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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Fiche de document Dossier : Résistances civiles de masse

Jean Marichez, Grenoble, mars 2006

Empêcher les coups d’Etat, mode d’emploi en Anglais par Gene Sharp

Ce livret est à la fois un mode d’emploi à l’usage de peuples qui veulent empêcher un coup d’Etat sans user de la violence et un document pédagogique qui explique ce qu’est une stratégie, comment la préparer et les erreurs à éviter.

Mots clefs : Résolution non violente des conflits | Résistance civile | Action non violente | Organisations citoyennes et leaders pour la paix | Société Civile Locale | Groupe de résistance non-violente | Autorité politique | Gérer des conflits | Agir pour empêcher une guerre

Réf. : Gene Sharp et Bruce Jenkins - The Anti-Coup, édité par « The Albert Einstein Institution », Boston, mai 2003, 64 pages. En Anglais.

Langues : anglais

Type de document :  Traité

La version française de ce livret est disponible dans le dossier « Gene Sharp - Trois livrets pratiques » : www.irenees.net/fr/dossiers/dossier-1982.html

Ce traité, à l’usage de démocrates, s’appuie sur les théories développées antérieurement par l’auteur et les nombreuses équipes de Harvard ayant travaillé avec lui depuis 30 ans, qui montrent comment des populations peuvent, par leur nombre, leur organisation et leur détermination faire obstacle à des forces militaires puissantes.

Après une délimitation du sujet, les auteurs décrivent des coups d’Etat historiques qui ont été contrés efficacement et sans violence par la société civile :

  • Allemagne 1923 ;

  • France 1961 ;

  • Russie 1991.

Tirant les enseignements du passé, il montre les contraintes des putschistes et les besoins qu’ils ont pour réussir. Si ceux-ci leur sont refusés ils ne peuvent assurer leur coup. Dès lors les principes de la résistance de la population se dégagent :

– Leur refuser toute légitimité par des actes collectifs de défi qui, en s’amplifiant, leur deviennent insupportables et renforcent la contestation

– Refuser toute collaboration, obéissance et tous les soutiens dont ils ont besoin de façon à les empêcher de fonctionner comme un Etat normal et d’atteindre leurs objectifs.

Viennent alors des considérations sur le choix des moyens qui permettent d’atteindre au mieux les effets recherchés, sur la nécessité de la préparation, l’importance du choix exact des objectifs, les contraintes d’organisation et surtout le besoin d’une réflexion stratégique approfondie qui conditionne grandement la réussite.

On peut alors se pencher sur :

  • Les méthodes à employer en fonction des objectifs ;

  • Les directives à donner à la population ;

  • Son attitude vis-à-vis des troupes adverses, vis-à-vis des actes d’intimidation ;

  • Le respect de la discipline non violente ;

  • Les moyens de communication ;

  • Le besoin de soutien international ;

  • Les questions liées à la durée de la lutte, et celles liées aux phases terminales de la lutte qu’il convient de bien réussir si l’on veut atteindre des objectifs durables.

Comment promouvoir et mettre en place une véritable défense anti-coup d’Etat ? Pour être efficace, bien que ce ne soit pas toujours possible, les préparatifs relèvent de la responsabilité des Etats mais ils engagent aussi largement la société civile. Ils concernent un large dispositif de mesures d’ordre pratique, législatif, et même constitutionnel, qu’il convient de préparer à l’avance. Faute de cette préparation, l’on doit souvent agir dans l’improvisation avec de plus faibles chances de réussir.

Commentaire

Cet opuscule est rapide à lire, mais plus difficile à mettre en œuvre. Pourtant il est explicatif et s’appuie sur l’immense bagage d’études de l’Institution Albert Einstein qui permet à des civils en masse de se défendre ou lutter contre des forces militaires très puissantes. Imaginer l’action de civils en masse fait peur et laisse plutôt penser aux apprentis sorciers. Pourtant, au cours du XXème siècle, l’histoire a montré que dans les siuations graves, les sociétés civiles disposant de quelques structures savent s’organiser. Ces structures sont une force pour la paix et la démocratie. Encore faut-il le vouloir.