Conflit

De manière générale, on parle de conflit pour caractériser une opposition d’intérêts ou la rencontre d’objectifs inconciliables. Dans cette perspective, le recours à la force et à la violence n’est pas automatique : le conflit se distingue donc à la fois de la guerre et du conflit armé.

Sur le plan sociologique, on peut dire que le conflit constitue l’un des aspects du changement social, en ce qu’il exprime l’hétérogénéité des valeurs et des comportements, voire souvent aux yeux des acteurs leur incompatibilité. Il traduit une situation où des groupes humains – cela peut être un Etat, une ethnie, un clan – poursuivent des buts antagonistes.

Lorsque le conflit évolue vers la lutte armée, il tend à se confondre avec la guerre. Le droit international précise ainsi qu’un « conflit armé existe chaque fois qu’il y a recours à la force armée entre Etats, entre autorités gouvernementales et des groupes armés organisés ou entre de tels groupes au sein d’un Etat ». On retrouve dans cette définition des éléments constitutifs de la guerre.

Comme pour celle-ci, les enjeux d’un conflits sont multiples… main mise sur le pouvoir, contrôle du territoire, domination culturelle… et bien souvent se combinent. Dans bien des cas apparaissent de profondes divisions nationalistes, idéologiques ou ethniques que des leaders vont utiliser, vont instrumentaliser, pour servir leur propre intérêt (on pense par exemple à Slobodan Milosevic en ex-Yougoslavie).

Le conflit est finalement un processus complexe qui révèle un étrange basculement : « l’autre », celui que l’on côtoie, devient une menace justement parce qu’il est autre. C’est véritablement ce problème du rapport à l’altérité qui est en cause dans le schéma conflictuel.

Bien entendu, la gravité du conflit varie selon son intensité (violences, crimes, actes de torture, viols…), en fonction aussi de son caractère durable et de la profondeur des modifications qu’il va engendrer au cœur de la société où il se déroule, des répercussions qu’il aura dans l’environnement à la fois proche et lointain (déstabilisation régionale…).

La résolution d’un conflit, quant à elle, suppose également une action dans le temps long, aux modalités multiples, de sorte que les racines ayant entraîné la désagrégation progressive soient traitées et transformées.