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Ficha de alocucion Atelier : "Dialogue entre militaires et société civile."

25 juin 2007, Kligenthal

La stratégie de l’Union européenne pour l’Asie centrale.

Allocution d’ouverture, par M. l’Ambassadeur Dr. Eberhard Kölsch, Représentant Permanent de la République Fédérale d’Allemagne auprès du Conseil européen, Strasbourg.

Keywords: Iniciativas de cooperación política internacional para la paz | | Respeto de los derechos humanos | Buena gobernanza y paz | Cooperación para el desarrollo | Diálogo interreligioso por la paz | Trabajar para la democratización del poder | Asia Central | Union Europea

Le 30 Juin, la Présidence allemande de l’Union européenne (UE) touchera à sa fin, or si nous passons en revue les 6 derniers mois de cette Présidence, nous observons que pendant cette période, l’Asie centrale a joué un rôle de premier plan dans les relations extérieures de l’UE. Et le 22 juin dernier, celle-ci a adopté une « Stratégie pour un nouveau partenariat avec l’Asie centrale », ouvrant la voie à une approche commune et cohérente des pays membres de l’UE envers les cinq pays de l’Asie centrale que sont le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan. Cet événement reflète l’importance que l’UE accorde à cette région et le profond intérêt qu’elle porte à sa stabilisation et à son développement démocratique. L’Asie centrale se trouve, en effet, à un point de jonction stratégique entre l’Europe et l’Asie, et les Etats d’Asie centrale ont connu une évolution considérable en termes politique et économique depuis qu’ils ont acquis leur indépendance.

I. Intérêts stratégiques de l’UE : sécurité et stabilité.

L’UE a tout intérêt à ce que l’Asie centrale soit pacifique, démocratique et économiquement prospère. La stratégie de l’UE vise donc à coopérer activement avec les Etats d’Asie centrale pour atteindre ces objectifs – indissociables –, et à contribuer à la sauvegarde de la paix et de la prospérité dans les pays voisins. Cette stratégie est ainsi basée sur une communauté d’intérêts entre l’UE et les pays d’Asie centrale, destinée à profiter aux deux parties.

Il est dans l’intérêt de l’UE que la sécurité et la stabilité règnent dans les Etats de l’Asie centrale et que le respect des droits de l’Homme et de l’Etat de droit soit assuré, pour les raisons suivantes :

  • La situation des pays d’Asie centrale, aux niveaux social, économique et politique, a une incidence directe et indirecte sur les intérêts de l’UE.

  • Compte tenu de la dynamique d’élargissement de l’UE, celle-ci et l’Asie centrale sont de plus en plus proches.

  • L’ampleur des ressources énergétiques en Asie centrale et la volonté de cette dernière de diversifier ses partenaires commerciaux peut contribuer à satisfaire les besoins de l’UE dans ce domaine.

La stratégie de l’UE européenne dans l’Asie centrale vise à ce que ces pays deviennent des partenaires fiables, partageant les mêmes intérêts et les mêmes objectifs.

II. Instruments.

Afin d’intensifier la coopération avec les Etats d’Asie centrale, l’UE exploitera toutes les possibilités qu’offrent les cadres de coopération, tels que l’initiative de Bakou. L’UE renforcera également sa coopération avec les Nations Unies, l’OSCE, le Conseil de l’Europe et l’OTAN, ainsi qu’avec les institutions financières internationales.

III. Coopération bilatérale et régionale.

Les pays d’Asie centrale sont loin de constituer une région uniforme et monolithique (patrimoine culturel, linguistique et historique distinct malgré des expériences communes et une certaine identité nationale).

Toutefois les cinq pays d’Asie centrale sont aussi confrontés à des défis communs.

L’approche régionale de l’UE, est destinée à faire face à des problèmes régionaux communs (criminalité organisée, trafic d’êtres humains, de drogue ou d’armes, terrorisme, pollution, gestion de l’eau, migrations, gestion des frontières…), et à relever des défis importants tels que la non-prolifération, le dialogue interculturel et la question de l’énergie.

L’UE encouragera par ailleurs la coopération régionale des Etats d’Asie centrale entre eux et avec d’autres régions.

