Larbi Bouguerra, Paris, octobre 2007
Le Ministre égyptien des ressources hydriques et de l’irrigation : formation spécialisée en irrigation pour les Egyptiens et les étrangers.
La formation des irriguants laisse à désirer. Le Ministère égyptien des ressources hydriques et de l’irrigation a monté un certain nombre d’ateliers pour pallier à cet état de chose. Les spécialistes en provenance des pays du bassin du Nil sont admis. Ce qui est de nature à réduire les tensions entre les pays nilotiques.
Réf. : Moumen Atallah, « Formation spécialisée des employés égyptiens et étrangers du domaine de l’irrigation », quotidien arabophone du Caire « Akhbar El Yom », 22 juin 2007, p.8.
Langues : arabe
Type de document :
La plupart des observateurs au Ministère des ressources hydriques et de l’irrigation sont d’avis que la formation acquise dans les universités égyptiennes, dans certaines spécialités, est insuffisante. C’est pourquoi le Ministère a créé, dès 1994, le premier centre de formation qui a bénéficié du soutien de la Banque Mondiale et d’autres organismes internationaux. Le centre offre des stages de formation aux ingénieurs non seulement égyptiens mais aussi à tous les spécialistes originaires des pays du bassin du Nil. C’est ainsi que 50 000 ingénieurs, techniciens et administratifs sont passés par le centre. Le Dr Dalal Naggar, président du centre régional de stage et d’études hydriques déclare : « le centre organise des cours spécialisés en langue, en informatique et dans divers champs du savoir. Il y a des cours spécialisés pour les ingénieurs, d’autres sont destinés aux techniciens et les administratifs du domaine de l’eau. Il y a même des stages destinés aux hauts cadres des ministères. Au cours de cette année, on a organisé 165 sessions ayant intéressé 3000 ingénieurs ». Le Dr Hassine Atfi, Secrétaire général adjoint au Ministère affirme de son côté que l’Egypte a été choisie comme point focal, pour les pays du bassin versant du Nil, pour former les cadres techniques spécialisés dans le cadre de stages pratiques. Une somme de 20 millions de livres égyptiennes a été allouée à cet effet et mise à la disposition de l’Initiative du Bassin du Nil (IBN).
Par ailleurs, le Dr Mahmoud Abou Zeid, ministre égyptien des ressources hydriques et de l’irrigation insiste sur le fait que ces centres permettront la formation ou la mise à niveau des spécialistes en irrigation, en assainissement, en informatique, en applications techniques, en sciences administratives et en ressources humaines. Des sommes conséquentes leur ont été attribuées.
Commentaire
Il est évident que la formation des cadres dans toutes les spécialités qui touchent à l’irrigation, à l’assainissement, à la gestion et à l’administration des ressources en eau est de la plus haute importance pour l’Egypte et ses voisins du sud dans la vallée du Nil. Le grand géographe français Jean Brunhes n’affirmait-il pas déjà au début du siècle : « …L’arrosage artificiel ou irrigation sera pour l’homme le mode supérieur de la conquête végétale dans tous las pays arides, semi-arides et désertiques ».
Il est réconfortant de voir que ces centres s’adressent à tous les nationaux de la vallée du Nil bien que les stages, les cours et les formations se déroulent au Caire pour la plupart.
L’Egypte est le pays le plus avancé du bassin nilotique. Il engrange une grande partie des eaux du Nil, ce qui ne va pas sans tensions et sans récriminations.
C’est pourquoi former les cadres des autres pays (ou les mettre à niveau) est une excellente initiative de nature à améliorer les relations avec les pays d’amont. De plus, cette initiative profite du soutien de la Banque Mondiale et d’autres organismes internationaux : ce qui lui confère plus de crédibilité et dément l’idée de propagande en faveur de tel ou tel pays.
L’irrigation est fondamentale le long du cours du fleuve car elle chasse le spectre hideux de la famine et de la malnutrition. Elisée Reclus, l’auteur de la monumentale « Géographie Universelle » (rédigée entre 1875 et 1894) écrivait dans « Histoire d’un ruisseau » (paru en 1869) : « La gouttelette d’eau se change en cellule de plante, elle se change en graine, puis en pain, et dans le corps de l’homme en parcelle de vie ».
C’est cette vie - nous le croyons fermement - qui permettra aux habitants du bassin de vivre en paix et dans la concorde car elle confère dignité et respect aux êtres le long du ruban nilotique.