Les contradictions du Grand Moyen Orient
Les critiques arabes face au projet du « Grand Moyen-Orient ».
Les Contradictions du projet
Le projet de Grand Moyen-Orient part de postulats américains pour la plupart puisés dans les écoles de pensée néo-conservatrice et qui ont tendance à être trop éloignés du terrain ainsi qu’à simplifier les différentes données en les mettant sur le même plan.
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Une notion géographique vague
Les Américains considèrent que le terme « Middle-East » regroupe les pays du Machrek, mais aussi du Maghreb. La vision américaine prend comme base, les Etats pour pouvoir appliquer son projet. Ainsi, la première objection des Arabes porte sur une « construction théorique »,qui n’est pas bâtie sur des réalités de terrain affirmées.
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Un peuple ouvert à la voie démocratique
Les Arabes, contrairement à la vision américaine, n’ont pas comme but de stagner dans un état de servitude.Or,de par leur comportement unilatéral et les cas découverts de tortures dans les prisons irakiennes,les Etats-Unis pour les arabes sont loin d’être des intermediaires crédibles.
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Le conflit israélo-palestinien
La troisième objection concerne précisément le conflit israélo-palestinien. Les Arabes pensent que ce projet est un moyen d’attirer l’attention sur l’Irak au détriment de la Palestine. Dans la géographie arabe,la Palestine se trouve au centre du Maghreb et du Machrek.Or la couverture géographique du « GMO » s’etend aux Pakistan,et l’Iraq se trouve alors au coeur du système.La peur de la non-résolution du processus de paix est présente dans tous les pays arabes.
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Le mode d’application
La quatrième objection porte davantage sur la manière d’opérer. La démocratie n’est pas imposable ni exportable. Elle se développe à l’intérieur d’une culture et évolue en son sein. L’idée de réformer de l’extérieur, en passant par le militaire, paraît par la voie miltaire s’oppose au principe même de démocratie.
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Les paradoxes du projet
Les intellectuels arabes mettent en avant les contradictions internes au projet « GMO ». Les Etats-Unis demandent à des Etats autoritaires de se transformer en Etats démocratiques.
En effet, le monde arabe est un environnement dénué des libertés fondamentales.Dans l’hypothèse d’une ouverture forcée des systèmes politiques et dans la situation actuelle,la réforme proposée pourrait bien, soit déboucher sur une démocratisation superficielle ou comme le Président égyptien l’a mentionné dans son disours de Mai 2004,« à une algérianisation des sociétés arabes ».