Larbi Bouguerra, Bizerte (Tunisie), mai 2007
Les fleuves et les cours d’eau de la planète sont menacés
Réf. : Environmental Science and Technology, 11 avril 2007, revue publiée par l’American Chemical Society à Washington D.C. Etats-Unis d’Amérique.
Les cours d’eau et les fleuves de la planète sont menacés selon un rapport datant de mars 2007 et rendu public par le Fonds Mondial de la Nature (WWF en anglais). Les fleuves en question sont :
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le Saluen ou encore Salouen (en anglais Salween ; en chinois Nu Chiang ou Lu Chiang), fleuve asiatique de 2414 km de long, né dans le plateau tibétain et qui traverse le Yunnan en Chine et fait la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie pour se jetter dans l’Océan Indien) ;
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la Plata (« le Fleuve d’argent », entre Argentine et Uruguay, vaste estuaire formé par la confluence des rios Paranà et Uruguay, au fond de son estuaire Buenos Aires et sur sa rive gauche, Montevidéo, capitale de l’Uruguay) ;
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le Danube ;
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le Rio Grande ;
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le Gange ;
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le Murray-Darling (Fleuve d’Australie de 2574 km, fleuve essentiel dans ce continent souffrant d’une terrible sécheresse),
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l’Indus ;
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le Nil ;
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le Yangtzé Kiang (Fleuve de Chine de 5500 km) ;
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le Mékong (Fleuve d’Asie de 4200 km qui naît dans le Tibet, traverse le Yunnan chinois puis le Laos, la Birmanie, le Cambodge où il forme le fameux Grand Lac (Tonle-sap) et la Thaïlande pour se jeter dans la mer de Chine en formant un immense delta au Vietnam).
Pour le WWF, certains de ces fleuves sont si endommagés que, sans de sérieux efforts de restauration immédiats, ils pourraient être à jamais perdus. D’autres sont cependant relativement intacts mais ils font face à des dégradations massives et des mesures de conservation doivent être prises.
Les principales menaces viennent des barrages et des projets d’infrastructure comme on peut le constater dans les cas du Saluen, du Danube et de la Plata.
Pour d’autres comme le Gange, le Rio Grande et le Rio Bravo, le danger vient des prélèvements excessifs - pour les villes et l’irrigation notamment- qui font que ces cours d’eau n’atteignent plus la mer parfois.
Pour le Nil - Lac Victoria et l’Indus, le danger vient des températures élevées associées au changement climatique.
En Australie, par ailleurs, ce sont les espèces invasives prenant pied dans les eaux australiennes qui constituent la principale source de préoccupation.
Pour le Mékong, c’est la surpêche qui est à blâmer et qui entrave les cycles naturels de renouvellement ; ce qui conduit à la quasi-disparition de certaines espèces, parfois uniques au monde.
Enfin, pour le Yangtzé Kiang, l’asphyxie vient de la pollution due à une industrie qui rejette sans traitement ses déchets et à une agriculture utilisant sans compter pesticides et engrais.
Commentaire
Ce rapport est fortement préoccupant car, sur ces grands fleuves – qui se situent sur les divers continents, soulignons-le - vit une partie importante de l’Humanité, des milliards d’êtres humains, et, de plus, la plupart de ces cours d’eau traverse plusieurs Etats et fournit l’eau vitale à de nombreuses ethnies. Le manque d’eau qui résulterait de la dégradation de l’état de ces fleuves constituerait une grande menace pour la paix dans le monde et condamnerait à une mort certaine des millions d’hommes.
Comme le dit le rapport, les menaces sont diverses allant de la surpêche en passant par l’invasion des espèces étrangères et la pollution.
Il ne saurait donc y avoir une solution universelle pour tous ces cours d’eau mais il est clair qu’il faut une concertation et une réglementation stricte. Il faut une entente entre les hommes comme il faut appliquer le principe de précaution ainsi que les règles du développement durable. Et, point important, il faut combattre la pauvreté et le dénuement.
De plus, insiste le WWF, des actions urgentes voire immédiates doivent être mises en route, dans l’intérêt de tous.
La paix dans le monde est à ce prix.