Lyon, juillet 2007
Rencontre entre israéliens et palestiniens à Lyon juillet 2007, échanges avec la société civile lyonnaise
Rencontres officielles et publiques.
Mots clefs : Travailler la compréhension des conflits | Dialogue entre les acteurs de paix | Résistance civile et pacifique à la guerre | Intervention civile de paix | Mouvement pour une alternative non violente (MAN) | Palestine | Israël
I. Lundi 9 juillet 2007
Le matin, le groupe est accueilli à l’hôtel de ville de Lyon par Gilles Buna, adjoint au maire. Après la cérémonie d’accueil, nous sommes accompagnés pour une visite guidée des salons de ce bâtiment.
Pour le déjeuner, la CIMADE, partenaire de ce projet, nous reçoit dans ses locaux. La présence de plusieurs membres de cette association permet des échanges fructueux et enrichissants pour tous.
L’après-midi, le groupe se sépare en deux pour rencontrer des élus et des associations de quartier à Saint-Fons et à Villeurbanne.
A Saint-Fons, les échanges portent autant sur les influences du conflit dans les cités françaises que sur les actions de la société civile et ses implications politiques en Israël et Palestine.}} Les participants du séminaire expliquent leurs engagements et leur présence : « Cela me renforce dans ma conviction qu’une guerre ne peut jamais se justifier. (…) Voilà pourquoi j’ai décidé de refuser d’être affecté dans les territoires occupés. », explique un Israélien, conviction renforcée par ce Palestinien : « La violence a détruit toute ma famille, mon père a été incarcéré pendant 10 ans, mes frères aussi et moi aussi, j’ai été blessé ; aujourd’hui je suis un acteur de paix. ». Un autre souligne l’importance du soutien international auprès de leurs propres organisations et actions, d’autant plus que « c’est difficile de dire autour de soi qu’on est pour la paix et qu’on veut dialoguer avec les autres », « les refuzniks sont souvent considérés comme des traîtres dans leur famille ».
A Villeurbanne la rencontre a lieu dans le Centre social du Tonkin, en présence de jeunes Villeurbannais, de 2 animateurs et de Monsieur Berthinier, adjoint à la mairie de Villeurbanne. Une présentation de la situation a été faite sur l’évolution des mentalités autour du conflit en Israël et en France. Maintenant à Villeurbanne, le conflit est un facteur d’écart entre les différentes parties de la population. L’opinion est partagée mais il y a des partisans de la politique israélienne, principalement des personnes de religion juive, ce qui donne un aspect religieux au conflit. Les musulmans pensent qu’il y a un appui très important de Villeurbanne qui est jumelée avec une ville « juive » : Bat Yam, mais pas avec une ville « arabe ».
Les Villeurbannais présents soulignent que si les jeunes de culture juive et ceux de culture musulmane pouvaient se rencontrer ce serait un grand progrès. C’est pourquoi la méthode utilisée pendant la première partie du séminaire pour s’écouter, et qui a été utilisée lors de cette réunion, serait très utile aussi pour les jeunes de ce quartier.
L’équipe précise que le centre social, structure laïque, reçoit des gens d’origines culturelles diverses : française, d’Afrique noire, du Maghreb, en difficulté sociale ou culturelle, de religion catholique ou musulmane mais aucune personne de religion juive.
Le soir, nous nous retrouvons pour la dernière soirée tous ensemble. Après un jeu de retrouvailles, nous reprenons un débriefing en commun avant de faire le point sur la préparation de la suite de cette rencontre : agenda et communication.
Il est décidé d’utiliser le réseau Internet pour entretenir les liens et s’informer mutuellement : par la diffusion des adresses, par la création d’un groupe, et par un site commun – tout en prenant la précaution de poser les règles de base de cette pratique et d’en parler auparavant dans les associations de référence.
La mise en place d’un agenda commun se heurte à la difficulté de trouver un consensus sur certains des points importants.
Ainsi l’ensemble des représentants d’associations palestiniennes n’imagine pas pouvoir s’engager, au moins dans l’immédiat, avec les associations israéliennes qui acceptent le sionisme. Le constat est difficile à admettre et à accepter par chacun. D’autant plus que cette décision se réfère aux positions de l’association représentée et non aux individus eux-mêmes : l’aspect collectif se distingue de l’aspect individuel.
Rappelant que la construction d’un consensus est toujours difficile, nous proposons de pouvoir revenir ultérieurement sur cette question, en faisant preuve d’imagination, puisque la présence même de chacun à cette rencontre atteste de la volonté de construire quelque chose ensemble. Nous rappelons que cet obstacle même fait partie du processus puisque « la paix se construit entre des ennemis et non entre amis » et qu’il s’agit de construire ensemble le chemin dans cette direction, à partir de points de départ qui ne sont pas identiques.
Finalement, une première date de rencontre est décidée entre les associations palestiniennes et les deux associations israéliennes.
Nous suggérons alors aux participants de faire le point avec les associations qu’ils représentent et de nous informer des suites envisagées de chaque côté. Nous précisons que nous restons disponibles pour étudier leurs demandes.
Après un temps d’évaluation individuelle par écrit, nous terminons ce temps de travail par un jeu de clôture.
Pour conclure ce séjour, nous prenons le temps d’un partage de pâtisseries et boissons, accompagnés par les personnes qui ont co-organisé le déroulement, avant de nous dire au revoir avec émotions.
II. Mardi 10 juillet 2007
Les départs s’échelonnent au cours de la journée – et sous la pluie.
Commentaire
Echanges avec des associations et des jeunes de la région lyonnaise. La rencontre constitue un exemple de dialogue qui pourrait être pris comme modèle pour favoriser le dialogue entre jeunes de différentes cultures et religions dans les banlieues en France.
Notes
Echanges avec des associations et des jeunes de la région lyonnaise. La rencontre constitue un exemple de dialogue qui pourrait être pris comme modèle pour favoriser le dialogue entre jeunes de différentes cultures et religions dans les banlieues en France. Les participants souhaitent établi un agenda d’activités en commun mais de sérieuses difficultés se font sentir. Comment travailler entre elles et surmonter des obstacles qui font perdurer le conflit israélo-palestinien ?