Paris, 2005
L’Intervention Civile de Paix : Témoignages de volontaires
Les difficultés rencontrées sur le terrain et la nécessité d’être formé afin de pouvoir y répondre
Mots clefs : Théorie de la non-violence | Education à la non-violence | Formation de formateurs pour la paix | Intervention civile de paix | Organisations citoyennes et leaders pour la paix | Société Civile Locale | Equipes de Paix dans les Balkans | Organisation non-violente | Brigades Internationales de Paix | Elaborer une culture de la tolérance et de la négociation pour gérer des conflits | Favoriser l'intervention d'un tiers pour sauver la paix | Etablir le dialogue entre les acteurs et les partenaires de la paix | Soutenir des démarches de réconciliation après-guerre | Favoriser les rencontres multiculturelles | Mexique | Guatemala | Kosovo | Les Balkans
Ellen C. (PBI Mexique, 2003-2004 ; SIPAZ : 2005-2007)
Difficultés rencontrées :
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Une difficulté que j’ai rencontrée et que je continue de rencontrer sur le terrain, c’est de trouver la bonne distance par rapport à la situation : comment faire preuve d’empathie tout en maintenant une certaine distance pour se protéger émotionnellement ? On fonctionne forcément à l’émotionnel sur le terrain et c’est un formidable moteur, mais il est nécessaire de trouver une certaine distance pour analyser la situation avec recul et voir quelles sont les actions les plus adéquates dans telle situation et selon tel mandat. Quand on rencontre des hommes et des femmes menacés, on se dit qu’il est urgent de pouvoir les soutenir et on a tendance à vouloir aller vite sans considérer l’ensemble des éléments.
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Le fonctionnement en équipe sur le terrain n’est pas simple. Dans le cadre de PBI, le fonctionnement horizontal demande à ce que la majorité des décisions soient prises au sein de l’équipe en consensus, que ce soit à propos du travail ou de la vie quotidienne... et si sur le papier c’est une idée géniale, ça peut devenir très pesant dans le quotidien. Dans ces moments là on peut se rendre compte que tout le monde n’avait pas les mêmes attentes au départ (certains viennent pour le travail, d’autres pour l’expérience de vie...) et pas les mêmes outils en termes de gestion des conflits et d’un minimum de travail sur soi (capacité à exprimer ses besoins, ses peurs...).
Apport de l’ICP :
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L’ICP permet d’ouvrir des espaces dans des zones de conflits afin d’encourager des expériences de construction de paix avec justice et dignité portées par des organisations locales.
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L’ICP permet à des défenseurs des droits humains menacés de continuer leur combat pour la paix et la justice : la présence de volontaires internationaux, qui agir comme dissuasion face à d’éventuelles attaques, représente aussi un formidable soutien moral pour ces défenseurs, c’est toute la société civile qui leur dit à travers cet accompagnement : « Vous n’êtes pas seuls. »
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L’ICP vient encourager la société civile d’un pays en conflit à lutter pour construire une paix avec justice et dignité avec comme choix des armes la non-violence active.
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L’ICP créé des ponts entre une population victime d’un conflit et acteur d’un processus de paix et la société civile nationale et internationale afin de rompre l’isolement et d’encourager les initiatives locales de construction de paix avec justice et dignité.
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L’ICP prône la non-violence active comme principe et arme par excellence dans la gestion des conflits.
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L’ICP encourage la société civile à chercher ses propres issues au conflit pour établir une paix juste et durable, au lieu d’attendre de fausses solutions imposées de l’extérieur.
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Dans un conflit, l’ICP prend parti pour des valeurs universelles telles que le respect, la dignité, la justice, et c’est en s’appuyant sur ces valeurs qu’elle tente de diminuer la polarisation entre les acteurs.
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L’ICP vient encourager la société civile à renouer ou entreprendre le dialogue.
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La formation ICP donne au volontaire des outils pour que ceux qui veulent prendre soin des autres n’oublient pas de prendre aussi soin d’eux. Beaucoup trop de personnes partent avec les meilleures intentions du monde envers leurs prochains, se donnent totalement à la cause et s’oublient eux-mêmes au passage, vont au-delà de leurs limites, s’épuisent. Et alors, à ce moment-là, ils deviennent incapables d’aider qui que ce soit et se sentent dans une situation d’échec. La formation ICP aide le volontaire à prendre conscience de ses limites et de la nécessité de prendre soin de soi, afin de pouvoir effectuer une mission le mieux possible et dans la durée.
