Bilan des participants à la rencontre entre israéliens et palestiniens à Lyon juillet 2007

I. Bilan des participants

Les participants ont apprécié de pouvoir se rencontrer et se parler, dans le respect les uns des autres.

Ils disent avoir ainsi pu prendre conscience des réalités de « l’autre côté », de leurs différences et aussi de leurs ressemblances, et avoir appris à se comprendre mutuellement. Prendre conscience des qualités et des travers de chacun, des souffrances et des peurs existantes des deux côtés fut pour certains l’un des moments les plus importants de ce séminaire : ils ont pu alors apprendre à « distinguer un peuple de son gouvernement et de son armée », et « à voir des êtres humains, et non des adversaires ».

Pouvoir échanger sur leurs histoires personnelles et leurs engagements respectifs les a beaucoup enrichis, ils disent avoir rencontré des partenaires avec lesquels ils pourraient aller plus loin, tant dans les relations interpersonnelles que dans des engagements pour la paix.

Plusieurs d’entre eux expriment les changements qui se sont produits en eux au cours de ce séminaire, par ces rencontres et discussions, par ces opportunités de rencontrer l’autre « sans uniforme », et d’avoir pu échanger avec honnêteté sur des sujets « éléphants ». Ils constatent avoir beaucoup appris sur des modes de communication respectueux, facilitant l’écoute et l’honnêteté dans les échanges, quelle que soit la difficulté du sujet abordé.

Les rencontres avec le public de l’agglomération lyonnaise leur ont permis de mesurer l’impact du conflit israélo-palestinien en France, et de l’intérêt porté – parfois avec excès - par de nombreux citoyens : ils se sont dit surpris d’entendre des « étrangers parler de ce qui est bon pour nous ». Ils ont pu aussi rappeler à chaque occasion que « les Palestiniens ne sont pas seulement musulmans : ils peuvent être chrétiens et juifs aussi ».

Certains se disent satisfaits d’avoir pu démarrer l’élaboration de plans d’action – mais d’autres expriment leur déception de n’avoir pas pu aller plus loin, de ne pas avoir concrétisé les attentes, de n’avoir pas pu trouver des bases communes entre les organisations, ou de s’être sentis rejetés par la partie opposée pour construire quelque chose de commun.

Sur la forme, les participants ont apprécié l’organisation, le déroulement du programme et l’adaptation aux demandes formulées. Ils ont aussi approuvé les temps de régulation, les jeux, à la fois amusants et instructifs, et le « walk and talk », qui leur ont permis de poursuivre les échanges de manière moins formelle.

La chaleur des lieux d’accueil, en particulier Dolomieu, leur a permis de trouver un environnement calme où ils se sont sentis en sécurité, créant ainsi une atmosphère bienfaisante, propice à vivre ces moments d’échanges intenses, avec de très fortes émotions.

« Partager des expériences humaines, danser tous ensemble la même danse, (la « dabka », apprise par l’un d’entre eux), oublier les nationalités et les différences politiques » est aussi décrit comme un des moments fort de cette rencontre

II. Perspectives

Toutes les attentes n’ont donc pu être satisfaites, mais tous disent avoir pu apprendre à découvrir et à écouter l’autre : des évolutions significatives semblent avoir pu se produire.

Ils souhaitent pouvoir prolonger le travail entamé, tant pour eux-mêmes, qu’au sein de leur propre communauté et dans les relations à poursuivre entre eux.

Ils ont manifestement établi des bases pour pouvoir « poursuivre leur engagement pour la paix et la justice », en décidant de créer un réseau de communication et en prévoyant l’organisation des prochaines rencontres entre eux ou leurs organisations.

Et pour continuer ce travail, ils estiment leur « groupe capable de démarrer ensemble », et expriment l’intérêt d’utiliser aussi les capacités de médiations européennes qu’ils ont commencées à expérimenter.

« Les gens sont différents mais peuvent être rassemblés, et c’est comme trouver des solutions pour toutes ces différences. (…) Se rencontrer est plus fort que toute autre stratégie pour arrêter l’occupation et l’oppression ».

Commentary

Les participants considèrent que cette rencontre leur a permis de s’enrichir et d’avoir de nouvelles perspectives et d’avoir conscience que les personnes ne doivent pas être confondues avec leurs gouvernements et leur armées. De plus ils sont satisfaits de l’apprentissage qu’ils ont fait sur les modes de communication respectueux.