Montargis, février 2007
SOS-Aide Aux Habitants, une association de proximité
« SOS-Aide Aux Habitants » est une association agréée par le Ministère de la Justice, membre de l’Institut National d’Aide aux Victimes et de Médiation (INAVEM), et de Citoyen et Justice. Elle a pour objet d’agir ensemble pour construire la paix et la cohésion sociale par toute forme de réflexions, de propositions et d’actions telles la médiation, l’accès au droit et l’action sur le cadre de vie, l’aide aux victimes, la formation et ce, spécifiquement sur le mode de la proximité.
C’est dans un contexte de réhabilitation lancée en 1977 et favorisant la participation active des habitants que cette association est née. Elle a fait le choix d’être implantée au cœur du Neuhof, quartier périphérique de Strasbourg. Cette agglomération correspond à 8 quartiers appelés IRIS 2000, une dénomination de l’INSEE qui a trouvé préférable de découper la commune en quartiers. Cette appellation est due au fait que chaque quartier compte un minimum de 2000 habitants. Le Neuhof de ce fait, compte près de 20 000 habitants regroupés dans 7848 logements, dont 4800 logements sociaux, qui constituent ce qu’on appelle communément « la cité ».
Créée en 1987 par un juge et des habitants, SOS s’est donnée comme mission de réconcilier les justiciables avec les institutions, autour de l’événement qui constitue le délit, auteurs et victimes, pour les faire parler et les faire se parler. Elle participe ainsi dans la pacification des relations, la recomposition et le tissage du lien social entre les habitants. Dés 1981, le juge des enfants, Madame Claude Beau a choisi de venir à la rencontre des habitants de la cité. Durant huit années, elle a assuré des audiences dans un appartement dans le quartier et en 1985 elle a créé un bureau d’aide aux victimes. Avec son appui, des habitants ont décidé de prendre en main le devenir de leur quartier en créant « SOS-Aide au Neuhof », une association d’habitants, pour les habitants.
Le projet était alors, d’assurer des permanences d’aide aux victimes et des permanences juridiques. En 1989 l’association élargit ses activités à l’accès individuel au Droit. En 1990, elle se lance dans l’expérience de la médiation interculturelle assurée par des bénévoles ayant une forte autorité morale au sein des communautés turques, tsiganes et maghrébines, composant une grande proportion de la population résidant dans le quartier. La même année, et à la demande du Procureur de la République, une convention avec le Parquet portant sur la médiation pénale, a été négociée et signée. En 1996, l’association poursuit le travail préventif et développe des actions novatrices d’accès collectif aux droits , assurées par les Femmes-Relais.
Depuis 2000, de nouveaux projets de sensibilisation ont émergé, sur des thématiques qui favorisent la participation citoyenne et développent le sentiment d’appartenance à une unité nationale. Basés sur une pédagogie de la responsabilisation}}, ces projets s’adressent autant aux enfants qu’aux adultes, {{l’objectif est de rétablir la communication, favoriser la paix sociale et de lutter contre l’exclusion et le communautarisme, tout en reconnaissant et respectant la culture d’origine.
L’action est surtout axée sur l’amélioration du cadre de vie. Elle permet d’aller vers les habitants, de les interpeller, d’acquérir leur adhésion, et leur engagement en toute responsabilité.
Concrètement, l’action se traduit par des rencontres dans les halls des immeubles, elle permet ainsi de faire rencontrer les habitants, d’organiser leur expression et d’instaurer le dialogue entre eux, contribuant ainsi à apaiser les conflits et consolider le lien civique et social.
Le fonctionnement de l’association
L’association, présidée par Madame Pia Barny, directrice des écoles, comprend une équipe de 11 salariés : juristes, psychologues, médecin, femmes-relais, sociologue et secrétaire. Il y a également 24 bénévoles, médiateurs pénaux, qui interviennent dans les différentes actions.
Ces équipes, dirigées par Faouzia Kéhili Sahraoui, sont engagées sur le terrain pour renouer le dialogue entre habitants et habitants/institutions, pour pacifier les conflits et corriger les effets de l’assistance, du relâchement du rapport à l’autorité et à la norme républicaine. Les activités sont organisées autour de quatre pôles : médiation, accès au droit, aide aux victimes, formation.