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La formation ICP amène le volontaire à se questionner sur ses motivations profondes, ses attentes et ses peurs à propos de la mission, afin de se préparer le mieux possible à la réalité du terrain.
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La formation ICP aide le futur volontaire à « savoir à quoi s’attendre » et à relativiser la portée de sa mission. Au cours de la formation ICP, le futur volontaire prend conscience qu’il ne va pas sauver le monde, qu’il est possible que le contexte général s’aggrave au cours de sa mission, que son travail est une goutte d’eau dans l’océan et en même temps un soutien formidable pour les populations locales, mais que sa présence n’est pas indispensable et que la terre continuera de tourner quand il aura fini sa mission. La formation ICP prépare le volontaire à appréhender sa mission, à la vivre et à la conclure. C’est essentiel d’être conscient de ce que l’on est capable d’apporter et où se trouvent nos limites. L‘ICP n’est pas une activité mesurable, quantifiable.
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La formation ICP donne des clefs essentielles pour travailler et vivre en équipe sur le terrain et faire face aux différents conflits qui surgissent. apprendre à reconnaître ses propres émotions, à mettre des mots sur des sentiments, à prévenir une situation d’exclusion, à ne pas tomber dans des pièges classiques de la dynamique de groupe tels que la création de boucs émissaires, à écouter l’autre, ses besoins, ses peurs, à dédramatiser des situations et à rechercher des compromis.
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La formation ICP ouvre des portes sur la connaissance de soi et de l’autre.
Rafaël T. (Collectif Guatemala : 2002-2003)
Difficultés rencontrées :
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L’adaptation à un cadre et un rythme de vie radicalement différents de celui où je suis né (Paris) n’était pas si facile. La coexistence avec ma co-accompagnatrice en communauté, fut aussi tendue parfois.
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Surtout, le fait qu’aucune violence majeure n’ait été à signaler pendant ma période de mission laissait penser que notre présence n’était pas utile, ce qui, psychologiquement, est dur à gérer. Mais notre présence était utile, sans aucun doute.
Apport de l’ICP :
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L’ICP est un outil formidable qui permet, dans une mesure encore très modeste, de rétablir la balance entre un nord/occident privilégié et un sud pauvre et opprimé. Le statut diplomatique des ressortissants du nord/occident est une arme de protection appelée à une utilité croissante. D’une manière générale, l’intervention de tiers partis ne peut qu’être bénéfique pour la limitation des violences et l’instauration d’un dialogue.
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C’est pour ça que l’ICP doit se diversifier et se professionnaliser au maximum. Elle doit savoir allier techniques non-violentes de résistance à toute forme de violence et méthodes de médiation et de facilitation du dialogue entre parties en conflit. Surtout, elle doit regrouper non pas quelques individus courageux mais une masse de volontaires convaincus et avertis.
Marie-Eve R. (EpB : 2002-2003)
Difficultés rencontrées :
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La première difficulté était celle du bien fondé de la mission et du lieu d’accueil de mon SVE. En effet, ce que l’association locale d’accueil attendait de moi n’était pas toujours conforme à ce que je pouvaisleur offrir, au regard de mes compétences, mais aussi au regard de mon statut de volontaire d’Equipes de Paix dans les Balkans (mon association française d’envoi). D’ailleurs, il n’était pas si simple de cerner les attentes de l’association d’accueil, qui était finalement preneuse de l’aide la plus large possible, qui passait notamment par la simple présence d’un international qui donnait du crédit à l’action face aux autres acteurs (et surtout financeurs) internationaux.
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Une autre difficulté est celle de trouver mon positionnement en tant qu’intervenant civil de paix travaillant au service de la non-violence. Ma difficulté était de trouver des activités support permettant d’assurer une écoute active, bienveillante, impartiale et constructive de la population. L’écoute n’étant en effet pas reconnue ni valorisée (ni acceptée par les populations locales ? ) comme une activité de terrain en tant que telle justifiant la présence d’un international.
