une baisse des peurs et des émotions de manière à permettre aux sociétés civiles de trouver les solutions politiques de règlement du conflit. La montée des violences renforce l’intolérance et le rejet. Notre action correspond à de la médiation internationale auprès des sociétés civiles embarquées dans un conflit.
Depuis la deuxième Intifada, les Palestiniens et les Israéliens ne peuvent pas se rencontrer correctement chez eux. C’est pourquoi nous avons invité ces associations dans un territoire neutre, et dans une langue de travail neutre comme l’anglais. Et ce n’est pas toujours facile pour chacun…
Notre intérêt en tant que Français est d’avoir une démarche de solidarité internationale mais aussi d’avoir un regard sur nos propres conflits et problèmes en France. C’est pourquoi nous demandons aussi aux Israéliens et aux Palestiniens de venir témoigner dans nos quartiers que ce conflit du Moyen-Orient implique des hommes et des femmes qui veulent trouver des solutions pour vivre ensemble sur ce territoire plus petit que la région Rhône Alpes. C’est notre moyen aussi de lutter contre l’utilisation en France du conflit en Israël et Palestine qui augmente les tensions intercommunautaires.
Ce travail de médiation et d’envoi de volontaires civils ne peut être réalisé correctement que par des personnes formées à la gestion des conflits. C’est pourquoi si nous pouvons exprimer une demande, c’est que les institutions locales prennent conscience du rôle constructif que peuvent avoir les sociétés civiles dans la résolution non-violente des conflits et favorisent les actions de formation à l’intervention civile de Paix.
Encore merci au Conseil Régional, aux villes de Saint-Fons, de Lyon et de Villeurbanne, au Consulat de France à Jérusalem, à l’agence de Coopération Internationale d’Espagne, aux associations partenaires que sont le CCFD, le « Secours Catholique », la « Cimade » et « Pax Christi ».
Merci aux amis israéliens et aux amis palestiniens d’avoir accepté de partager ce séminaire.
Nous allons tous ensemble continuer à travailler pour un monde de Paix et de justice au profit de toute l’humanité. »
Un grand pas est déjà accompli lorsque les personnes ayant participé à cette rencontre peuvent s’identifier par leur nom en oubliant leur nationalité. Sans espace de dialogue la paix ne sera pas. Le MAN Lyon a mis en place cette rencontre afin de créer cet espace et le résultat a été très positif pour les participants autant que pour les organisateurs.
Notas
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Serge Perrin est formateur au MAN Lyon et à participé activement à la mis en place des deux rencontres, celle de 2007 et 2007 entre israéliens et palestiniens.