Mauro Pirini, Paris, décembre 2008
La réconciliation de l’économie, de la nature et de l’humanité
C’est livre cherche à réfléchir sur l’attitude de l’homme vis-à-vis de la nature ainsi qu’à son comportement au sein de la nature même. Les pensées économiques et écologiques traditionnelles sont ainsi complètement bouleversées. Mais ce renversement des points de vue nécessite une révolution anthropologique.
Réf. : Andreas Weber, « Biokapital. Die Versöhnung von Ökonomie, Natur und Menschlichkeit », Berlin Verlag: Berlin 2008
Langues : allemand
Type de document :
I. Une économie en armonie avec la nature
Après avoir démontré (dans un ouvrage précédent) que ce n’est qu’avec et dans la nature que l’homme peut aspirer à une vie matérielle et psychologique équilibrée et saine, Weber soutient dans ce nouvel ouvrage que l’économie ne peut se développer que si elle est en harmonie avec la nature.
II. La théorie de la croissance économique en crise
La théorie de la croissance économique est en crise. Cette sorte de « religion dogmatique » à laquelle tout doit s’adapter fonde sa légitimité dans une idée fausse de la vie et de l’homme. Elle traverse aujourd’hui une crise car elle ne permet pas d’accéder au bien être. Au contraire, la « philosophie de la croissance économique » a entraîné la pauvreté, la fin de l’équilibre climatique, la réduction de la biodiversité, l’accroissement du faussé entre riches et pauvres.
L’auteur nous invite à réfléchir : nous devons adopter une conscience « économique » plus grande qui nous conduira à la création d’une nouvelle économie humaine, existentielle, « naturelle », une économie qui travaillera main dans la main avec l’écosystème pour la sauvegarde de la biosphère.
Voici une nouvelle opportunité pour une nouvelle forme de pensée et d’économie : une économie écologique soucieuse de la nature. Cette économie, durable, juste et tournée vers le futur est en mesure d’utiliser la nature tout en préservant les ressources et la richesse pour l’humanité.
C’est la réalité, physique et contingente (la fine de l’ère du pétrole) qui nous amènera enfin à ce nouveau paradigme, à cette nouvelle pensée.
III. La nécessité de nouvelles théories.
L’humanité a finalement une chance : abandonner les vieux modèles pour en choisir de nouveaux, plus adaptés à la réalité d’aujourd’hui. Nous sommes en effet prisonniers du XIXème siècle, des fausses théories du progrès.
Aujourd’hui grâce au prix Nobel Stieglitz, nous savons que le libre marché est simplement une « utopie physique ». Selon l’auteur les anciennes théories du progrès qui ont dominé le monde jusqu’à nos jours sont des théories épistémologiques, eschatologiques, messianiques en ce sens qu’elles promettent des récompenses futures et un « présent » douloureux.
Une des idées fausses qui provient de la science biologique est que l’homme est une sorte d’être mécanique et que les émotions sont de simples illusions. L’idée de l’homme rationnel qui agit pour maximiser la victoire est également fausse. Selon l’auteur la rationalité et l’efficacité ne suffisent pas à garantir les bases du succès de la vie.
IV. Une économie écologique
L’auto-organisation et l’aide réciproque peuvent contribuer à ce succès. Jusqu’à aujourd’hui l’homme avait une connaissance limitée de l’écosystème, de son fonctionnement et des ses limites. Il est temps que l’homme change de direction.
Il faut une nouvelle politique de la vie, qui soit en mesure de soutenir et de réaliser « l’économie écologique ». Cette « politique de la vie », dans laquelle l’économie ne se sépare pas de l’écologie est basée sur certaines lois qui pourraient révolutionner également les systèmes démocratiques. Selon l’auteur cette nouvelle politique équivaut à la sagesse. La route est donc encore longue. Mais certains avancent dans cette direction. Cet ouvrage accompagne le lecteur dans un univers où l’économie et l’écologie coopèrent grâce aussi à certaines intuitions parfois visionnaires.
Commentaire
Dans cet ouvrage l’auteur parvient à expliquer avec force l’importance de l’écologie comme étant une sorte de « science de l’organisation de la vie ». Weber nous accompagne dans cette réflexion en nous montrant comment les études et les recherches de certains « économistes verts » concordent pleinement avec la nécessité immédiate d’intégrer dans notre mode et système de vie le concept de « commerce durable » et du respect de la nature.
L’auteur explique que c’est avec une sorte d’« inaction créatrice » (fondée sur la mesure et l’équilibre) qu’il est à nouveau possible d’obtenir le bien-être et la joie. Weber semble ici redécouvrir « l’otium » comme l’imprescriptible compagnon du « negotium ». L’économie locale et non celle globale doit être renforcée pour garantir la biodiversité ainsi que les besoins du travail et du salaire. C’est dans ces « espaces » où le local est redécouvert que la dimension humaine trouve son sens.
Ce livre s’inscrit dans un groupe d’ouvrages portant sur le lien entre « Ressources naturelles /écologie/ défis environnementaux et paix », que nous avons choisis de vous présenter en vue d’étayer la fiche d’analyse transversale sur ce même thème, intitulée « Le gouvernement local de l’écologie ». Il s’agit en effet de faire état/ou de mettre en exergue d’une part les liens entre écologie et paix et notamment la façon dont le gouvernement local peut favoriser l’écosystème à travers le développement d’une économie en harmonie avec la nature et d’autre part la nécessité d’une sorte de « révolution biologique » qui amènerait l’homme à reconnaître les éléments de la nature comme des « êtres » porteurs de valeurs.