Fiche de témoignage Dossier : La médiation : une nouvelle réponse aux conflits ?

Montargis, février 2007

Entretien avec Hibat Tabib, Avocat iranien, militant des forces démocratiques à Téhéran

Une pédagogie de l’espoir.

Mots clefs : Education à la non-violence | Travailler la compréhension des conflits | Formation de médiateurs | Mettre en oeuvre des initiatives de médiation

Hibat TABIB, la médiation au cœur.

Avocat iranien, militant des forces démocratiques à Téhéran, Hibat TABIB a dû fuir son pays sous la menace du régime de l’ayatollah Khomeiny en place depuis 1979. Après avoir gagné clandestinement la Turquie où il reste huit mois, il obtient un visa pour la France. C’est à Stains, en Seine-Saint-Denis, qu’il débarque en novembre 1984, avec sa femme et son fils âgé de dix-neuf mois. Immergé dans une autre culture, confronté à une autre langue, sa plus grande surprise viendra de la violence gratuite qu’il découvre en France, dans ce pays considéré comme symbole de liberté, de droit et de justice. Il obtient à Jussieu un DEA en « Relations internationales et connaissance du Tiers-monde » et s’engage dans la vie associative de sa ville d’accueil, d’abord au service des enfants et puis des adultes des quartiers. Dès 1992, il dirige le centre social Georges Brassens de Pierrefitte, implanté au cœur de la cité des Poètes, l’un des quartiers nord de la ville situé entre Stains et Sarcelles.

Quand vous arrivez au Centre social de la Cité des poètes, quelle situation trouvez-vous ?

Hibat TABIB :

Pierrefitte, avec ses 26000 habitants, est l’une des villes les plus pauvres de Seine-Saint-Denis. Comme dans toutes les banlieues, les problèmes y sont plus aigus qu’ailleurs : chômage, précarité, échec scolaire, violence… Dans le quartier des Poètes qui compte 3 000 habitants, il y a 20% de chômeurs, la moitié des chômeurs de la ville. 35% de la population est née hors de France. Le collège et les écoles, avec 33 nationalités différentes, est la seule présence de la collectivité dans le quartier.

Je n’imaginais pas qu’en France il y ait une misère aussi profonde et encore moins une telle violence gratuite. Agressions contre les institutions et leurs représentants, attaques contre les personnes et les biens, vols, incendies. Le centre social était régulièrement dévasté. Alors que le centre était ouvert depuis un an, la ville avait organisé une fête dans le quartier. C’est là qu’un jeune de Sarcelles fonça avec sa moto sur le maire de la ville. Il n’y eut heureusement rien de grave. Mais je fus surpris de voir la fête se poursuivre comme s’il ne s’était rien passé, en présence et du maire et du jeune. La violence devenait admise par tous. Je n’arrivais pas à réaliser : pourquoi tout le monde manifestait le sentiment d’impuissance et avait accepté cela ? Cet incident me travailla pendant longtemps. Comment en était-on arrivé à une telle violence, sans raisons, contre les habitants, contre le premier magistrat de la ville ? Comment retrouver une sécurité pour tous ? Un niveau de sécurité auquel ils ont droit et un sentiment de sécurité auquel ils aspirent.

Et là, je faisais la comparaison avec les pays du Tiers-monde où il existe une certaine solidarité entre les habitants. Le chauffeur de bus, par exemple, n’est pas seul ; il est sous la protection des usagers qui réagiront s’il y a un agresseur. De même si un voleur veut pénétrer dans une maison, il ne le fera pas quand le voisin est là. Il existe une présence collective, une solidarité. Comme les Africains le disent : c’est le village entier qui s’occupe de l’éducation de l’enfant.

Cette solidarité existait également dans nos sociétés, il y a quelques dizaines d’années…

Hibat TABIB :

Bien sûr, mais aujourd’hui, elle n’existe plus ou fonctionne moins bien. On entend, au contraire, « moi, je paye mes impôts, c’est à la police et à la justice de faire son travail ». Le problème est que l’état de droit dans ces quartiers est défaillant, l’absence de solidarité entre les habitants et si on y ajoute les conditions économiques et sociales nous pouvons dire que toutes les conditions de l’explosion sont réunies.

