Fiche d’expérience Atelier : Israël-Palestine : stratégie non-violente et rencontre internationale pour la résolution du conflit.

Lyon, juillet 2007

Bilan des organisateurs de la rencontre entre israéliens et palestiniens à Lyon juillet 2007

Bilan des organisateurs face aux résultats de la deuxième rencontre entre israéliens et palestiniens.

Mots clefs : Travailler la compréhension des conflits | Dialogue entre les acteurs de paix | Résistance civile et pacifique à la guerre | Intervention civile de paix | Mouvement pour une alternative non violente (MAN) | Palestine | Israël

Bilan organisateurs

Evaluation des objectifs initiaux

  • Le premier objectif consistait à apporter un soutien aux sociétés civiles israélienne et palestinienne dans leurs actions pour une résolution politique et non-violente du conflit en continuant le processus de dialogue initié entre les organisations israéliennes et palestiniennes ayant participé à la rencontre de Lyon 2006.

Cet objectif nous semble atteint et le bilan résumé des participants le confirme.

L’apprentissage et la pratique de la communication non-violente tout au long du séminaire a favorisé l’écoute et le respect entre tous les participants et a permis la constitution d’une véritable équipe de travail en seulement quelques jours. Nous avons réussi une réelle communication entre des individus adversaires dans le conflit. Au contact avec des interlocuteurs français, les participants ont pu constater eux-mêmes combien cette méthode est efficace pour permettre à chacun de s’exprimer sans être interrompu par des réactions impulsives. Ainsi, à l’occasion d’une provocation par des jeunes juifs dans une rue à Villeurbanne (ils avaient eu une attitude agressive face à la présence conjointe d’Israéliens et de Palestiniens), un Palestinien note « ils adoptent une stratégie similaire à celle des occupants. Ce que nous avons appris ici leur aurait été profitable : nous sommes plus éduqués qu’eux, car nous n’avons pas répondu. »

  • Le deuxième objectif était de permettre aux organisations participantes de réfléchir ensemble à des modes d’interventions non-violentes en Israël et en Palestine et de définir leur mode de mise en place et leurs collaborations possibles.

La réflexion commune a effectivement pu se dérouler au cours de ces dix jours, et des orientations ont été définies pour les poursuivre : pistes d’organisation, besoins en méthode et en outils, etc.

Mais la durée du séminaire et la méthodologie elle-même ne permettait guère d’aller plus loin.

En effet, les personnes présentes n’étaient pas mandatées pour prendre des décisions au nom de l’association qu’elles représentaient. Il est donc nécessaire que des échanges se fassent au sein des différentes organisations.

D’autre part, la mise en place d’actions non-violentes relève d’une stratégie qui comporte plusieurs étapes. Il s’agit donc de préparer ces différentes phases de construction.

Affronter un conflit aussi ancien et aussi profondément ancré demande beaucoup d’énergie aux personnes concernées, et soulève beaucoup d’émotions qu’il faut prendre le temps d’accueillir et de digérer. Il apparaît donc important de ne pas aller trop vite et d’avancer avec discernement. Cela nous pousse à réfléchir à l’articulation individus – associations pour la suite de notre travail.

  • Le troisième objectif prévoyait l’élargissement de ce processus de médiation favorisant la résolution non-violente du conflit en Israël - Palestine à d’autres associations européennes.

La participation active et efficace des organisations NOVA (espagnole) et BSV (allemande) confirme l’intérêt de cette orientation. Cette coopération opérationnelle démontre la possibilité d’un travail en commun à partir de visions communes. Nous avons aussi des contacts avec des associations italiennes qui sont intéressées par notre démarche. Ce projet a permis aussi aux partenaires israéliens et palestiniens de connaître l’existence du réseau européen EN-CPS (European Network for Civil Peace Services), ressource pour leurs actions.

Le quatrième objectif visait à poursuivre en France dans les quartiers le travail de présentation des associations israéliennes et palestiniennes qui souhaitent vivre ensemble, dans le but de désamorcer les tensions communautaires attisées par ce conflit.

Sur ce point, notre bilan est assez mitigé.

Car si les rencontres avec les associations de Saint-Fons et de Villeurbanne étaient riches en échanges de qualité, le faible nombre de personnes présentes à ces occasions attestent sans doute d’une information insuffisante ou au moins d’une organisation mal adaptée (date et heure).

Il nous semble donc important d’améliorer nos capacités à communiquer sur ce sujet et à travailler plus étroitement en amont avec les partenaires locaux (associations et institutions locales de l’agglomération).

En ce qui concerne l’organisation de ces rencontres, notre expérience de 2006 a permis d’ac¬ompagner efficacement les relations humaines pendant la rencontre. Notre expérience dans l’animation et la gestion des conflits par des méthodes non-violentes se révèle très efficace pour créer un groupe homogène en quelques jours.

L’aspect logistique est vraiment efficace (matériel informatique, sonorisation, documents de préparation, gestion des transports). Le partenariat avec les 2 lieux de séjours (Dolomieu et CISL) a très bien fonctionné une fois encore.

La difficulté de la langue d’échange en anglais a été surmontée en partie par l’utilisation d’une interprète. Il s’est posé le problème de la traduction anglais – arabe cette année.

Il faut souligner l’importance de l’aide des militants du MAN Lyon lors des déplacements sur l’agglomération et dans la préparation des réunions publiques. La réussite de ces rencontres tient aussi beaucoup à la qualité des relations entre le MAN et les différents acteurs locaux (personnel politique, échanges avec les assistantes et assistants des élus, lien avec les ser¬vices techniques, …).

La difficulté principale que nous avons rencontrée est l’importance du travail de préparation du séminaire. Si nous avons déjà souligné l’intérêt de la pré rencontre à Lyon, il faut souligner la difficulté d’un travail en équipe avec des personnes dispersées (à Paris et Lyon). Le travail avec une stagiaire demande aussi un suivi important. La nécessité d’une personne semi-permanente pour la préparation, la réalisation, et le suivi devient incontournable.

Commentaire

Les organisateurs retiennent comme éléments très positifs l’apprentissage et la pratique de la communication non-violente et la réflexion commune sur des modes d’interventions non-violentes de plus la rencontre un exemple pour désamorcer les tensions communautaires en France, même si l’impact des rencontres est assez limité puisqu’ils n’ont rencontré que quelques groupes de jeunes.