Mauro Pirini, Paris, décembre 2008
Tout sent. L’homme, la nature et la révolution des sciences de la vie.
Dans cet ouvrage l’auteur décrit comme la biologie a redécouvert, grâce au travail des penseurs lointains du « mainistraming darwinien », le rôle de la subjectivité comme moteur et énergie de vie. Pour cette « nouvelle biologie » le rôle des valeurs est central.
Réf. : Andreas Weber, « Alles fühlt. Mensch, Natur und die Revolution der Lebenswissenschaften », Berlin Verlag, Berlin 2007
Langues : allemand
Type de document :
Une « nouvelle biologie »
Dans cet ouvrage l’auteur décrit comme la biologie a redécouvert, grâce au travail des penseurs lointains du « mainistraming darwinien », le rôle de la subjectivité comme moteur et énergie de vie. Pour cette « nouvelle biologie » le rôle des valeurs est central.
Cet ouvrage propose clairement une vision qui s’oppose à la conception « mécaniciste » de la vie, sans pouvoir offrir une « alternative irrationnelle » à la science. L’auteur semble vouloir proposer une « science du coeur », une troisième voie qui offre une alternative à la thèse évolutionniste et à la thèse des ceux qui croient en la création. La voie que l’auteur propose est celle de « l’écologie créatrice », qui place au centre de la création la vie, ses valeurs et non la matière. La nature que l’auteur nous présent n’est pas l’objet de la science mais plutôt le lieu de l’expérience.
Première partie : toute forme de vie n’est pas une machine
Dans la première partie du livre, Weber nous entraîne dans un long voyage au cœur de ses expériences de jeunesse à la rencontre des biologies et des chercheurs de toute l’Europe.
Il explique comment il est arrivé à la conviction que la nature est quelque chose de plus que la somme des seuls éléments qui la composent et décrit la façon dont il est parvenu à se faire une idée de la « vie » elle-même. Ses théories offrent une nouvelle perspective à la biologie : nos caractéristiques propres en tant qu’être humain ont un principe d’organisation semblable à celui des cellules. « Bien que ces dernières soient privées de conscience, la sensibilité, et les valeurs fondamentales pour la vie sont communes à l’homme comme aux autres êtres ». Selon cette approche, chaque forme de vie aussi simple soit elle n’est pas une machine. Cette idée semble révolutionner l’ensemble de la pensée biologique.
Deuxième partie : la « neuroscience affective »
Dans la deuxième partie du livre l’auteur se concentre sur l’expression. Si une forme de vie n’est pas une simple machine inanimée, mais qu’elle correspond à des valeurs et à une signification précises, alors cela signifie que ces mêmes valeurs doivent et peuvent êtres visibles. En effet, les valeurs d’un organisme ne sont pas abstraites, elles déterminent la survie du corps, qu’il s’agisse d’un être humain ou d’une cellule.
L’auteur utilise,dans cette partie, les théories de la « neuroscience affective ». L’émotion n’est pas invisible, mais elle prend, dans la nature, une forme spécifique. Les valeurs qu’un organisme poursuit ne sont pas abstrait mais au contraire de ces valeurs dépend la survie du corps.
Troisième partie : les relations entre la nature et notre « moi »
Dans la troisième partie, l’auteur va à la découverte des relations entre la nature et notre « moi » ; il s’interroge sur les raisons pour lesquelles la nature est si importante pour notre santé. « Nous ne faisons pas seulement partie de la nature. La nature fait partie de nous. Pour nous comprendre nous devons pouvoir nous reconnaître dans d’autres formes de vie… Avec la disparition de la nature nous allons à l’encontre d’une menace encore plus grande : la perte de l’amour ».
Quatrième partie : la beauté
Dans la quatrième partie du livre, l’auteur analyse une expression particulière de la nature : la beauté. Elle devient essentielle pour l’homme parce que, dans la vision de l’auteur, elle n’est rien d’autre que « la voix de la nature qui est au fond de nous ».
Cinquième partie: symbiose
La cinquième partie du livre, appelée symboliquement « symbiose », nous rappelle dans quelle mesure nous faisons partie de la biosphère, comme acteurs particuliers d’un grand Réseau, liés inextricablement au monde.
Conclusion
Dans la conclusion, l’auteur analyse les conséquences d’un point de vue éthique, pour la sauvegarde et la tutelle de la nature, de l’interrelation entre l’homme et le reste de la création. Prendre soin de la nature signifie donc prendre soin de soi-même. Le livre termine par un glossaire intéressant et il propose une bibliographie très riche.
Commentaire
L’ouvrage et les thèses de l’auteur se fondent sur l’intime conviction que la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui est le résultat d’une façon de penser erronée. Celle-ci a été crée dans le passé et a conduit le monde au bord du précipice. Mais il ressort de ce livre un certain optimisme : derrière la menace se cache toujours une opportunité d’amélioration.
Le destin de l’humanité dépend de l’image que nous avons de nous-même et de la vie.
Ce livre s’inscrit dans un groupe d’ouvrages portant sur le lien entre « Ressources naturelles /écologie/ défis environnementaux et paix », que nous avons choisis de vous présenter en vue d’étayer la fiche d’analyse transversale sur ce même thème, intitulée « Le gouvernement local de l’écologie ». Il s’agit en effet de mettre en exergue d’une part les liens entre écologie et paix et notamment la façon dont le gouvernement local peut favoriser l’écosystème à travers le développement d’une économie en harmonie avec la nature et d’autre part la nécessité d’une sorte de « révolution biologique » qui amènerait l’homme à reconnaître les éléments de la nature comme des « êtres » porteurs de valeurs.
Notes
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Il n’existe pas de traductions en italien ou en français de l’ouvrage : la présente fiche a été traduite par Simone Giovetti.