La médiation consiste à aider les habitants à trouver des réponses à leurs différends par une solution amiable. Elle peut être faite en l’absence de dépôt de plainte, il s’agit de la médiation sociale et scolaire, ou à la demande du Procureur de la République suite à un dépôt de plainte, il s’agit alors de la médiation pénale. En ce qui concerne la médiation scolaire par les pairs, le quartier compte aujourd’hui une quarantaine de collégiens médiateurs formés par notre association à la régulation pacifique des conflits. Elle concerne les incidents qui se produisent aussi bien à l’intérieur de l’école (rackets, insultes, vols, bagarres et dégradations) qu’à l’extérieur (vols, ou incendies de voitures et rixes). Cette éducation à la non-violence et au respect de l’autre est le fondement même de nos engagements professionnels et bénévoles.
L’accès aux droits est assuré par une équipe de salariés, composée de juristes et de femmes-relais, qui écoute, accompagne et informe toutes personnes rencontrant des difficultés administratives ou judiciaires. Les Femmes Relais partagent avec les habitants des quartiers populaires, une certaine proximité de vie : immigration, habitation sociale, parents d’élèves etc. Ce parcours commun les motive à créer des passerelles entre les habitants et les institutions. Leurs engagements et leur connaissance du terrain leur ont appris aussi à décoder les fonctionnements et les dysfonctionnements institutionnels et trouver les réponses adaptées aux problèmes des habitants. Elles apportent ainsi un diagnostic in situ des situations sociales complexes des familles, pour les accompagner vers la recherche de solutions, qui prennent en compte leurs propres aspirations.
Au-delà du suivi individuel des personnes en difficulté, l’association met son savoir faire et son expertise des quartiers aux services des habitants et des professionnels bâtisseurs d’un « mieux vivre ensemble ». Et ce, à travers l’encouragement et le soutien des habitants soucieux d’échanger et de construire des actions visant l’amélioration de la qualité de vie dans les quartiers, l’accompagnement des enseignants des ZEP dans l’éducation des jeunes à la citoyenneté, dans le domaine de la formation, notamment la médiation scolaire et la sensibilisation des jeunes à leurs droits et à leurs obligations. En effet, depuis 2000 l’association intervient régulièrement dans les écoles du Neuhof pour instaurer une culture de la paix à l’école, pour amener les enfants à mieux se connaître pour mieux vivre ensemble.
Il s’agit d’un travail centré sur la connaissance de soi et sur la découverte de l’autre. L’estime de soi aide l’enfant à prendre conscience de ses qualités, de ses particularités et d’avoir confiance en ses capacités et en l’autre. Cela lui permet aussi de mettre le doigt sur les différences, entre autres culturelles, et développer le sentiment d’acceptation, de tolérance et d’appartenance à une nation.
L’aide aux victimes est assurée par une équipe de psychologues et de juristes à la disposition des victimes d’infractions, pour les accueillir et leur offrir une écoute privilégiée, un soutien psychologique et une information sur leurs droits et sur la manière de les faire valoir. L’accompagnement et la préparation aux audiences se fait dès le dépôt de plainte jusqu’à la fin de la procédure judiciaire et l’insertion psychosociale de la victime. L’association participe avec les autorités à la mise en place des dispositifs spécifiques et complémentaires de suivi et de prise en charge des victimes.
Enfin, l’association est sollicitée pour des formations dans les domaines de l’aide aux victimes, les techniques de débriefings collectifs, la prise en charge des violences en milieu professionnel, la prise en charge des violences sexistes et les techniques de gestion des conflits et de médiation. L’association tient des permanences régulières à son siège, au Tribunal de Grande Instance de Strasbourg, à la Maison de la Justice et Du Droit et des Astreintes à l’Hôtel de Police de Strasbourg.
SOS-Aide aux habitants propose une large gamme de possibilités dans le domaine de la médiation. Médiation interculturelle, scolaire, judiciaire, afin de répondre aux différents besoins de la communauté, mais surtout visant à reconstruire le tissu social et à instaurer un climat qui rende le dialogue possible.
Coordonnées
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Adresse. SOS-Aide aux habitants, 36 allée Reuss, 67100 Strasbourg.
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Tél. 03 88 79 79 30.
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Courriel. sos.aide.h.victime@noos.fr
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