Fiche de document Dossier : Des institutions politiques, sociales, religieuses devant leurs responsabilités dans la construction de la paix. Présentation d’un ensemble de publications.

Georges Dwailibi, Paris, avril 2005

La construction de la paix. Nouveaux conflits, nouveaux acteurs, nouvelles méthodes. Auteur : Jean-Luc Maret.

L’auteur aborde la question du règlement des guerres et des conflits dans le monde, permettant ainsi l’instauration de la paix, tout en prenant en compte les changements ayant eu lieu en ce qui concerne la nature des conflits, des acteurs et des idéologies.

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Réf. : Auteur: Jean Luc Maret., Collection Perspectives Stratégiques. Editions Elipses. Paris 2001

Langues : français

Type de document : 

Le livre se compose de trois parties dont le cheminement d’idées méne à une conclusion sous forme de questionnement.

  • Première partie

La première partie aborde une définition de la résolution des conflits avec tous les enjeux s’y rattachant. Notamment on y trouve une étude de l’approche de cette problématique par d’autres disciplines.

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    • En psychologie par exemple, des théories sont élaborées en ce qui concerne les conflits liés à la frustration et à l’agression et la psychologie des groupes conflictuels ou des conflits dans le monde du travail est abordée.

    • En science politique, l’analyse des révolutions politiques, puis de l’action collective violente et protestataire. Kenneth Boulding, J. Galtung, et John Burton jouèrent un rôle éminent en matière de la recherche sur la paix.

  • Deuxième partie

La méthode de résolution d’un conflit et la chronologie à suivre sont bien développées dans la deuxième partie, où se distinguent trois périodes :

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    • La période de l’avant-conflit : il s’agit alors d’activité de prévention.

    • La période durant le déroulement du conflit : le travail en zone de guerre peut durer de longues années pour atténuer le coût, en particulier humain.

    • La période de fin du conflit : la résolution des conflits à la fin d’une guerre est par définition primordiale.

Aprés cette présentation, l’auteur, étudie les différentes méthodes de résolution des conflits dans le deuxième chapitre de son livre.

La médiation partage avec les conflits la même hétérogénéité de ses acteurs : ce sont des États, des personnalités privées ou religieuses, des ONG qui travailleront dans le but de conclure un accord et de développer les interactions entre les parties.

Même le travail du médiateur peut avoir plusieurs aspects : l’intégration, la pression, la compensation, l’inaction.

Pour conclure cette partie, l’auteur affirme que la médiation n’est pas la panacée pour tous les conflits sociaux. Elle exige des conditions précises : une motivation des parties, la capacité et la volonté du médiateur à se faire accepter, des capacités de médiation et un savoir-faire.

  • Troisième partie

La troisième partie du livre est consacrée aux nouveaux acteurs de la paix, tels que les ONG, les médiations religieuses et les personnalités politico-religieuses.

Les ONG ont progressivement été considérées comme des acteurs importants des relations internationales. Leur travail en matière de résolution des conflits couvre une très large gamme d’initiatives et de pratiques, depuis des méthodes traditionnelles ou alternatives de médiation, jusqu’à des mesures d’accompagnement du processus de paix ou d’apaisement des tensions.

Les autres acteurs évoqués dans cette partie sont les acteurs religieux et leurs capital symbolique. Selon l’auteur, l’importance actuelle de la médiation religieuse s’explique par les caractéristiques des conflits post-guerre froide où la religion est souvent l’une des caractéristiques manifeste des parties en guerre.

Une autre pratique très répandue en matière de résolution des conflits consiste à associer des personnalités réputées à un processus de paix ou à une commission ad hoc, comme J. Carter et J. Baker.

Ces personnalités peuvent agir de leur propre initiative. De son côte, l’ONU nomme souvent des « experts » ou « représentants spéciaux », en charge d’enquêter sur des faits et d’établir des rapports.

  • Conclusion

Pour conclure, l’auteur termine son livre par une question remarquable. Les ONG et les États : acteurs complémentaires et concurrentiels ?

Il explique que le travail des ONG est devenu trés large et comprend plusieurs domaines d’activité. Mais pour mener à bien ces missions, Jean-Luc Marret cherche à établir un rapport entre le financement des opérations et la dépendance envers l’État, le secteur public, privé ou bien même les exigences des organisations internationales (la Banque mondiale, le FMI), en matière de « bonne gouvernance ».

Selon l’auteur, cette vision s’oppose évidement à une opinion plus radicale : celle qui voit la dépendance financière envers l’État et les organisations internationales comme une cooptation diffuse qui fait perdre de vue le rôle social des ONG en exécutant des politiques de pays développés.

Commentaire

Le contenu du livre est bien pertinent. L’auteur a mis en relief toutes les méthodes de résolution d’un conflit, tout en détaillant les principes de négociation et de médiation.

Une partie entière a également été consacrée aux nouveaux acteurs de la paix. Le travail des ONG et des personnalités politico-morales et religieuses est bien étudié, ainsi que les relations entre les États et les ONG avec les répercussions qu’elles engendrent.

L’auteur n’a pas abordé le problème des risques qu’encourent les ONG et les médiateurs lors de l’accomplissement de leur travail. Il n’explique pas si le fait de se sentir visé peut entraver ou bien dissuader les différentes parties lors d’un conflit.

Cet élément qui est plutôt du ressort de la psychologie est autant important pour la bonne réussite d’une médiation, que la volonté même de paix des parties en conflit.

Le cas du conflit libanais est explicatif à l’égard de cette idée. Durant ce conflit, les protagonistes ont essayé par tous les moyens de dissuader et de faire échouer toute tentative visant à mettre fin à ce conflit. Par exemple, ces protagonistes ont obligé les unités francaises et celles de la marine américaine à quitter le pays, après avoir été visés par des attentats.