L’approche bilatérale de l’UE est, quant à elle, essentielle pour répondre de façon adéquate aux diverses propositions qui seront formulées par chacun des pays d’Asie centrale à l’UE, dans des domaines fondamentaux tels que les droits de l’Homme, la diversification économique, l’énergie, la jeunesse, l’éducation… Par ailleurs, l’intensité de la coopération bilatérale reflètera la volonté de transition et de réforme dans chaque pays.

IV. Champs d’activités.

a) Droits de l’Homme, Etat de droit, bonne gouvernance et démocratisation.

L’UE est convaincue que respect des droits de l’Homme, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance ainsi que l’instauration de structures politiques transparentes et démocratiques sont nécessaires pour la mise en place d’un cadre politique stable et de structures économiques solides. C’est pourquoi l’UE entend accroître son soutien aux pays d’Asie centrale afin de faciliter l’émergence d’un Etat démocratique et moderne. Pour ce faire, elle lancera dans le cadre de ce nouveau partenariat avec les pays d’Asie centrale, une initiative sur l’Etat de droit, afin d’aider ceux-ci à procéder à des réformes juridiques fondamentales, et à mettre en place une législation efficace.

b) Jeunesse et éducation.

L’avenir de l’Asie centrale sera formé par sa jeunesse : la majorité de la population de la région a moins de 25 ans, ce qui constitue un énorme potentiel de développement. Une bonne éducation des jeunes est donc indispensable pour réaliser ce potentiel.

L’UE lancera une initiative destinée à adapter les systèmes éducatifs des Etats d’Asie centrale aux besoins de la mondialisation.

c) Promotion du développement économique, du commerce et des investissements.

La promotion du développement économique, du commerce et des investissements constitue un autre domaine de coopération de grande importance. Dans cette optique, l’UE soutient :

  • La création de cadres réglementaires et institutionnels (pour un climat plus propice aux entreprises et investissements et afin de favoriser la diversification économique).

  • La suppression des barrières douanières entre les Etats d’Asie centrale.

  • L’adhésion des quatre Etats d’Asie centrale à l’OMC.

d) Renforcement des liens en matière d’énergie et de transport.

Par le biais de ce nouveau partenariat avec l’Asie centrale, l’UE souhaiterait renforcer le dialogue sur l’énergie et soutenir la coopération dans ce domaine.

Par ailleurs, en vue d’une volonté de diversification de ses sources d’énergie, les livraisons de gaz en provenance de l’Asie centrale revêtent une importance particulière pour l’UE.

e) Viabilité environnementale et eau.

La production et la distribution hydroélectrique sont essentielles pour la promotion de la stabilité et de la prospérité en Asie centrale et au-delà (notamment en Afghanistan et au Pakistan).

Simultanément, l’accès équitable aux ressources en eau constituera un des défis majeurs auquel le monde devra faire face au XXIème siècle.

Par ailleurs, le dialogue régional se doit de prendre en compte, à tous les niveaux, les questions relatives à la protection de l’environnement.

f) Faire face aux menaces et aux défis communs.

La gestion commune des frontières est susceptible de faciliter le commerce et les échanges dans la région, et de ce fait, promouvoir le développement économique. Elle peut également soutenir la lutte contre la criminalité régionale (commerce international de la drogue et trafics d’armes). C’est pourquoi l’UE renforcera le soutien qu’elle apporte à l’installation d’un système moderne de gestion des frontières dans la région.

De plus, l’UE propose d’aider les Etats d’Asie centrale à gérer les migrations d’une manière plus équilibrée, en créant des systèmes opérationnels.

g) Le dialogue interculturel.

La diversité des religions et les traditions séculaires de paix et de tolérance constituent un patrimoine précieux en Asie centrale.

L’UE attache la plus haute importance à ce que l’Asie centrale fasse coexister pacifiquement les différentes croyances au sein d’un environnement multiethnique et multiculturel. L’UE encouragera donc le dialogue au sein de la société civile et le respect de la liberté religieuse.

Notas

  • Auteur de la présentation : M. l’Ambassadeur Dr. Eberhard Kölsch.