Paris, novembre 2004
Stratégie d’anéantissement
Cette stratégie consiste à chercher par des moyens directs et efficaces l’anéantissement ou la destruction de l’adversaire en tant qu’adversaire. Elle est aussi appelée « stratégie de destruction ». Il ne s’agit pas de l’anéantissement physique de l’ennemi, il s’agit de la destruction de ses moyens de combat où de sa volonté de combattre. Ce qui est détruit n’est pas l’ennemi mais ses capacités de faire du mal.
La stratégie d’anéantissement est très utilisée dans les conflits contemporains, notamment lorsque des armées entreprennent de grandes opérations de destruction des moyens militaires de l’ennemi ainsi que de tout ce qui serait susceptible d’aider à l’attaque ou à la résistance : aéroports, usines, stocks d’armes, moyens de communication, bâtiments, récoltes, routes, ponts, etc. sont détruits à titre préventif.
La stratégie d’anéantissement peut constituer un moyen nécessaire pour contribuer à la paix, dans des cas où elle est utilisée contre des groupes hors-la-loi utilisant la violence : des mafias, des terroristes, etc. Cependant, la question qui se pose est celle des critères pour définir la convenance de l’utilisation de la stratégie d’anéantissement ainsi que de ceux qui peuvent établir de tels critères. D’où l’ambiguïté de cette stratégie : elle peut servir à la paix et à la guerre.