Sophie Arie, Paris, avril 2008
Comunità di Sant’Egidio
La Communauté de Sant’Egidio est répartie en différentes communautés à travers le monde. Communauté religieuse, son implication pour la Paix est inhérente à sa nature même, dans la réponse à l’appel du Concile Vatican II pour le Dialogue, comme chemin de paix.
La Communauté de Sant’Egidio est une « Association publique de laïcs de l’Eglise », née à Rome en 1968, mais répartie en différentes communautés à travers le monde. Communauté religieuse, son implication pour la Paix est inhérente à sa nature même, dans la réponse à l’appel du Concile Vatican II pour le Dialogue, comme chemin de paix.
Vatican II et la paix par le dialogue
La Communauté de Sant’Egidio est née en 1968, à Rome, au lendemain du Concile de Vatican II (1962-1965).
Le Concile de Vatican II symbolise l’ouverture du catholicisme au monde contemporain, et replace à l’intérieur de ce contexte, les valeurs de paix, de dialogue et d’amitié entre les religions. Née de ces valeurs, la Communauté de Sant’Egidio va alors s’attacher à la médiation et à la résolution de conflit.
Le bras diplomatique du Vatican, est devenu depuis la fin des années 70 un relais incontournable dans le processus de participation en matière de politique étrangère et d’aide au développement en direction de certains Etats difficiles d’accès, comme les États musulmans ou africains, relativement éloignés de la sphère d’influence traditionnelle italienne (1). Ainsi, par sa mission de paix, la religion va jouer un rôle essentiel dans les relations internationales.
La mission de paix a d’abord commencé par l’aide à l’éducation dans les quartiers pauvres de Rome. Cette mission de solidarité et d’éducation prend forme aujourd’hui par les Ecoles de paix, présentes dans plus de 70 pays, et offrant de multiples services.
La solidarité avec les pauvres et la valeur primordiale de l’amitié entre les peuples, une « communauté sans frontières et sans murs » (2), a conduit la Communauté à mettre en place un service pour la paix. En considérant que la guerre est mère de pauvreté, la lutte contre la pauvreté passe par la prévention et la reconstruction, par la valorisation du dialogue.
La Communauté met en avant le pouvoir de changement que contient la non-violence, et base son action sur la médiation, plus particulièrement dans le cadre d’un dialogue œcuménique et inter-religieux.
Les actions pour la paix.
Certains membres de la Communauté ont été les « facilitateurs » ou les véritables médiateurs dans les conflits fratricides qui ont duré plus de dix ans, comme au Mozambique, ou plus de trente, comme au Guatemala. L’Afrique la plus pauvre traversée par la guerre, ainsi que les Balkans, mais il y a bien d’autres pays ou régions concernés, au centre de l’engagement de Sant’Egidio.
Ainsi, les activités de la Communauté se répartissent en plusieurs thèmes :
-
Une Culture de Cohabitation : face à la réalité de la guerre, il est urgent de tout faire pour une culture du vivre-ensemble, contre les discriminations, le racisme, la xénophobie. Dans ce cadre, la Communauté a mené plusieurs actions :
-
Prise en charge et accueil d’immigrés ;
-
Création du mouvement « Gens de paix » avec les communautés étrangères, pour accompagner au sein de l’Europe l’immigration du Sud et de l’Est, dans le respect des différences ;
-
Construction de réseaux de solidarité ;
-
Mise en place de « ponts » de dialogue inter-religieux dans la zone Méditerranée, les Balkans et le Maghreb.
-
-
La Guerre, Mère de toutes les pauvretés : dans la mesure où les pauvretés sont liées au conflit, il s’agit de mettre en œuvre une double action de terrain, d’urgence humanitaire et de négociation. Ces actions se sont concentrées sur l’Afrique, plus particulièrement au Mozambique. Son action de médiation a été une grande réussite.
-
La « Méthode » Sant’Egidio : cette méthode a été établie lors de l’intervention au Mozambique. Il s’agit d’intégrer la médiation dans un cadre institutionnel, avec des Etats, des organisations internationales, pour plus de garanties pour les parties belligérantes. Ainsi, au Mozambique il avait été demandé à plusieurs gouvernements et aux Nations Unies d’envoyer des représentants en phase finale de négociation, comme garants des accords de paix. Il s’agit de passer d’une culture de la guerre à une culture de politique, où l’on ne reste pas prisonnier de sa mémoire. Cette méthode à été utilisée en Algérie, au Guatemala et dans les Balkans.
-
Paix et dialogue entre les religions : dans ce cadre est née une tentative toute particulière de paix en Algérie, en 1994. Chaque année ont lieu des meetings religieux entre catholiques, juifs et musulmans, ainsi que des pèlerinages. Au sein de ce dialogue inter-religieux s’insèrent les valeurs laïques de respect de la liberté et de la morale et d’égalité.
-
La résurrection de l’Afrique : à partir de son action au Mozambique, Sant’Egidio a mis en place des communautés réparties dans toute l’Afrique, pour le respect des droits civils, de la culture de solidarité et de paix. Différents processus de paix y sont engagés, comme au Burundi, ou en République Démocratique du Congo. La Communauté s’est également engagée dans la reconstruction et la gestion d’un hôpital en Guinée Bissau, détruit lors du conflit avec le Sénégal. Au Mozambique, la Communauté lance un projet de prévention et de traitement du SIDA, qui pourra s’étendre par la suite à d’autres pays.
Si la Communauté Sant’Egidio est une organisation religieuse, elle intègre cependant à sa mission de paix des valeurs laïques, l’installant dans les défis et les enjeux du monde contemporain. La mission pour la paix garde ici sa teneur religieuse, tout en se retrouvant dans les domaines laïques, ainsi que dans les autres religions. La paix est ici une notion transculturelle et transreligieuse.
Contact :
-
Adresse : Comunità di Sant’Egidio, Piazza S.Egidio 3/a, 00153 Roma, Italia.
-
Tel : +39.06.585661
-
Fax : +39. 06.5883625+39. 06.5800197
-
E-mail : info@santegidio.org
Site web |