Ficha de documento Dossier : Le défi d’articuler démarche économique, protection de l’environnement et justice sociale dans un contexte de mondialisation économique, de marchandisation des ressources naturelles et d’approfondissement des inégalités. Présentation d’un ensemble de publications.

Georges Dwailibi, Paris, abril 2005

Démocratie, passions et frontières. Auteur Patrick VIVRET.

Ce document, résultat d’une série de réunions et de colloques déroulés sur une durée de trois ans, cherche à montrer les failles et les lacunes existant dans le système mondial actuel, qu’elles soient politiques, économiques ou sociales, et à proposer des perspectives et des réformes.

Keywords: Teoría de la no violencia | La opinión pública, factor de paz | Lucha en contra de las desigualdades y por la paz | Actores sociales. Ciudadanos y sus organizaciones. | organización política local | Comunidad Internacional | Reformar las relaciones sociales para preservar la paz | Reformar las relaciones políticas para preservar la paz | Reformar las relaciones económicas para preservar la paz

Ref.: Europe 99 Projet de Civilisation., juin 1995.

Idiomas: francés

Tipo de documento:  Libro

Ce document évoque les principaux changements survenus dans le monde de la fin du XXe siècle jusque l’an 2001, touchant directement l’humanité. Ces changements résultent de nombreux facteurs tels que la révolution de l’information, la banalisation des frontières ou l’immobilisme des idéologies.

Sur le plan démographique, l’écart se creuse tant au niveau Nord-Sud (où le Sud représente aujourd’hui quatre cinquième de la population mondiale), qu’au niveau Est-Ouest.

L’auteur met en garde contre une nouvelle logique qu’il appelle "la logique de l’apartheid" où le monde développé protégera sa richesse et sa puissance au moyen de politiques économiques et militaires de plus en plus explosives.

La situation écologique s’est aussi dégradée dangereusement, et même si la conférence de Rio a marqué un timide début de prise de conscience, les problèmes rencontrés par la ratification du protocole de Kyoto montrent comment certains États ne sont pas encore prêts à adapter leurs modes de développement et de consommation aux défis écologiques actuels.

Quant à l’économie, l’auteur trouve que nous sommes entrés dans un phénomène de mondialisation de l’économie sans régulation politique. Il pointe du doigt les politiques contre-productives du FMI et de la Banque mondiale notamment en Amérique latine et en Afrique. L’absence des régulations politiques crée un vide, qui laisse place à une stérilisation d’une part considérable de la richesse mondiale sous trois formes principales :

  • L’économie de la drogue dont le chiffre d’affaires est estimé à 300 milliards de dollars par an, ce qui fait travailler des économies entières autour de stupéfiants (ex : en Colombie, au Pérou, en Bolivie).

  • L’économie militaire, dont les dépenses dépassent 1000 milliards de dollars par an, soit l’ordre de grandeur de la dette des pays du Sud.

  • L’économie "casino", se référant aux opérations de spéculation financières qui ne sont pas réinvesties et se bouclent sur elles-mêmes.

Un point très important concerne le terrorisme. Ce dernier résulte de la conjonction de phénomènes cités ci-dessus et entraîne l’émergence d’États terroristes ayant contribué au bouleversement de la donne géostratégique Nord-Sud et Est-Ouest.

L’auteur aborde aussi la question de la révolution de l’information et des médias, en précisant que nous ne vivons pas une "troisième révolution industrielle" centrée sur le couple formé par une matière première source d’énergie et une technologie, mais plutôt une révolution de l’information, dont l’intelligence est la première ressource et dont les nouvelles technologies de communication constituent les vecteurs.

Le risque identitaire, identifié par l’auteur comme une crise du lien social est jugé dangereux pour la préservation d’une société. Patrick Vivret distingue la forme de l’enracinement territorial, s’exprimant avec le plus de force dans le nationalisme, et le retour à des fondements ethniques et religieux antérieurs. Pour résoudre cette tension explosive, l’auteur propose d’élaborer un projet capable de la canaliser afin d’en conserver les éléments créatifs et d’en limiter les aspects destructeurs.

En ce qui concerne la démocratie il faut, selon l’auteur, que celle-ci accepte de traiter avec le mal qu’elle contient, sans prétendre l’exorciser sur des adversaires extérieurs. Cela est d’autant plus vrai, si l’on observe comment la conquête du pouvoir fut, dans la majeure partie des cas au cours de l’histoire, une conquête violente.

Commentario

Ce document, résultat d’une série de réunions et de colloques déroulés sur une durée de trois ans, cherche à montrer les failles et les lacunes existant dans le système mondial actuel, qu’elles soient politiques, économiques ou sociales, et à proposer des perspectives et des réformes.

L’auteur recommande la réinvention d’une nouvelle logique et de nouvelles représentations afin de pouvoir faire face à ces nouveaux problèmes.

Bien que le livre soit un peu bref, les idées exposées sont audacieuses et bien déterminées, ce qui nous aide à comprendre l’origine du problème évoqué.

Les idées sont intéressantes et pragmatiques car elles ne sont pas établies d’une manière traditionnelle. En effet, l’auteur a plutôt cherché à expliquer les causes et les interactions des enjeux financiers, militaires et politiques dominant la scène internationale contemporaine.

Il est vrai que les craintes exprimées dans ce livre sont réelles et justifiées, mais l’humanité peut toujours y remédier en réfléchissant avec plus d’attention sur les risques auxquels nous sommes tous confrontés au quotidien et en même temps, en projettant l’analyse et notre stratégie de réponse sur le long terme.