Xavier Guigue, Bruxelles, marzo 2005
Israël, Palestine, une action contre les mots qui peuvent aussi « tuer »
Une ONG israélienne et une ONG palestinienne, lancent un projet commun de surveillance des médias pour promouvoir la tolérance et la modération et pour lutter contre la déshumanisation et la haine de l’autre.
Keywords: Prensa escrita y paz | Periodista | Palestina | Israel
KESHEV, Centre pour la Protection de la Démocratie en Israël (Jérusalem), et MIFTAH, Initiative Palestinienne pour la Promotion du Dialogue et de la Démocratie (Ramallah), annoncent le lancement d’un projet commun de contrôle de la couverture du conflit israélo-palestinien par les médias des deux côtés. L’objectif de ce projet à long terme est d’encourager un discours sans incitation à la haine et sans déshumanisation de l’autre, en Israël et en Palestine, par un contrôle vigilant, des actions de recherche et du lobbying. Le projet fera la promotion de médias indépendants et d’une culture de modération, de tolérance et de compréhension entre les deux peuples, ainsi que de l’application des dispositions de la Feuille de route concernant l’incitation à la haine, et ce sans nuire à la liberté d’expression.
Dans le cadre de ce projet, les manières de couvrir le conflit seront examinées dans le souci de suggérer des changements quand la couverture des événements pose problème. Un contrôle quotidien construit sur une méthodologie commune sera assuré par les deux organisations, Keshev du côté israélien et Miftah du côté palestinien. Les résultats seront transmis aux différents médias, aux décisionnaires et au public en général.
Les deux organisations reconnaissent l’importance grandissante de ce projet à la lumière de l’augmentation dans les médias, ces dernières années, de la déshumanisation, de la délégitimation et de propos tendancieux et haineux vis-à-vis de l’autre. Elles insistent sur le rôle vital que jouent les médias dans l’intensification ou la modération du discours public, comme on a pu le constater dans le cas de la République Démocratique du Congo ou du
Rwanda, où des journalistes ont été jugés et condamnés pour crimes de guerre à cause de remarques dans les médias, qui ont contribué aux massacres dans cette région. Elles considèrent que c’est une dimension qui doit être pleinement prise compte par la communauté internationale.
Keshev et Miftah organiseront sur le sujet des rencontres et des formations s’adressant aux journalistes. Ils publieront un rapport commun tous les trois mois, en arabe, hébreu et anglais. Ces rapports devraient permettre aux politiques, aux médias et au public de réévaluer les informations qui leur sont données comme des faits. Les deux organisations croient que la société civile a un rôle crucial à jouer, en demandant aux journalistes de se conformer aux critères éthiques de la profession, et de se montrer complets, précis et honnêtes dans leurs reportages
Commentario
Cette initiative montre toute l’importance que peuvent prendre les médias quand un processus de paix est en jeu. S’il est erroné de croire que les médias fabriquent l’opinion, elles jouent néanmoins un rôle d’amplificateur ou de sourdine qui peuvent influer sur le cours des choses. Il y a donc à redoubler de vigilance : à la fois pour ne pas porter atteinte à la liberté de la presse et à la fois pour que chacun puisse se forger sa propre opinion, sans prendre l’opinion d’autrui pour un fait.
Notas
source : www.lapaixmaintenant.org/
Site de Miftah : www.miftah.org/
Site de Keshev : keshev.org.il/siteEn/default.asp