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Paris, abril 2007

L’Institut de Recherche et de Dialogue pour la Paix de Kigali ou la recherche-action au service de la construction d’une paix durable

Désireux de participer à la reconstruction d’une paix durable au sein de la société rwandaise, l’Institut de Recherche et de Dialogue pour la Paix de Kigali a mis au point, avec l’aide de ses partenaires internationaux, une stratégie fondée sur l’implication de toutes les couches de la population dans un débat mené au niveau national.

Keywords: Capitalización de conocimientos prácticos (savoir faire) para la paz | Intercambios culturales para la paz | Etnicismo y paz | Elaboración de instrumentos pedagógicos de educación a la paz | Organizaciones ciudadanas y líderes por la paz | Instituto de Investigacion y Dialogo para la Paz (IRDP, Ruanda) | Elaborar propuestas para la paz | Formar nuevos actores de paz | Practicar el diálogo social para mantener la paz | Promover una cultura de paz | Ruanda | Región de los Grandes Lagos | Africa

Présentation de l’IRDP et de ses activités

L’institut de Recherche et de Dialogue pour la Paix (IRDP) a été fondé en 2001 dans l’objectif de participer à l’édification d’une paix durable au Rwanda. Ses activités ont tout d’abord consisté à mener une large consultation auprès des Rwandais et de toutes les personnes concernées par la situation sociale, politique et économique de ce pays, afin de définir un certain nombre de thèmes sur lesquels il semblait nécessaire de se pencher pour consolider la paix et reconstruire une société rwandaise laminée par le génocide.

Produit de cette consultation, le document est intitulé « Reconstruire une paix durable au Rwanda » : la parole au peuple a été soumise à un débat au sein d’un forum qui a réuni à Kigali, en novembre 2003 :

  • Des représentants de la société civile rwandaise (résidents rwandais et membres de la diaspora).

  • Des membres des différentes familles politiques.

  • Des représentants des différents corps constitués de la Nation (armée, justice, police…).

  • Des universitaires.

  • Des représentants des confessions religieuses.

L’objectif de cette rencontre était de dégager, à partir de l’analyse des résultats produits par la consultation orchestrée par l’IRDP, des pistes de solutions qui permettraient de répondre aux exigences de paix et de démocratie auxquelles aspire la société rwandaise.

À l’issue des deux jours de discussion, cinq axes de réflexion majeurs ont été identifiés par les participants :

  • La place de l’histoire dans les conflits.

  • Le génocide.

  • Le modèle de développement économique susceptible de répondre aux défis posés par la pauvreté.

  • Le modèle de démocratie approprié au Rwanda.

  • L’État de Droit et la justice face aux conflits répétés qu’a connus le pays.

Il fut donc décidé que les recherches menées par l’IRDP devraient se concentrer dans un premier temps sur ces thématiques. En outre, des recommandations furent formulées dans le sens d’une ouverture du débat à la participation du plus grand nombre, garante de la représentativité et de l’appropriation des résultats des différentes recherches menées.

Suivant cette méthodologie, les objectifs de l’IRDP peuvent être résumés comme suit :

  • Mettre à la disposition du Gouvernement et des autres partenaires du développement du Rwanda des données sérieuses et des sources d’information fiables, à même de les aider à mener à bien les réformes politiques et institutionnelles nécessaires à la refondation du régime et de la société rwandaise.

  • Mener à bien des projets de recherche sur le terrain et renforcer les capacités locales en matière de construction d’une paix durable, en sollicitant la participation pleine et entière de la population dans les différentes initiatives mises en œuvre dans ce cadre.

  • Diffuser les résultats de la recherche aux différents acteurs nationaux et internationaux concernés, sous forme de recommandations et d’outils opérationnels, selon les interlocuteurs.

  • Conseiller les organisations oeuvrant au Rwanda dans leurs efforts visant à adopter tout ou partie de l’approche participative pour leurs programmes ou projets respectifs.

Afin de réaliser ces objectifs, les animateurs de l’IRDP insistent sur la nécessité de l’élaboration d’un consensus, parmi les différents acteurs concernés, sur la définition des défis majeurs que la société rwandaise doit relever si elle veut avancer sur le chemin de la pacification. Rapidement, l’élaboration de cadres neutres de dialogue et de débat va apparaître comme indispensable dans le cadre de la construction d’une culture de gestion pacifique des conflits et de la restauration de la confiance interpersonnelle. L’IRDP insiste également sur l’importance de la mise en œuvre de mécanismes destinés à favoriser l’appropriation par la population des résultats de la recherche, qui passera notamment par la production et la publication des documents pouvant être utilisés par divers acteurs engagés dans la reconstruction de la paix. Ce sont les bases d’une véritable méthodologie d’intervention que l’IRDP jette ici.

L’approche conceptuelle de l’IRDP : la méthodologie « recherche action participative » empruntée à Interpeace, son principal partenaire.

  • Une approche intégrée, qui associe les perspectives économiques, politiques, sociales et culturelles relatives à la construction de la paix.

  • Une approche participative, qui promeut les mécanismes de participation à tous les niveaux.