Au bout de deux ans et demi de travail dans le quartier, le constat d’échec était total : il y avait un espace public privatisé par une catégorie de jeunes, un centre social continuellement attaqué et des personnes agressées. Devant toute cette violence, on a décidé de fermer le centre, en ne gardant que les activités en direction des enfants et des parents, mais plus rien en direction des jeunes parce que nous voulions leur envoyer un message.

Nous avons alors entrepris des concertations avec les habitants et les institutions et les jeunes pour savoir comment rétablir la présence, la solidarité et la responsabilité de tout le monde, afin de créer un partenariat entre eux et une dynamique collective, le centre devenant un lieu de médiation en quelque sorte. Au bout de six mois, le centre a été réouvert. Certes, ce fut à nouveau la violence (bombe lacrymogène dans le centre, agression d’un animateur…), mais la différence c’est que je suis allé porter plainte. Cela a fait l’effet d’une bombe car personne n’avait jamais rien dit jusque-là. Nous avons alors recentré notre projet sur la reconquête de l’espace public. Des artistes sont venus s’installer dans le quartier, les parents ont occupé collectivement l’espace par des rencontres quotidiennes sur la place. En menant des activités en direction de toutes les parties de la population, le message était clair : ce quartier appartient à tous.

Comment les jeunes ont-ils réagi à cette nouvelle situation ?

Hibat TABIB :

Notre action n’a jamais été dirigée contre les jeunes mais pour l’ensemble des habitants, les jeunes y compris. Il se trouve que j’étais intervenu pour soutenir la libération conditionnelle d’un jeune du quartier qui avait pu obtenir une place en stage de réinsertion. Les jeunes étaient intrigués. « T’es qui toi, tu travailles avec la police et en même temps tu fais des choses pour nous… ». Culturellement, ils ne pouvaient pas imaginer que l’on puisse faire les deux. Les policiers étaient accueillis au centre avec le café et les gâteaux, les jeunes aussi.

On a ainsi travaillé avec le commissaire, le procureur de la République, le maire, les parents, les jeunes… Progressivement, la violence s’est transformée en conflits dans lesquels le centre jouait un rôle de tiers, même si on ne parlait pas encore de médiation. C’est par un langage clair que nous avons pu renouer le contact avec les jeunes : « vous me parlez des problèmes, des difficultés, des injustices… d’accord, mais il y a aussi des possibilités, il y a un état de droit dans ce pays, il y a des moyens, il y a du boulot, il y a des formations… On n’a pas de baguette magique, mais il est possible de s’en sortir. On n’accepte pas votre attitude. Si vous voulez continuer de voler, d’agresser des personnes âgées, ne comptez pas sur nous. Ne venez pas nous demander de l’argent pour aller en vacances à la mer et voler les vacanciers. Vous n’aurez pas d’argent… Mais, si vous voulez faire quelque chose de votre vie, vous pouvez compter sur nous. On vous accompagnera et on fera tout ce qu’on est capable de faire ». « Si nous sommes exigeants avec vous, c’est parce que nous croyons en votre capacité de changement et de faire autrement. » Ce langage, qu’ils n’avaient jamais entendu, les a surpris et même perturbés. L’achat de la paix sociale (soit on est pour et on ferme les yeux, soit on est contre et on est leur ennemi) était terminé.

Ils voyaient qu’il y avait un espace d’accueil, de parole, d’accompagnement ; et dans cet espace il y avait également la police, la justice et toutes les institutions. Les choses ont commencé à changer. Aujourd’hui, beaucoup de ces jeunes se sont sortis de la délinquance et de la violence.

Comment en êtes-vous venu à la création de l’AFPAD ?

Hibat TABIB :

L’expérience menée pendant neuf ans sur le quartier des Poètes (1), nous a montré que les problèmes sociaux étaient souvent liés à des questions de droit. Il fallait donc un outil pour répondre aux besoins des parents et de l’ensemble des habitants. Le Centre social n’ayant pas cette fonction, nous avons créé en 2001 l’AFPAD, Association pour la formation, la prévention et l’accès au droit. Ce projet a été accepté et réalisé par la ville de Pierrefitte, et mis en place grâce aux partenariats avec la préfecture de Seine-Saint-Denis, le Conseil Départemental de l’Accès au Droit (Ministère de la Justice) et le Conseil Régional. L’association rassemble des acteurs sociaux, des élus, des habitants, des représentants d’institution et des chercheurs universitaires.

C’est un projet local qui a trouvé une dimension nationale et même européenne qui s’articule autour de trois axes.