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D’autres difficultés étaient d’ordre plus matérielles mais pas non plus des moindres. Le problème de la langue était récurrent, et nous empêchait de développer des relations approfondies, de recueillir les ressentis propres aux activités d’écoute et de débriefing (ex : lors des exercices coopératifs proposés aux enfants).
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De même, j’ai été envoyée par une petite ONG, ce qui implique des moyens financiers limités (qui tranchent avec ceux de la majorité des autres internationaux sur place, qui sont parfois décourageantes mais qui permettent une plus grande proximité avec la population locale). Cela implique aussi une absence de connaissance/reconnaissance par les partenaires locaux et internationaux.
Apport de l’ICP :
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L’ICP permet avant tout la présence de personnes étrangères à un conflit en tant que témoin, observateur, écoutant ou médiateur informel.
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Les volontaires permettent ainsi de redynamiser les liens entre les communautés ou au moins de les maintenir. Les volontaires ICP permettent de faire circuler des informations objectives entre les communautés, ce qui limite ou diminue le phénomène de diabolisation des représentations que chaque communauté porte sur l’autre lorsqu’elles sont physiquement hors de contact suite à un conflit qui les oppose.
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Les volontaires peuvent aussi proposer, initier, faire découvrir un certain nombre d’activités permettant de travailler la question de la non-violence et la construction du dialogue et de la paix. Ce travail se fait le plus souvent au sein de chaque communauté pour commencer. Ces activités requièrent des compétences particulières auxquelles les volontaires sont formés avant leur départ en mission, compétences qu’ils seront chargés de transmettre à des personnes relais localement. Ces compétences seront bien sur à adapter en fonction des besoins exprimés par les populations locales.
Bénédicte R. (EpB : 2004-2005)
Difficultés rencontrées :
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Notre méconnaissance du langage parlé localement nécessite le recours à une langue tiers (l’anglais ‘international’), elle-même pas toujours parlé ou maîtrisé par nos interlocuteurs ; souvent nécessaire d’avoir recours à des ‘interprètes’, reproduisant plus ou moins fidèlement les propos, avec plus ou moins de discrétion (comment savoir ? ).
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L’absence de coordination des ONG, internationales surtout, sur le terrain.
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La mauvaise lisibilité des administrations, que ce soit les Organisations Internationales (UN, OSCE, etc.) ou les autorités locales : difficile de savoir / de comprendre qui a la responsabilité de quoi.
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L’ampleur du travail à faire pour apaiser les peurs et les tensions, sources de violences… et l’impression que cette dimension n’est pas vraiment (pas du tout ? ) prise en considération par les autorités politiques.
Apport de l’ICP :
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Depuis la guerre, la ville de Mitrovica est divisée en 2, habitée majoritairement par la communauté serbe au nord et habitée presque exclusivement par la communauté albanaise au sud. La rivière Ibar sépare les 2 ‘parties’, le pont principal qui la traverse est contrôlé / surveillé par les forces militaires de la KFOR.
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Les habitants des 2 communautés ont donc du mal à se rencontrer, ne serait-ce que pour se voir et s’échanger des nouvelles. Même si aujourd’hui ils ont ‘le droit’ de traverser, la peur les en empêche.
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Alors il apparaît chaque jour évident que l’action des volontaires de EpB, dans une mission d’ICP, est complémentaire à l’action politique. Elle nous permet d’être auprès des habitants pour recueillir leurs témoignages, écouter leurs souffrances, leur proposer d’autres voies que la violence. Parce que nous sommes ‘tiers’ au conflit, et de passage, ils peuvent exprimer avec nous ce qu’ils vivent et ce qu’ils ressentent, sans la peur de représailles : « tu sais, ce dont je parle avec toi, je ne pourrai pas en parler autour de moi, ils me prendraient pour une traître ! »
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Par exemple, cette femme d’environ 50 ans, rencontrée dans un magasin, et qui commente le document présentant notre association et nos actions « ah, c’est bien de s’occuper de nos enfants. Oui, ils ont eu des traumatismes, mais ce ne sont pas les seuls : nous aussi nous avons été traumatisés : il faut s’occuper des adultes aussi ! » (une jeune femme travaillant dans une ONG nous confirme que depuis la guerre, la majorité des personnes âgées vivent à l’aide de traitements médicaux très lourds).
