Paris, septembre 2007
Geopolitique de l’Eau - Nature et enjeux
La rareté de l’eau dans le monde est depuis toujours une question qui ne laisse aucun espace à l’incertitude. Les chiffres sont éloquents : la pénurie d’eau pèse comme une menace sur les générations à venir.
Réf. : Jeanine et Samuel Assouline, Studyrama perspectives, Paris 2007
Langues : français
Type de document :
Première partie
Dans la première partie du livre, les auteurs introduisent quelques notions d’hydrologie, la science de l’eau.
L’eau, élément vital au développement de l’humanité, on la retrouve en nature dans trois états physiques : solide, liquide et gazeux.
98 % de l’eau présente sur terre est à l’état liquide et 97,5 % appartient aux océans. Elle est donc salée, ce qui la rend inapte à la plupart des besoins de l’homme.
Les 2,5 % restants ne sont toutefois pas entièrement disponibles pour l’homme puisque environ 74 % de ceux-ci sont présents à l’état solide dans les glaciers et 26 % seulement présents à l’état liquide dans les nappes souterraines, les lacs et les fleuves.
Deuxième partie
Les besoins en eau de l’homme à travers la planète sont principalement liés à trois domaines d’utilisation qui sont les secteurs :
-
agricoles (70 %);
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industriels (22 %);
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domestiques (8 %).
Si l’usage agricole est énorme et en forte croissance, ceci est principalement dû à l’accroissement de la population mondiale et de ses besoins alimentaires. Mais le problème de l’augmentation des surfaces de terres irriguées n’est pas uniquement un problème quantitatif, il s’accompagne d’un problème qualitatif lié aux propriétés de l’eau et du sol. L’« effet de serre », est sûrement en partie responsable des perturbations climatiques. Mais la déforestation aussi a des répercussions sur le climat de la planète et sur le rythme de son réchauffement, car les forêts jouent un rôle essentiel dans le bilan du CO2.
L’activité de l’homme est donc à l’origine de changements climatiques à l’échelle du globe qui peuvent influencer fortement l’hydrologie. À cause de la croissance démographique inévitable à peu près tous les pays devront faire face dans le futur, à une diminution significative de l’eau par habitant. Le défi le plus important reste donc celui de la recherche de solutions pour augmenter les ressources en eau disponibles.
Troisième partie
La troisième partie du livre est entièrement dédiée au sujet géopolitique.
Le fossé déjà grand entre les pays riches et ceux en voie de développement se creuse par l’addition du facteur eau. Les Etats les plus riches parviennent grâce à leur potentiel économique à mettre en place les infrastructures nécessaires à l’exploitation des ressources en eau tandis que les Etats les plus pauvres sont confrontés à la difficulté de trouver des organisations subventionnant les constructions des barrages ou autres infrastructures nécessaires à un approvisionnement hydraulique stable.
Le fait que l’eau ne soit pas toujours présente à l’endroit voulu a conduit les différents Etats à envisager des projets d’aménagement des fleuves à plus ou moins grande échelle afin de stocker, de dériver, de canaliser, de drainer les eaux.
Une notion, intellectuellement satisfaisante mais non pratiquée à l’heure actuelle, consisterait dans la prise en considération de la totalité du bassin hydrologique comme unité économique. Ainsi, un fleuve international serait analysé par des équipes d’experts afin de trouver les pointes géographiques stratégiques à la mise en place de barrages, de centrales hydroélectriques, de voise de navigation.
Commentaire
La rareté de l’eau dans le monde est depuis toujours une question qui ne laisse aucun espace à l’incertitude. Les chiffres sont éloquents : la pénurie d’eau pèse comme une menace sur les générations à venir.
Sur notre planète, un milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable ; globalement, il y aurait assez d’eau pour tout le monde, mais sa disparité, sa variabilité, son inaccessibilité, intrinsèques à la nature, la repartissent inégalement à travers la planète. Souvent, la rareté de l’eau dans une région est le reflet d’un manque d’infrastructures nécessaires à son exploitation ou à son transfert vers les zones où la demande est pressante.
Cependant, la quantité n’est pas la seule en cause : la surexploitation et la pollution menacent la qualité de l’eau.
La prise de conscience de la valeur et de la fragilité de l’eau nous impose une attitude responsable afin d’assurer sa pérennité, il est sûrement difficile de se soumettre à des contraintes dans le monde de facilités dans lequel nous vivons, mais nous ne pouvons pas nous permettre de vivre de façon si égoïste.
Il faut supporter le coût de l’économie de l’eau et si, à présent, on envisage d’acheter plus cher une voiture utilisant une énergie autre que l’essence, on peut désormais considérer la mise en place de double canalisations d’eau ou de toilettes sèches. Le dessalement de l’eau de mer semble la solution d’avenir pour un grand nombre de pays, et se pose comme l’ultime possibilité d’augmenter les ressources hydriques.
La naissance de conflits à travers le monde est la résultante de multiples facteurs. La pression sur la ressource, notamment en Asie, en Afrique ou au Moyen-Orient, participe à une inquiétude légitime sur un avenir incertain. L’attitude hégémonique de certains pays face à l’exploitation abusive de ressources hydrauliques communes, donne lieu à d’incontournables conflits de nature et d’envergure différentes. Le cas du conflit israélo-palestinien ne pourrait pas être compris sans tenir compte des questions liées aux ressources naturelles et notamment à l’eau. Ils sont souvent associés à un contentieux existant déjà et qui exacerbe les rivalités.
Coopération est le mot-clé pour un avenir plus sur. A l’heure de la mondialisation, et dans un monde en pleine évolution, nous sommes liés les uns aux autres et notre sécurité passe par le bien-être de tous. Si l’abus et la négligence peuvent avoir provoqué des catastrophes, la réaction doit être vive.