Larbi Bouguerra, Paris, novembre 2007
Epidémie de choléra en Irak
La guerre, en détruisant les infrastructures, apporte dans son sillage les maladies hydriques, jadis inconnues en Irak, dont les hôpitaux et le corps médical étaient réputés dans tout le Moyen-Orient.
Mots clefs : Assainissement des eaux et paix | Préserver la qualité de l'eau | Reconstruire l'infrastructure | Irak
Réf. : Cara Buckley, « Gunmen dressed as Iraqi troops kill at least 11 in village near Bagdad », The New York Times, 23 novembre 2007.
Langues : anglais
May Yassem, porte-parole du Ministère irakien de la Santé a déclaré que des cas de choléra ont été signalés au cours des dernières semaines.
79 cas ont été rapportés, selon elle, la plupart dans les bidonvilles de la partie orientale de la capitale Bagdad, là où les conditions sanitaires sont les plus mauvaises.
Le choléra a tué 23 personnes en Irak en 2007 a ajouté Mme MayYassem et, pour tout le pays, 4626 cas ont été enregistrés.
Pour juguler cette maladie, le Ministère irakien de la Santé a commencé à distribuer des comprimés pour purifier l’eau dans les zones les plus fortement touchées par l’épidémie.
Commentaire
Le choléra est une maladie hydrique, transmise par l’eau contaminée par les matières fécales. Elle peut être due soit à un mauvais assainissement qui fait que les eaux usées entre en contact, dans le réseau de canalisations, avec l’eau potable soit du fait d’une mauvaise hygiène et quand on ne se lave pas les mains après avoir été aux toilettes. Ce qui se produit notamment dans les cas de pénurie d’eau. La promiscuité et les mauvaises conditions de logement contribuent à l’expansion de la maladie.
Le choléra sévit à Bagdad car la guerre a détruit les infrastructures. Le manque d’électricité fait que les pompes pour envoyer l’eau (usée ou potable) dans le réseau ne fonctionnent plus. Or, un des plus puissants fleuves de la région, le Tigre, traverse la capitale irakienne.
Comme toujours, ce sont les pauvres qui payent le plus lourd tribut à la guerre et à ses désordres puisque ce sont les bidonvilles qui sont atteints. Dans les quartiers riches, les gens se cotisent pour avoir des pompes et des générateurs d’électricité et certains peuvent même recourir à l’eau minérale en emballage plastique.
Le choléra n’est pas une maladie mortelle si on dispose d’antibiotiques pour la traiter et si on recourt à une thérapie basée sur l’hydratation avec des solutions ayant une composition correcte en sels.
Cette maladie est le signe d’un dysfonctionnement grave dans la société irakienne car le pays ne manque pas d’eau et la compétence de son corps médical était reconnue dans tout le Moyen-Orient.
Hélas ! la guerre est passée par là…..
Il en résulte qu’en dépit des eaux du Tigre et de celles des barrages proches de la capitale irakienne, l’absence d’électricité, les dégâts infligés aux infrastructures par les combats et l’insécurité qui empêchent les équipes de maintenance de travailler sont autant de facteurs contribuant à l’apparition de cette affection d’un autre âge, dans un des pays qui était, il y a peu, un des plus avancés du monde arabe.