Le Débat, n° 190, Mai-Juin 2016

Depuis la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, les Européens avaient la chance de vivre dans un environnement pacifié qui les faisait rêver d’une paix définitive. Il y avait bien eu la guerre dans l’ex-Yougoslavie pour troubler cet espoir. Mais l’issue du conflit les avait persuadés de disposer des moyens d’étouffer ces discordes par l’absorption. Et voici qu’ils se réveillent dans un paysage de nouveau menaçant. Crise ukrainienne, crise des migrants, crise au Sahel, terrorisme : les périls sont là de tous les côtés. C’est à l’examen de cette nouvelle donne que ce numéro est consacré.

Pour commencer, cette situation appelle une réflexion d’ensemble, du côté européen, sur ses origines, sur ses éléments et sur la manière d’y répondre. Pourquoi n’a-t-elle pas été anticipée ’ Quelles sont ses composantes exactes ’ Quels moyens réclame-t-elle ?

Hubert Védrine souligne la rupture brutale que représente cette conjoncture par rapport à l’irréalité qui a présidé à la politique européenne depuis deux décennies. Michel Foucher dresse un tableau méthodique de ce nouvel environnement dans lequel nous allons devoir évoluer. Une réorientation de notre action diplomatique s’impose. Renaud Girard rappelle ce qui devrait être le principe de base. Avons-nous les instruments militaires capables de relever le défi ? Le général Vincent Desportes expose l’effort indispensable en la matière. Mais l’Europe ne saurait se dispenser d’un examen de sa propre situation. Niall Ferguson en propose un diagnostic sans complaisance.

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