Les sept marches vers la réconciliation
Les membres de groupes opposés dans un conflit doivent mettre en œuvre cet outil sous la supervision de facilitateurs formés et expérimentés. Au préalable, il est indispensable que les facilitateurs mènent des exercices de renforcement de la confiance et qu’ils établissent des canaux de communication clairs au sein du groupe afin de créer une dynamique de groupe positive et d’aménager un environnement neutre et sécurisé. De même, dans un effort pour créer une dynamique de groupe positive, les facilitateurs doivent guider le groupe vers une discussion sur les attentes individuelles des participants, établir des règles de bases et former les individus à l’utilisation de compétences en communication non-violente tout au long de l’exercice. Cet outil doit être mis en pratique vers la fin d’un atelier de plusieurs jours, après avoir donné aux participants la possibilité de terminer avec succès un certain nombre d’activités ensemble et de tisser des relations entre eux. Lors d’un atelier sur plusieurs jours, tous les participants devraient avoir la possibilité de partager leurs expériences traumatisantes, ainsi que leurs peurs et préoccupations, leur permettant ainsi d’humaniser les membres des groupes opposés.
Vous trouverez ci-dessous un guide détaillant étape par étape la manière dont des facilitateurs expérimentés peuvent mettre en pratique cet exercice. Veuillez noter que cet outil peut être adapté pour traiter les besoins spécifiques de n’importe quel groupe.
- 1. Avant le début de cet exercice, le(s) facilitateur(s) doi(ven)t créer sur le sol de l’atelier un modèle grandeur nature des « Cycles de vengeance et de réconciliation » (aussi connus sous le nom d’ « Outil des sept marches vers la réconciliation »). Les étapes de chaque cycle sont expliquées dans l’onglet « Théorie ».
- 2. Le(s) facilitateur(s) distribue(nt) ensuite des outils graphiques présentant les « Cycles de vengeance et de réconciliation » et explique(nt) les objectifs du modèle vu comme un moyen pour traiter les traumatismes au niveau individuel et pour briser les cycles de la violence.
- 3. Le(s) facilitateur(s) présente(nt) une histoire (si possible, tirée de leur expérience personnelle) montrant une évolution - au travers des différentes étapes de traumatisme, de vengeance, et de réconciliation -vers une guérison et une transformation personnelle.
- 4. Le(s) facilitateur(s) demande(nt) aux participants de prendre quelques minutes pour penser à un conflit ou à un traumatisme personnel les accablant.
- 5. Le(s) facilitateur(s) demande(nt) ensuite aux participants de se positionner, dans le modèle grandeur nature, sur l’étape qui reflète le mieux le stade de leur évolution par rapport à leur traumatisme ou à leur conflit.
- 6. Une fois tous les participants positionnés sur le modèle grandeur nature, le(s) facilitateur(s) demande(nt) aux participants de faire part de leur traumatisme et d’expliquer leur position au sein du modèle. Le(s) facilitateur(s) doi(ven)t expliquer à ceux qui ne sont pas à l’aise pour parler de leur traumatisme, qu’ils n’y sont pas obligés.
- 7. Ensuite, le(s) facilitateur(s) demande(nt) aux participants de réfléchir à l’étape du modèle vers laquelle ils veulent faire avancer leur traumatisme ou leur conflit à l’avenir.
- 8. Les participants se positionnent ensuite sur cette étape dans le modèle grandeur nature.
- 9. S’ils le souhaitent, les participants peuvent également faire part de leurs espoirs de transformer leur traumatisme ou leur conflit à l’avenir.
- 10. Après l’exercice, le(s) facilitateur(s) doi(ven)t évaluer l’état émotionnel du groupe et poser les questions de suivi adaptées. Voici des exemples de questions de suivi :
– a. Comment s’est passé l’exercice pour vous ?
– b. Comment vous sentez-vous après avoir fait part de votre traumatisme ?
– c. Comment pouvez-vous vous servir de cet exercice en tant qu’outil de consolidation de la paix ?
– d. Comment pouvez-vous utiliser cet exercice dans votre vie personnelle ?
- 11. Le(s) facilitateur(s) conclue(nt) l’exercice en remerciant tous les participants et en les encourageant à prendre soin d’eux-mêmes et de leurs émotions une fois qu’ils auront quitté la salle de l’atelier.