Des produits d’information pour la gestion des ressources hydriques du bassin du Nil .

Le projet « Produits d’information pour la gestion des ressources hydriques du bassin du Nil », vise à augmenter la capacité des gouvernements des dix pays riverains du Nil (Burundi, RD du Congo, Egypte, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Rwanda, Soudan, Tanzanie et Ouganda) à prendre des décisions informées relativement à la politique des ressources hydriques et à leur gestion dans le bassin du fleuve.

On part de l’hypothèse qu’une compréhension complète de l’état des ressources du Nil ainsi que de l’usage actuel et de la productivité de ses eaux permettra aux décideurs de parvenir à de meilleurs échanges (trocs) comme elle leur permettra de mieux apprécier les implications des scénarios de développement basés sur une vision partagée.

Le projet bénéficie du soutien du gouvernement italien et il est administré par l’Initiative du Bassin du Nil (IBN) dont l’Italie est membre à part entière. Il est basé à Kampala en Ouganda et mis en œuvre par les dix pays avec l’assistance technique et opérationnelle de la FAO. Cette action a un budget de 5 millions de dollars. Depuis 1996, le gouvernement italien aura versé 16 millions de dollars pour ce processus intéressant le Nil.

Ce projet est devenu opérationnel en novembre 2004 et prendra fin en mai 2008.

Il fera fortement appel aux experts régionaux. Il mettra aussi à contribution l’expertise et les connaissances de la FAO dans le domaine de l’usage agricole de l’eau ainsi que dans celui de la productivité de l’eau.

Les dix pays riverains comptent 300 millions d’habitants dont 180 millions vivent dans les limites du bassin versant du Nil. Ce fleuve est le plus long du monde (6825 km) mais ce n’est pas le premier s’agissant du volume d’eau. Le contraste entre la taille du bassin et le drainage (quantité d’eau) comparativement petit de cette voie d’eau est un facteur important et il compte parmi les causes principales des inquiétudes qui se font jour concernant la rareté de l’eau.

L’eau du Nil joue un rôle vital dans le développement économique et social des Etats de son bassin. L’agriculture est le secteur économique dominant de la plupart des pays riverains. Il en résulte qu’un accès sûr à l’eau demeure la clef d’une productivité agricole croissante car elle est pourvoyeuse d’emplois et qu’elle est à la base de l’élévation des conditions d’existence de la population vivant dans le bassin.

Les eaux du Nil constituent un puissant levier potentiel pour le développement économique et social.

Le développement durable et en collaboration des eaux partagées peut attirer les investissements et contribuer à diminuer la pauvreté.

Commentary

Ce projet consistant à améliorer l’information des décideurs est important et est à louer. L’approche scientifique et méthodique des données concernant le fleuve est fondamentale pour parvenir à se comprendre et à mettre de côté suspicions, doutes et approximations. Elle apprend aussi à travailler ensemble donc à se connaître et à s’apprécier. C’est capital ici car les ethnies, les religions, les langues, les régimes alimentaires… diffèrent le long du ruban nilotique.

De plus, comme la plupart des pays riverains n’ont ni les moyens ni le personnel pour collecter des données fiables concernant le fleuve, l’initiative italienne (endossée par la FAO) est de nature à combler un grand vide et à rendre de précieux services. Cette initiative et cette approche sont de nature à améliorer la compréhension entre les pays riverains et donc à éloigner le spectre de la guerre et des conflits qui frappent la région. Pour se développer, cette zone de l’Afrique a d’abord besoin de paix car la guerre l’a trop souvent et trop longtemps crucifiée. Ce projet est de nature à contribuer à instaurer une atmosphère de paix et compréhension mutuelle.