Tristan Routier, Paris, janvier 2009
Guerre et économie
Tandis que l’économie traditionnelle occulte la question de la guerre, cet ouvrage tente d’appréhender les liens qui unissent ces deux univers.
Réf. : Daguzan, Jean-François & Pascal Loro, « Guerre et économie », Paris, Ellipses, 2003.
Langues : français
Type de document :
Cet ouvrage a été réalisé sous la direction de Jean Francois Daguzan et Pascal Lorot. Il est divisé en deux parties : approches théoriques et approches sectorielles.
I. Les fondements théoriques
La première partie pose les fondements théoriques de l’analyse. L’économie joue un rôle indéniable dans le déclenchement des guerres, mais cette réalité reste aujourd’hui souvent inavouée. L’économie détermine en partie la nature des conflits. Le développement technologique est intimement lié à la gestion des affaires militaires. L’appropriation de ressources est un leitmotiv récurent dans nombre de conflits.
Mais si l’économie est cause de guerres, elle peut tout aussi bien représenter un moyen pour les conflits armés. La guerre est coûteuse et l’argent reste son nerf. La guerre économique occupe par ailleurs une place de choix dans les politiques stratégiques. Alors que les guerres d’autrefois étaient de véritables gouffres financiers, les guerres que nous connaissons actuellement semblent moins coûteuses du point de vue des grandes puissances. Cela peut en partie s’expliquer par l’externalisation des financements auprès de fournisseurs privés.
La notion de guerre économique
Tous ces éléments nous amènent au constat suivant : la notion de guerre économique a été re-conceptualisée, et est apparentée à une concurrence économique exacerbée. Les Etats souhaitent affirmer leur position dans la hiérarchie économique mondiale et ce par différents moyens, parfois en ayant recours à la force armée. Les stratégies visant à affaiblir les économies adverses sont les outils politiques et militaires modernes.
II. L’approche sectorielle : comprendre les rapports entre économie et guerre
Dans la deuxième partie, l’approche sectorielle permet d’illustrer les rapports complexes entre le monde de l’économie et celui de la guerre. La question de l’environnement comme source ou enjeu de conflits est un élément nouveau. Les conséquences écologiques et humaines des guerres les plus récentes posent de nouvelles interrogations. Comment assurer la mise en conformité des capacités, des doctrines de combat et quel en sera le cout ? Les guerres civiles et leur financement font l’objet d’un chapitre. Pour des raisons politiques, les mouvements armés tirent de plus en plus leurs ressources par l’exploitation de leurs propres territoires, soit par prédation, soit par une exploitation directe « criminalisée ».
Depuis le 11 septembre 2001, la question du terrorisme apparaît comme cruciale dans le domaine de la défense. Les liens entre les milieux financiers et les organisations terroristes sont désormais l’objet d’une attention particulière. L’intervention militaire américaine en Irak a mis en lumière les liens entre la guerre et les ressources pétrolifères. Les pays producteurs de pétrole subissent les stratégies d’influence et des stratégies de guerres économiques des puissances étrangères.
Le dernier chapitre s’interroge sur les relations existant entre la guerre et le contrôle des technologies. Depuis la seconde guerre mondiale, la lutte stratégique en vue du contrôle technologique est une nécessité. De nouvelles politiques sont élaborées sous l’égide des Nations Unies.
Commentaire
Le livre de Pascal Lorot constitue une réflexion approfondie et accessible sur la guerre au XXIe siècle qui explore le champ des futurs, et précise les enjeux financiers et de pouvoir liés aux phénomènes de conflictualité. Cet ouvrage est particulièrement utile pour comprendre les conflits d’origine géoéconomique et étudier la question des relations entre guerre et économie dans ses aspects les plus modernes et les plus ignorés.