  • Une approche inclusive, qui établit des liens entre les acteurs locaux, nationaux et internationaux.

Afin de satisfaire cette volonté d’associer l’ensemble des acteurs et de mettre en perspective les différents champs sociaux, chercheurs et acteurs sociaux s’unissent pour former un cadre de concertation au sein duquel les premiers ne font que canaliser le débat, tandis que les seconds apportent leurs connaissances intimes des questions abordées. Cette stratégie permet de maintenir la flexibilité nécessaire à la formulation de réponses adaptées aux différents contextes.

L’approche InterPeace comprend essentiellement trois étapes :

  • L’étape préparatoire qui inclut une analyse générale du contexte dans lequel le processus se déroule et la mise en place de la structure d’exécution. Le choix de l’équipe d’exécution est très judicieux : le processus requiert des personnes compétentes et intègres. C’est au cours de cette étape préparatoire qu’un groupe de personnages influents et intègres est identifié pour faire partie d’un « Conseil » qui, avec un œil extérieur, veille au respect du principe de neutralité de l’équipe et celui de l’objectivité des résultats.

  • La phase préliminaire de la recherche qui implique la préparation d’une note nationale issue d’une large consultation de la population sur le thème général de reconstruction de la paix. Pendant cette phase, l’équipe identifie un groupe de personnes représentatives de différentes institutions qui forment le « Groupe National » en vue de légitimer le processus. Les résultats sont ainsi soumis à la discussion au niveau national afin de parvenir à construire un consensus sur des questions importantes devant faire l’objet d’une recherche approfondie.

  • La phase principale de la recherche appelée aussi phase de recherche approfondie, sur les thèmes choisis par le Groupe National. Autour de chaque thème se constitue un groupe de techniciens ou « Groupe de travail » qui analyse les résultats de la recherche et formulent des recommandations aux décideurs et tous ceux qui interviennent dans la reconstruction de la paix. La mise en place de groupes de travail permet d’orienter efficacement le travail sur terrain. Cette culture de dialogue implique nécessairement une transformation de taille au niveau de la société.

Le programme 2006-2008

Le programme 2006-2008 est marqué par la consolidation d’un espace d’expression et de débat comme voie indispensable dans la reconstruction d’une société sortie du génocide. Cette consolidation se fera à travers la création de fora permanents, sortes de groupes de dialogues et de réflexion, organisés au niveau national, régional et local. Un large débat mené au niveau national a tout d’abord permis de préciser les questions clés devant alimenter les fora.

Le processus de recherche engagé au cours des phases précédentes a abouti à la formulation de recommandations sur cinq aspects considérés comme des obstacles à la reconstruction de la paix. Il s’agit du rôle de l’histoire dans les conflits répétitifs, du génocide et ses conséquences, de la démocratie face au travers ethnique, de la justice face à l’impératif de l’Etat de Droit ainsi que du rôle de la pauvreté dans les conflits au Rwanda. Au cours du programme 2006-2008 trois comités de pilotage seront mis en place et chargés, avec le soutien de l’IRDP, de faciliter la mise en œuvre des recommandations qui ont fait l’objet de consensus au sein du Groupe National.

Les questions considérées comme capitales pour la consolidation de la paix qui n’ont pas fait l’objet de consensus au sein du Groupe National seront soumises à une recherche participative approfondie pour parvenir en définitive à formuler des pistes de solutions fonctionnelles. Il s’agit, du partage du pouvoir et son rôle dans les conflits majeurs, de l’arbitraire des dirigeants, des changements politiques des années 1950-1960, du financement de l’économie et de la création de l’emploi non agricole.

Ce programme sera conduit en partenariat avec l’Alliance Internationale pour la Consolidation de la Paix et impliquera tant les Rwandais à tous les niveaux que la diaspora rwandaise. Les valeurs de participation à la prise de décision, d’impartialité et de dialogue seront au centre du déroulement du programme 2006-2008.

Conclusion

La question de l’Etat de droit et de la justice est l’un des axes de réflexion dégagés par les participants au forum de Kigali. La construction d’une paix durable ne peut en effet s’envisager sans travailler sur ces 2 aspects. Il faut espérer que les recherches effectuées et le dialogue instauré à travers l’action de l’IRDP s’attacheront à traiter de la question de l’accès au droit et à la justice des populations, en prenant en compte les pratiques existantes dans ce domaine, même si elles relèvent parfois davantage de la justice coutumière que de la justice institutionnelle.

Sources :

  • Entretien réalisé au siège de l’IRDP à Kigali avec Jean-Paul Mugiraneza, chercheur principal de l’Institut, le 23 novembre 2006.

  • Sites internet : www.irdp.rw et www.interpeace.org

Renseignements :

  • Institut de Recherche et de Dialogue pour la Paix

  • Adresse : B.P 7109, Kigali – Rwanda

  • Tél : +250 573 431

  • Fax : +250 830 3168

  • Mob : +250 08 30 31 68

  • Courriel : jp_mugi@yahoo.fr

  • Contact : Jean-Paul Mugiraneza (chercheur principal)

Sitio web

www.irdp.rw
www.interpeace.org