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Dans une situation telle que celle de Mitrovica, notre présence et nos actions auront permis à des personnes issues des différentes communautés de se rencontrer « tout simplement » , de se retrouver parfois (ils ou elles pouvaient être de bons voisins avant la guerre), que ce soit pour des réunions de travail ou pour des moments de loisirs. Par exemple, en quittant une soirée festive se déroulant dans notre ‘bureau - appartement’, un jeune Serbe s’extasie « C’est incroyable ce que vous faites là ! Nous permettre de nous amuser ensemble, sans se demander qui est serbe, qui est albanais, … je n’en reviens pas ! ».
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Ce travail de terrain crée entre les habitants et nous un climat de confiance qui leur offre une sécurité suffisante pour oser nous demander, et oser faire avec ‘notre protection’, ce que parfois ils n’auraient pas osé imaginer : aller vers l’autre, « l’ennemi d’il n’y a pas si longtemps » ; marcher à pied dans cette partie de la ville située « de l’autre coté » et où ils avaient peur d’aller ; retourner voir le quartier où ils ont vécu « avant » : « allons visiter le Sud ! » s’exclame un habitant du nord en montant dans notre voiture.
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La rencontre est la première étape d’un possible dialogue. Notre présence leur facilite les déplacements « en sécurité », de façon fort différente, plus souple et sans doute plus ‘naturelle’ que les ‘protections militaires de la KFOR’ !
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Notre présence et nos actions leur offrent aussi la possibilité de partager leurs idées et leurs souhaits, voire de réaliser ensemble des projets qui se ressemblent : par exemple les équipes d’animateurs-trices, de toutes les communautés, vont effectuer ensemble une formation complémentaire ; et les associations partenaires de notre projet, auxquelles nous avons proposé de prendre notre relais pour l’organisation des ateliers, sont en train de s’organiser en réseau pour faciliter leur travail : ensemble ils vont chercher des solutions aux contraintes diverses.
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Enfin, les échanges, informels surtout, que nous pouvons partager avec eux leur donne une autre vision du conflit – et du monde. Par exemple, ils imaginent toujours que « c’est mieux de l’autre coté » , car c’est aussi ce qu’ils entendent dire ; nous pouvons témoigner d’une autre réalité, pas plus simple d’un coté que de l’autre.
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L’essentiel de nos actions permet de travailler sur la peur, génératrice de comportements incontrôlés et facilement à l’origine de violences.
Charles E. (PBI Mexique : 2003-2004)
Difficultés rencontrées :
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D’abord, ma pratique de l’espagnol était tout juste suffisante au début, mon apprentissage (dans les 2 ans avant de partir) n’avait pas été suffisant.
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Sur place, le fonctionnement de PBI se fait dans le cadre d’une équipe (entre 4 à 8 personnes) avec une vie commune dans la même maison. Cette vie en commun n’a pas toujours été facile, mais cela n’a jamais remis en cause le travail d’équipe pour les activités de PBI.
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Le fonctionnement interne de PBI est « lourd », mais cela fait partie de son histoire et de sa manière de travailler.
Apport de l’ICP :
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Dans le cas du Mexique, il y a un état à la fois « démocratique » (élection avec changement de président en 2000, existence d’une presse large, partis politiques...) mais aussi une situation locale (notamment dans les 3 états du sud, Chiapas, Oaxaca, Guerrero) caractérisée par la pauvreté, la marginalisation des populations indigènes, la corruption du système politique et des fonctionnaires.
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Au Guerrero, il n’y a pas de conflit « ouvert » mais une répression diffuse et de nombreuses menaces contre les « défenseurs de droits de l’homme ». Dans cette situation, la présence de PBI permet un accompagnement de la société civile (à travers l’accompagnement de certaines personnes de cette société civile), qui elle-même lutte pour des changements structurels vers plus de justice.
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La présence internationale « accompagne » des états ou région en transition avant que des blocages politiques ne transforment des situations de crise en phénomènes violents qui entraîneront un cycle de répression et de révoltes violentes. La société civile oeuvre pour des transformations populaires et à moyen terme alors que le système politique reste dans des solutions partielles et à court terme.