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En librairie

Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, Berlin, novembre 2008

Environnement et paix. Une solution révolutionnaire. Désarmer l’Europe pour sauver le futur.

S’inscrivant dans la meilleure tradition du « j’accuse » social, le livre de Carla Ravaioli est un vrai ouragan de mots et d’attaques à l’encontre du système capitaliste et néo-libéral. Mais plus qu’un simple cri d’indignation, ce livre est aussi et surtout un livre politique et engagé. Ce n’est pas un hasard si le destinataire de cet ouvrage est la gauche italienne et européenne.

Mots clefs : Initiatives pour l'Ecodéveloppement | Ressources naturelles et paix. Préserver et partager les biens publics mondiaux. | Parti politique | Commission européenne | Apprendre une culture de paix | Reconstruire la paix par le développement | Reconstruire de nouvelles relations politiques | Europe

Réf. : Ravaioli, Carla, Ambiente e pace. Una sola rivoluzione. Disarmare l’Europa per salvare il futuro, Edizioni Punto Rosso Collana Libri/FMA n.19, Milano, 2008., Environnement et paix. Une solution révolutionnaire. Désarmer l’Europe pour sauver le futur.

Langues : italien

Type de document :  Ouvrage

Une utopie réalisable

Cet ouvrage propose une utopie réalisable, une « utopie douce », le dernier chapitre étant intitulé « réinventer la révolution ».

Carla Ravaioli part d’une déclaration du secrétaire général des Nations Unies de novembre 2007, Ban Ki Moon, qui a repris une affirmation tirée du dernier rapport Ipcc (le comité intergouvernemental sur le changement climatique de l’ONU): « il faut couper le PIL mondial annuel pour réduire les émissions de gaz qui dégradent le climat, comme le recommande le protocole de Kyoto ».

Cette déclaration pratiquement ignorée par la presse internationale est d’une portée révolutionnaire. Elle peut, selon l’auteur, représenter le point de départ pour lancer la proposition de « démilitariser l’Europe ». La révolution serait de bloquer la croissance en réduisant le niveau de production ce qui aurait comme conséquence des retombés positives pour le climat et une tournure pacifique dans les relations internationales.

Mais par où commencer ? D’abord par la prise de conscience de quelques vérités :

  • Le système capitaliste est responsable des problèmes sociaux et des problèmes écologiques ;

  • La crise écologique est directement liée à l’accumulation du capital ;

  • Enfin, il existe un rapport direct entre la croissance du PIL et la guerre. L’industrie des armes représente en effet une partie très importante du PIL mondial.

La crise écologique pourrait devenir pour la gauche une opportunité de revoir et d’actualiser sa lecture traditionnelle du conflit social. L’environnement serait un moyen pour démanteler le système capitaliste. En ce sens la crise de l’environnement est vue comme l’énième crise systémique du capital. Il revient à la gauche de prendre en charge la menace environnementale en conformité avec sa fonction historique. Le cadre idéal pour mettre en pratique cette « idée choc » est celui de l’Union Européenne. Pour que cela puisse concrètement se faire, il faut que l’environnement se transforme, qu’il ne soit plus une « variable » mais une « constante » et devienne ainsi la référence des politiques.

L’Europe doit redécouvrir ses racines. Une Europe qui serait à l’origine d’un changement radical comme le désarmement et deviendrait ainsi un exemple pour le monde entier. L’Afrique et l’Amérique Latine pourraient être des alliés stratégiques de l’Europe dans cette révolution où le pacifisme et la défense environnement deviendraient les mots clés.

Commentaire

Cet ouvrage est d’une lecture parfois difficile à causes des thèses divergentes qui l’animent. Les thèses que l’auteur défend dans l’ouvrage semblent se partager entre une polémique radicale et une sorte de réédition de la critique marxiste. Mais c’est en même temps un livre fort qui attire toute notre attention sur l’hypocrisie de la politique et sur l’utopie du « faux pacifisme » (notamment européen) des défenseurs de l’environnement.

Carla Ravaioli semble vouloir pousser à l’extrême une position connue au niveau académique depuis un certain nombre d’années (et notamment en Allemagne) : celle d’une Europe active comme acteur international et crédible qui fonde sa légitimité en tant que puissance civile.

Mais malheureusement les propos de Carla Ravaioli s’apparentent parfois plus à une accusation qu’à une vrai proposition politique. Pour que la proposition « choc » qui apparaît dans le livre puisse être crédible il aurait fallu des argumentaires d’un autre registre. L’autre problème majeur de cet ouvrage qui le rend compliqué tient au fait que les différents champs d’analyse se mélangent au point que parfois le lecteur perd le fil conducteur qui guide les propos de l’auteur.

Ce livre s’inscrit dans un groupe d’ouvrages portant sur le lien entre « Ressources naturelles /écologie/ défis environnementaux et paix », que nous avons choisis de vous présenter en vue d’étayer la fiche d’analyse transversale sur ce même thème, intitulée « Le gouvernement local de l’écologie ». Il s’agit en effet de faire état/ou de mettre en exergue d’une part les liens entre écologie et paix et notamment la façon dont le gouvernement local peut favoriser l’écosystème à travers le développement d’une économie en harmonie avec la nature et d’autre part la nécessité d’une sorte de « révolution biologique » qui amènerait l’homme à reconnaître les éléments de la nature comme des « êtres » porteurs de valeurs.