Simone GIOVETTI, Paris, novembre 2005
Israël-Palestine : la paix est possible. Auteurs : Isabelle Avran, Jean-Paul Chagnollaud.
La paix entre Israéliens et Palestiniens est possible. Est-ce donc juste une question de volonté ? Trois journées de débat sont organisées à Paris, à l’Assemblée nationale, en 2001 et 2002, pour comprendre les raisons de l’impasse et les désirs de paix.
Réf. : Auteurs: Isabelle Avran, Jean-Paul Chagnollaud, Les Cahiers de Confluences, l'Harmattan, Paris, 2004
Langues : français
Type de document :
L’accord de Camp David en juillet 2000 et les pourparlers de Taba, en janvier 2001, avaient donné au monde entier la sensation que les Palestiniens et les Israéliens étaient à un pas de signer un accord pour une paix juste et définitive dans la région. Seulement, il y eut le déclenchement de la deuxième Intifada.
Pour essayer de mieux comprendre ce qui s’est passé à la conférence de Taba entre Palestiniens et Israéliens, cet ouvrage rapporte les prises de parole de quelques acteurs de ces négociations ainsi que d’autres hommes politiques qui s’étaient exprimés à l’Assemblée nationale lors de trois rencontres publiques organisées en mai 2001, janvier 2002 et février 2002, par Confluences Méditerranée et Le Monde diplomatique
Le livre est divisé en trois parties qui, sous forme de compte-rendu, retracent les principales interventions des participants au débat.
La première rencontre, en mai 2001, réunissait quelques personnalités comme : Hervé de Charrette (ancien ministre des Affaires étrangères), Alain Joxe (directeur d’études à l’AHESS) ainsi que les deux anciens ministres présents à Taba, Yossi Sarid et Yasser Abed Rabbo.
À la seconde, en janvier 2002, sont intervenus les présidents de l’Assemblée nationale Raymond Forni, de la Knesset, Avraham Burg, du conseil législatif palestinien, Ahmed Qorei (Abu Alaa) ainsi que l’ambassadeur Miguel Angel Moratinos.
La troisième rencontre, en février 2002, a permis au public invité de dialoguer avec les ministres israélien Yossi Beilin et palestinien Abed Rabbo.
Cette dernière rencontre, en particulier, est très importante parce qu’elle a permis d’anticiper les espoirs de paix de chacun de ces deux anciens négociateurs de Taba, qui, le premier décembre 2003 signeront ensemble ce qui est désormais connu sous le nom d’"Accord de Genève".
En lisant cet ouvrage, le lecteur comprend la genèse de cette nouvelle tentative de relance des négociations de paix, mais aussi l’ensemble des problèmes restant à régler pour que la paix se matérialise. Les annexes présentes dans l’ouvrage (des extraits de l’accord de Genève et le résumé du sommet de Taba par l’émissaire européen Miguel Angel Moratinos) aident à mieux comprendre l’importance de l’enjeu.
Ce livre a le mérite de montrer que la solution du conflit israélo-palestinien ne passera pas par un conflit armé. La dernière des trois rencontres marque la naissance d’une initiative émanant directement de la société civile israélienne et palestinienne : l’Accord de Genève.
L’initiative de Genève est un accord de paix non officiel dans le cadre du conflit israélo-palestinien, signé sans l’aval politique du gouvernement israélien et avec des réserves de la part de l’Autorité palestinienne.
Le Pacte de Genève veut montrer qu’il est possible de conclure un accord entre les deux peuples et qu’on peut résoudre les problèmes, même les plus ardus, pourvu qu’il existe une confiance mutuelle et une volonté réelle de faire la paix.
Le dernier débat relaté dans la troisième partie du livre insiste bien sur le fait que la paix ne peut naître que d’une volonté d’aboutir, ce qui a été confirmé par la présence à l’Assemblée nationale de Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo.
Commentaire
Les diverses interventions reportées dans l’ouvrage font apparaître trois éléments primordiaux :
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Premièrement, l’unique solution possible au conflit est une solution politique, seule voie de négociation ;
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Deuxièmement, la plate-forme pour un accord de paix définitif existe déjà et est celle envisagée à Taba ;
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Troisièmement, l’existence de partenaires pour faire la paix au sein des deux sociétés est confirmée, le désir de paix devant primer sur toute autre "ambition".