Mauro Pirini, Paris, novembre 2008
La planète roule sur la réserve. Analyses et perspectives de la prochaine crise énergétique.
Après avoir exploité librement et sans aucun frein toutes les sources fossiles, il reste très peu d’années avant que notre système économique en soit totalement privé. À côté de la disparition progressive des ressources énergétiques et naturelles, on constate une augmentation exponentielle de la demande en énergie, de la population mondiale, des prix des produits alimentaires.
Mots clefs : | | | | | | | | |
Réf. : Castagna Luigi, Il pianeta in riserva. Analisi e prospettive della prossima crisi energetica, Pendragon, Bologna 2008., Luigi Castagne, la planète roule sur la réserve. Analyses et perspectives de la prochaine crise énergétique, Pendragon, Bologne 2008.
Langues : français
Type de document :
Les problèmes environnementaux deviennent insupportables.
L’aggravation des problèmes politiques, sociaux et environnementaux liés aux coûts croissants de l’énergie et des matières premières de plus en plus rares mais aussi l’aggravation des problèmes liées au changement climatique dû à l’effet de serre auront pour conséquence dans le futur, le ralentissement de l’économie globale (dû à la réduction progressive des ressources énergétiques et au réchauffement progressif de la planète).
L’auteur décrit les différentes sources énergétiques issues des sources fossiles, en essayant d’en faire ressortir les limites et les avantages et en confrontant les aspects économiques, techniques, sociaux, ainsi que les possibles impacts sociaux et environnementaux, les disponibilités actuelles et futures, l’état de la technologie, la tendance de la consommation, le coût de l’utilisation, les possibilités de commercialisation ainsi les diverses dépendances des économies.
Quels défis les pays industrialisés doivent affronter?
Le modèle actuel n’est plus acceptable ni durable. Il faut un profond changement des valeurs et des idées de bases qui fondent notre système. Nous sommes notamment obligés à repenser et de reformuler la prémisse qui est à la base de notre société : l’idée que les ressources sont infinies et à la disposition de la croissance économique. L’auteur propose un changement de modèle pour reformuler notre pensée. Des idées nouvelles et de nouvelles valeurs. Ce choix s’impose car le mythe de la croissance économique a été définitivement démasqué dans 2 de ses convictions fondamentales :
-
La première étant que la croissance économique est compatible avec la tutelle de l’environnement (grâce au progrès technologique) ;
-
La deuxième étant que sans croissance économique l’organisation démocratique est en danger car base du progrès social, civil et culturel de l’humanité.
Il est strictement impossible de compter à la fois sur des ressources naturelles infinies et d’émettre l’autre hypothèse que tous les individus puissent, dans des situations de pénurie des ressources, atteindre les mêmes niveaux de vie. L’idée de la « limite » des biens de consommation et de l’énergie, ainsi que de l’utilisation des ressources, est un nouveau concept à intérioriser. La pensée économique et politique actuelle à conduit l’humanité au collapse. Il faut de nouvelles bases pour que l’équilibre efficace entre ressources disponibles et ressources consumées soit atteint.
Mais pour que ces nouvelles bases puissent s’imposer il faut séparer l’idée de croissance de celle de bien être. Il faudra donc imposer aux pays industrialisés et aux décideurs la recherche de solutions adéquates ainsi que d’alternatives à des problèmes nouveaux et d’une ampleur jamais connue auparavant. Il faudra donc gérer une transition vers un nouvel ordre économique et social dans un contexte de décroissance.
La réduction de la consommation devient enfin non seulement une nécessité écologique mais également une obligation morale de justice globale. Cette réduction ne doit pas entraîner forcément une réduction de la qualité de la vie.
Recyclage, manutention, sont des qualités qui doivent devenir indice de développement durable et garantie de conservation et régénération des ressources.
Ces nouvelles priorités doivent être soutenues à travers la diffusion de nouvelles techniques, de nouvelles aides financières et de nouveaux outils législatifs adaptés à une nouvelle utilisation.
La dernière partie de l’ouvrage est un long catalogue des solutions possibles et envisageables pour économiser à tous les niveaux avec une gestion meilleure et plus rationnelle des ressources.
Commentaire
L’auteur, qui est président d’une entreprise de gestion des ressources naturelles et énergétiques en Italie, paraît ne pas dissocier complètement son analyse de celle des experts du monde occidental, notamment lorsqu’il fait référence au Rapport Stern 2006 et aux Rapports Ipcc (le Comité intergouvernemental qui travaille sur les changements climatiques). Sa vision reste une vision occidentale. Malgré cela l’auteur propose des idées et des solutions concrètes et pragmatiques d’application facile et qui sont étrangères aux logiques de production (telle que la notion de « business vert » propre au rapport Stern).
Avant d’atteindre le point de non-retour, est-ce que la civilité sera en mesure de gérer la transition vers une économie fondée sur d’autres sources d’énergie ? Combien de temps nous faudra-t-il encore attendre ? Arriverons-nous à changer nos modes de vie, nos mentalités, à sacrifier le bien être que nous offre la société de consommation ? Le discours s’impose tout particulièrement pour les pays industrialisés. Des solutions rationnelles sont encore possibles et envisageables à condition de commencer tout de suite et de transformer notre système de valeurs.
L’ouvrage est riche en dates et outils, en descriptions techniques et économiques, facilement compréhensibles mêmes pour les moins avertis. Le chapitre sur le nucléaire dans lequel les pour et les contre sont décrits avec précision pour aborder l’un des thèmes les plus actuels mais aussi l’un des plus complexes, est tout particulièrement intéressant.
Ce livre s’inscrit dans un groupe d’ouvrages portant sur le lien entre « Ressources naturelles /écologie/ défis environnementaux et paix », que nous avons choisis de vous présenter en vue d’étayer la fiche d’analyse transversale sur ce même thème, intitulée « Le gouvernement local de l’écologie ». Il s’agit en effet de faire état/ou de mettre en exergue d’une part les liens entre écologie et paix et notamment la façon dont le gouvernement local peut favoriser l’écosystème à travers le développement d’une économie en harmonie avec la nature et d’autre part la nécessité d’une sorte de « révolution biologique » qui amènerait l’homme à reconnaître les éléments de la nature comme des « êtres » porteurs de valeurs.