  • C’est d’abord un Point d’Accès au Droit où les habitants peuvent venir consulter gratuitement des avocats, des juristes, un écrivain public, un notaire, et bénéficier d’un soutien à la parentalité. Il suffit de prendre rendez-vous, y compris par téléphone, pour rencontrer un avocat le lendemain ou deux jours après. Nous avons mené un travail spécifique sur l’accueil car pour nous, le premier accueil est un moment de médiation : comment regarde-t-on la personne ? Comment l’écoute-t-on ? Quel est le ressenti de la personne qui entre ? On essaie de développer une politique d’hospitalité envers les gens qui viennent ici.

  • Seconde particularité de ce Point Accès au Droit, chacun des services n’est pas isolé, on peut en mobiliser plusieurs pour apporter des réponses adaptées, comme, par exemple, l’avocat, l’écrivain public et l’agent d’accompagnement. On assure ainsi un suivi pour que les gens ne se perdent pas dans les méandres des institutions.

  • Troisième particularité, le Point d’Accès au Droit n’est pas un concurrent pour les services sociaux et toutes les institutions. Les rencontres, le dialogue, ont permis de faire partager largement le projet et ses objectifs.

  • Dernière particularité, ce Point d’Accès au Droit est complètement lié à la médiation.

La médiation, c’est le second pôle d’activité de l’AFPAD…

Hibat TABIB :

Oui, et ce pôle est à la fois spécifique et lié au précédent. Pour nous, les médiateurs font partie de l’accès au droit car la médiation est, de notre point de vue, un droit pour tous les citoyens. C’est d’ailleurs pourquoi Pierrefitte s’est déclarée en novembre 2005 « Ville-médiation », label que la commune veut promouvoir en France et en Europe pour les communes qui s’engagent dans la médiation comme pratique de résolution des conflits du quotidien.

Depuis 2002, quinze médiateurs bénévoles ont bénéficié d’une formation continue à la médiation et 170 acteurs partenaires y ont été sensibilisés et formés : responsables associatifs, acteurs sociaux, assistants sociaux, accueil de la mairie, policiers, éducation nationale, les bailleurs…

La formation est assurée par l’AFPAD avec l’aide de différents organismes (CMFM, Amely, Vers le Pacifique, etc.). Les médiateurs sont à la fois des salariés (quatre) et des bénévoles (onze). Les salariés ne sont pas seulement médiateurs, certains sont aussi juristes. Durant l’année 2005, nous avons ainsi réalisé plus de 3000 consultations et 155 médiations.

Les habitants peuvent rencontrer les médiateurs tous les jours, à la permanence de l’AFPAD. De plus, deux médiateurs tiennent une permanence hebdomadaire au collège Pablo Neruda où nous avons commencé à réfléchir sur la formation des collégiens médiateurs pour les collèges Courbet et Neruda.

Nous tenons également des permanences hebdomadaires au commissariat de Pierrefitte-Stains pour faciliter et favoriser l’accueil, l’information et l’orientation vers la médiation des personnes venues déposer une main courante. Une convention avec le Parquet et le commissariat autorise dorénavant cette démarche pour les petits conflits de la vie quotidienne.

Alors que les voitures brûlaient dans les quartiers en novembre 2005, Pierrefitte se déclarait « ville-médiation ». Votre ville a-t-elle fait exception ?

Hibat TABIB :

À Pierrefitte, une cinquantaine de voitures a brûlé, mais nous n’avons pas eu à déplorer d’atteinte aux personnes ou de destruction de bâtiments publics. Comparés à d’autres villes, les troubles que nous avons connus ont été moins graves. Et nous avons bien senti qu’une bonne part des voitures brûlées l’avait été « pour défendre l’honneur de la ville », dans un processus de rivalité entre jeunes de différentes cités. Durant ces évènements, nous avons provoqué une rencontre avec des collégiens afin d’engager la discussion avec eux et tenter de comprendre ce qui se passait dans la tête des gamins. Il ressort chez eux un fort sentiment d’injustice. En France, les jeunes sont considérés comme un problème et non comme des gens qui ont des problèmes. Un jour on s’attaque aux discriminations, un autre on s’en prend à la responsabilité des parents, le lendemain on évoque la question de l’emploi,… alors qu’il faut considérer toutes ces questions de front ; il faut être capable de prendre en compte la complexité, dans la durée. À Pierrefitte, partant du principe que la violence était le problème de tous, nous avons proposé un cadre d’expression où les jeunes, les habitants et les institutions se sont sentis respectés.

