Fiche d’expérience Atelier : Israël-Palestine : stratégie non-violente et rencontre internationale pour la résolution du conflit.

Lyon, juillet 2006

Bilan des participants à la rencontre entre israéliens et palestiniens à Lyon en juillet 2006

Bilan de la rencontre des participants israéliens et palestiniens.

Mots clefs : Travailler la compréhension des conflits | Dialogue entre les acteurs de paix | Résistance civile et pacifique à la guerre | Mouvement pour une alternative non violente (MAN) | Palestine | Israël

I. Bilan de la Rencontre

A l’issue de ces dix jours de séminaire, nous pouvons sans difficultés, dresser un bilan positif, les objectifs fixés au départ ayant été presque complètement atteints.

  • 1. Les militants Israéliens et Palestiniens ont pu se rencontrer en région lyonnaise et travailler ensemble pendant ces dix jours sans incident majeur – en dehors de l’absence de la participante habitant Gaza et qui n’a pas pu quitter le territoire.

  • 2. Les temps d’ateliers, de réunions, de rencontres extérieures, et de vie commune au quotidien, leur ont permis de mieux se connaître mutuellement, de mieux comprendre leurs réalités et de découvrir leurs actions respectives. L’importance d’une progression contrôlée et de l’utilisation des temps de jeux de mise en confiance ont démontré leur efficacité. Les temps de « retour sur le vécu » sont vraiment nécessaires (« météo » personnelle, débriefing entre associations puis ensemble)

  • 3. L’acquisition et le partage de la connaissance et des outils de la non-violence n’ont pas été aussi approfondis que nous l’aurions souhaité : nous avons choisi de laisser la priorité à leurs demandes de discussions sur les sujets qu’ils choisissaient. Cependant la qualité des échanges, tant sur la forme que sur le fond, a démontré la possibilité de mettre en pratique des méthodes et principes de la non-violence et leur efficacité. Le cadre posé au départ et le travail de base sur la communication a facilité le climat d’écoute, de confiance et de respect.

  • 4. Les rencontres auprès des habitants de l’agglomération lyonnaise ont donné l’occasion aux participants israéliens et palestiniens de témoigner de leur vie quotidienne et de leurs actions en Israël et en Palestine. Ces témoignages ont souvent été suivis d’échanges enrichissants pour tous, pour eux comme pour les Français.

  • 5. La proposition de coopération entre acteurs de paix d’Europe, d’Israël et de Palestine s’est concrétisée par des propositions concrètes et des référents se sont proposés pour assurer la mise en place et le déroulement de chaque action. La demande d’une suite et de nouvelles rencontres en France est très forte et témoigne du succès de cette initiative.

Au-delà de la réalisation des objectifs, un résumé des débriefings quotidiens et de l’évaluation finale par les participants donne un aperçu de leurs bonnes appréciations.

II. Les participants

Globalement, ils ont apprécié le déroulement du séminaire, avec un partage du temps en ateliers, entre eux et de rencontres à l’extérieur.

Cependant, beaucoup auraient souhaité avoir encore plus de temps pour parler entre eux des sujets qui les préoccupent directement. Ils ont eu parfois l’impression que ces échanges avec d’autres leur diminuaient ces temps de discussions privilégiés. Ils estiment qu’ils auraient ainsi pu apprendre davantage. Certains auraient souhaité plus d’apports sur la non-violence et de débats sur la situation locale en France. Plusieurs regrettèrent aussi que la maîtrise de la langue de travail, l’anglais, n’ait pas pu être semblable pour tous, en particulier dans l’équipe d’organisation.

Au cours des échanges entre eux, ils ont apprécié d’entendre la culture et la réalité de l’autre, les besoins et les préoccupations de chacun. Ils ont pu voir évoluer leurs peurs et faire évoluer leurs représentations sur « l’autre », et prendre conscience de ces changements, de ces « bouleversements internes ».

L’expérience de pouvoir se parler dans une discussion attentive et non polémique, avec « une parole honnête et émotionnelle », une grande qualité d’écoute et d’accueil de la parole de l’autre, leur confirme que « faire quelque chose ensemble, quand on s’écoute et que l’on se comprend » est possible. Pour eux ce temps est porteur d’espérance et développe la confiance, notamment dans la création de liens interpersonnels.

Certains ont souligné l’importance de se « rencontrer en terrain neutre, en France, car nous n’avons pas de pression de l’entourage ».

Ils ont apprécié de pouvoir rencontrer des « personnes qui nous soutiennent » que ce soit au cours des rencontres et réunions publiques ou bien avec les représentants officiels qui leur ont permis de mieux comprendre l’origine et le sens des aides apportées.

Et nombreux sont ceux qui insistèrent sur la suite à donner à cette rencontre, avec le soutien du MAN. Plusieurs ont reconnu l’importance d’un tiers comme facilitateur de l’échange et de l’écoute.

Certains s’estimant chanceux d’avoir participé à ce séminaire s’engagèrent eux-mêmes à transmettre ce qui avait été possible : « J’ai la responsabilité d’être le messager de ce qui s’est passé ici ».

Les évènements qui se vivaient dans leur pays étaient en permanence en toile de fond du séjour, dont ils suivaient l’évolution par Internet et dont ils pouvaient voir des images (occupation de Gaza, Israël - Liban lors du dernier jour), n’ont pas entravé le travail collectif.

Commentaire

Le bilan est très positif même si la plupart des participants regrettent de n’avoir pas eu plus de temps pour discuter sur les sujets de fond et apprendre d’avantage sur l’engagement non-violent.

Les rencontres externes, même si considérées comme enrichissantes, sont considérées trop prenantes alors que de nombreux sujets n’ont pu être abordés que de façon très brève.