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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Fiche de document Dossier : L’intervention Civile de Paix

, Paris, octobre 2001

Pourquoi développer l’Intervention Civile de Paix ?

« Les questions posées par l’Intervention Civile de Paix devraient être l’affaire de tout le monde, pas seulement de certaines commissions ministérielles. »

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Réf. : Intervention civile de paix, Actes du colloque. Assemblée Nationale, Paris, 26 et 27 octobre 2001.

L’Intervention Civile de Paix mérite des crédits, sur un long terme.

Quand la réforme du Service national a été examinée, fin 1999, nous avons pu aborder la question du Volontariat Civil de Paix. Celle-ci est parue totalement saugrenue et complètement idéaliste à bon nombre de nos interlocuteurs issus du Ministère de la Défense ou du Ministère des Affaires Étrangères. La paix était vraiment une chose trop sérieuse pour être confiée à des civils ! (… )

Une intervention militaire se situe dans un court terme, dans une actualité immédiate, alors que la situation s’est dégradée depuis longtemps, et qu’on l’a laissée se dégrader. On arrive donc à des situations en fait assez inextricables, où l’on n’a que le choix entre des mauvaises solutions. C’est ici que le facteur temps intervient. Les politiques, eux, ont trop le nez rivé sur l’actualité, les sondages d’opinion, leur réélection éventuelle. Ils sont dans le court terme : « Il faut que je rassure mon opinion publique, il faut que je montre que je fais quelque chose, dans l’immédiat ». C’est flagrant, combien de conflits, de situations a-t-on laissés dégénérer et arriver à des stades tels qu’il devient ensuite très difficile de faire quelque chose, par manque d’anticipation puis manque de suivi ! (…)

Après une intervention militaire, c’est-à-dire une fois que les caméras sont éteintes, une fois que l’explosion a eu lieu, qu’est-ce qui se passe ? Eh bien, on laisse à nouveau les choses se dégrader, s’envenimer. Les grandes promesses sur le soutien, la coopération économique n’arrivent pas. C’est le cas pour la Bosnie. Je cite cet exemple parce que j’y étais encore récemment. Ce que les gens veulent, c’est revivre, c’est avoir une activité économique, un emploi, de quoi manger, un logement, une école pour les enfants, des dispositifs de santé publics. Or cela n’arrive pas, ou mal. Alors effectivement, on voit beaucoup de dispositifs, armés ou non, on voit beaucoup de gens, les ONG, des représentants de toutes sortes, mais à quoi sert tout ce foisonnement d’initiatives tous azimuts, mal coordonnées ? La prévention des conflits, leur anticipation, et le suivi des événements me paraissent des éléments essentiels, non seulement pour l’Intervention Civile de Paix mais dans l’action politique. Cet aspect est un problème crucial pour nous. (…)

Et où trouver l’argent ? Quand on prévoit de dépenser des milliards d’Euros pour alimenter des budgets militaires, encore et toujours sans trop se poser de questions fondamentales, je me questionne. Je ne dis pas que l’Europe doit se dispenser d’une force armée et de moyens militaires. Mais lesquels choisir ? Pour quoi faire ? Je constate seulement, pour ce que nous faisons aujourd’hui, il n’y a jamais d’argent. Pour le Volontariat Civil de Paix, pour le Volontariat de Solidarité Internationale, nous n’arrivons à obtenir que des miettes, alors qu’ils devraient véritablement s’inscrire sur une ligne budgétaire, à long terme.