Éduquer à la citoyenneté constitue notre troisième pôle d’activité. Nous intervenons auprès des élèves des écoles élémentaires et des collèges pour les sensibiliser sur les droits et les devoirs, les lois et les règles, les valeurs qui fondent la société (2). Changer le regard des institutions et des adultes sur les enfants et les jeunes produit un impact positif sur le comportement des jeunes.}} Les facteurs économiques sont certes déterminants, mais ils n’expliquent pas tout. On peut être pauvre et avoir des enfants qui ne tombent pas dans la violence ou la délinquance. Bien évidemment, sans justifier ou banaliser la pauvreté qui est une violence inacceptable de la société vis-à-vis de ces personnes.

Quelles difficultés rencontrez-vous pour implanter la culture de médiation ?

Hibat TABIB :

Nous sommes avant tout face à un problème culturel. La principale difficulté est de faire travailler tout le monde ensemble sur un même territoire, dans un esprit de complémentarité. On se retrouve face à des cultures professionnelles différentes, à des questions de pouvoir et de relations interpersonnelles. Ce n’est pas simple, mais dans chaque territoire, il y a besoin d’un moteur pour coordonner la concertation de l’ensemble des acteurs et pour faciliter le lien entre les habitants et les institutions. Cette démarche ne peut pas être portée par les institutions dont les méthodes de travail manquent souvent de souplesse et de réactivité. Les associations s’adaptent mieux aux besoins et à la réalité, par exemple en travaillant le soir ou le week-end s’il le faut.

L’objectif de l’AFPAD est de combler le vide entre les citoyens et les pouvoirs publics et entre les habitants eux-mêmes. Le tiers que nous sommes propose un terrain neutre pour organiser et faciliter le dialogue. À l’AFPAD, les intervenants ont tous une formation professionnelle comme médiateur, avocat, juriste, écrivain public, etc… et une solide formation à la médiation, qu’ils soient salariés ou bénévoles.

Ce modèle de médiation est bien accepté par tous les partenaires. Le médiateur n’a pas d’obligation de résultat même si, du point de vue des financeurs comme des usagers, c’est l’objectif de la médiation. À partir du moment où il y a rencontre, ce n’est jamais un échec. Souvent les gens sortent de chez nous sans solution, mais deux ou trois mois plus tard, parce que le dialogue a été renoué, un accord se met en place. Les autorités ont compris l’utilité de cette instance de médiation et de l’accès au droit dont le coût annuel (environ 350 000 euros) correspond à celui d’un centre social classique.}} L’Etat assure la plus grosse partie (40%), puis la ville (30%), ainsi que des fondations, le département et la région.

Pensez-vous que la médiation puisse devenir une nouvelle approche de la politique de la ville, la base d’un nouveau mode de gestion des communes ?

Hibat TABIB :

La médiation permet aux usagers de résoudre leurs conflits en amont de la justice. Elle facilite l’expression non-violente des tensions et la recherche de solutions négociées. À Pierrefitte, nous avons fait de la médiation un nouveau mode de régulation sociale. C’est la première ville européenne à reconnaître ainsi la médiation comme mode de résolution des conflits. Et ce n’est pas l’activité d’une association particulière, mais un élément intégré dans la gestion de la ville. La ville de Pierrefitte en se déclarant « Ville-Médiation » a reconnu l’accès à la médiation comme un droit et s’est engagée sur la pérennité du projet. Mais nous travaillons aussi pour que les pouvoirs publics reconnaissent ce nouveau droit et s’engagent à créer et développer les compétences de médiation dans les villes et d’une offre de médiation et règlement amiable des conflits. « Vous voyez, il s’agit d’un changement de mentalité ». En faisant de la médiation un des droits fondamentaux du citoyen, il y a la volonté de restaurer la responsabilité des habitants.

Nous avons engagé cette année un travail de réflexion sur les dimensions sociales et préventives du projet. Les demandeurs d’emploi et les personnes bénéficiaires du RMI, en partenariat avec la Maison de l’Emploi, pourraient bénéficier de formations en échange de quoi elles s’engageraient à participer à la mise en œuvre des politiques de prévention.

Pierrefitte développe des contacts en direction des villes françaises et européennes avec le Forum Européen pour la Sécurité Urbaine (3). Comme Turin, Bruxelles et Angers, la ville fait partie du réseau Euromédiation créé dans le cadre du groupe de travail européen URBACT (4) pour élaborer des propositions sur l’accès au droit et à la médiation. Ces propositions seront ensuite présentées à la Commission européenne. {{De nombreuses villes sont, en effet, à la recherche de tout ce qui peut développer de l’accueil, de la confiance, du soutien, du rapprochement entre les habitants. C’est un enjeu capital pour nos sociétés incertaines et inégalitaires. Les lois et les institutions publiques jouent certes un rôle fédérateur et régulateur, mais leurs limites et les difficultés à s’adapter aux mutations profondes de nos sociétés sont bien réelles. Il s’agit donc de définir et promouvoir une offre de médiation accessible à tous.

Quelques exemples de médiation…

  • Lors d’une interpellation d’un jeune par la police à la Cité des Poètes, il y avait un attroupement de gamins et de parents. Soudain, sans raison apparente, l’un des policiers tira avec son flashball, faisant trois blessés. La situation pouvait dégénérer rapidement, mais la première réaction des personnes blessées a été de venir à l’AFPAD car ils savaient qu’on les écouterait et qu’on les prendrait au sérieux… Et, ils n’imaginaient pas aller à la police ! Après les avoir écoutés, nous leur avons proposé de rencontrer le commissaire de police. Ils ont accepté. Cette médiation ne devait pas rester entre les blessés et la police, mais concernait tout le quartier et sa mémoire. Quand on n’apporte pas de réponse, cela ressort ailleurs et autrement. La médiation fut donc organisée avec les blessés, des parents, les responsables de la Maison des Parents, le président du Centre social… au total une quinzaine de personnes autour du commissaire de police. Les explications permirent de mettre en évidence que le policier avait peut-être tiré pour faire respecter le périmètre de sécurité et peut être sous l’effet de la peur. La commissaire put expliquer le travail de la police dans les quartiers. Les échanges furent vifs, mais profitables et satisfaisants pour tout le monde.

  • Dans les quartiers nord de Pierrefitte, il y a un collège entouré d’une cinquantaine de maisons individuelles. L’accès au collège des 560 enfants se fait par une ruelle de ce quartier, ce qui constitue une certaine gêne pour les riverains, quatre fois par jour, sans parler du bruit, des tags… Après nombre de pétitions et de plaintes, l’élu convoque les riverains, le conseil général, les responsables de l’espace public … Un groupe de travail est constitué, avec des délégués de classe, des professeurs, la mairie, le conseil général, co-piloté par le conseil général et l’AFPAD. Une solution a pu être élaborée comprenant un ensemble d’aménagements techniques, des formations pour les délégués élèves, une démarche des médiateurs auprès de chaque habitant de la ruelle, des réunions d’information… Si le problème n’est pas encore complètement réglé aujourd’hui, la médiation a permis d’avancer avec toutes les parties concernées.

Commentaire

La médiation peut s’avérer difficile au début dans les quartiers « sensibles », mais elle répond à un besoin précis. Dans ces zones en particulier le lien social s’est délité. Le rôle de la médiation est de rétablir la confiance et le dialogue et dans un deuxième temps la reconnaissance que l’espace public appartient à chacun et le respect des institutions.

Notes

  • Propos recueillis par Guy Boubault et et Vincent Roussel le 9 novembre 2006

  • Contact :

    • AFPAD, 7 place de la Libération, 93380 Pierrefitte-sur-Seine.

    • Tél. 01 49 71 56 90.

    • E-mail : secretariat@afpad.pierrefitte93.fr

    • Site : afpad.pierrefitte93.fr

  • (1) : « La cité des poètes. Comment créer une dynamique de quartier face à la violence ? » - Nathalie Dollé en collaboration avec Hibat Tabib - Ed. Le temps des cerises, 1998. (Diffusion NVA).

  • (2) : « La citoyenneté aux Z’enfants ! De l’accès au droit à Pierrefitte-sur-Seine » - AFPAD, 2004.

  • (3) : Forum français pour la sécurité urbaine (et Forum européen), 38 rue Liancourt, 75014 Paris. www.ffsu.org et www.fesu.org

  • (4) : Pour en savoir plus sur urbact : www.ville.gouv.fr/infos/dossiers/urbact.html et urbact.eu