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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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Fiche de défi

, , , Grenoble, janvier 2015

Le pouvoir de nuisance de Al Shabaab en Somalie

Al-Shabaab (nom original : Ḥarakat ash-Shabāb al-Mujāhidīn, “la jeunesse” en arabe) est une milice islamiste active en Somalie et opérant occasionnellement dans les pays de la région (Kenya, Ouganda). Son but est l’imposition d’un Etat islamique sunnite et de la charia en Somalie par la voie du djihad.

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Naissance

Al-Shabaab est créée en 2006 par Aden Hashi Farah “Ayro”, combattant somalien formé dans les camps afghans d’Oussama Ben Laden. A l’origine, il s’agit d’un des groupes de l’Union des Tribunaux Islamiques (UTI, née en 2002), une fédération de tribunaux islamiques qui souhaitent instaurer un Etat régi par la charia en Somalie alors même que le pouvoir central, le Gouvernement Fédéral de Transition (GFT, créé en 2004), est jeune et faible. Al-Shabaab est alors une des milices les plus radicales de l’UTI (qui rassemble divers groupes modérés et radicaux) et appelle à la “guerre sainte”. En 2006, l’Union des Tribunaux Islamiques étend son influence dans le sud du pays et prend la capitale Mogadiscio, établissant un certain pouvoir et ordre sur le territoire. L’UTI est cependant chassée quelques mois plus tard par l’Ethiopie. La milice Al-Shabaab se détache alors de l’Union des Tribunaux Islamiques et choisit la voie de la guérilla. L’Union des Tribunaux Islamiques disparaît et certains de ces membres intégreront le Gouvernement Fédéral de Transition.

Conflit depuis 2007

Depuis 2007, conflit entre d’une part le Gouvernement Fédéral de Somalie, aidé par l’Union Africaine (AMISOM) et le Kenya, et d’autre part la milice islamiste Al-Shabaab, soutenue par Al-Qaida et selon certains par l’Erythrée (accusations de la part des Nations Unies, des Etats-Unis).

En 2008, l’Ethiopie se retire de la Somalie et laisse le Gouvernement Fédéral de Transition et l’Union Africaine face à Al-Shabaab. En 2009 l’allégeance d’Al-Shabaab à l’égard d’Al-Qaida est officialisée par son nouveau leader, Mukhtar Abu Zubeyr “Godane”. Le groupe gagne en importance et absorbe d’autres formations, recrutant massivement, ce qui lui permet de prendre le contrôle des ⅔ de la Somalie (dans la région sud), y compris la capitale Mogadiscio, entre 2008 et 2011. Finalement, le Gouvernement Fédéral de Transition (GFT) l’Union Africaine et le Kenya (intervenu en 2011) reprennent progressivement le contrôle du territoire en profitant des divisions internes aux chababs ; Mogadiscio est libérée. Aujourd’hui Al-Shaabab est affaiblie mais continue de contrôler des zones rurales et de perpétrer des attentats et des exactions.

Situation en 2014

Le Gouvernement Fédéral et l’AMISOM ont gardé le contrôle de la capitale Mogadiscio. Les affrontements se sont poursuivis, et Al-Shabaab a perdu le contrôle de plusieurs villes importantes (Baidoa, Afgoye, Merka, Kismayo), même si une partie des zones rurales (régions du Moyen-Juba et du Bas-Juba, ainsi que les régions de Bay et Bakool) restent entre ses mains.

Le 19 juin 2013, Al-Shabaab a perpétré un attentat contre le siège de l’ONU à Mogadiscio, faisant 15 morts.

En septembre 2013, Al-Shabaab s’est rendue célèbre par l’attaque perpétrée contre le centre commercial Westgate à Nairobi, au Kenya ; une prise d’otage ayant duré 4 jours, faisant 68 morts et près de 200 blessés. Cette attaque s’est faite en représailles de l’intervention kényane en Somalie pour combattre Al-Shabaab. Al-Shabaab avait déjà commis des attentats à l’étranger en juillet 2010 à Kampala en Ouganda.

Recrutement

Le nombre de membres d’Al-Shabaab est estimé entre 5000 et 9000 suivant les sources. Le recrutement des Chabab se fait parmi les individus soutenant la milice, mais il y a également un grand nombre de recrutements forcés. Al-Shabaab recrute notamment des enfants soldats, par la force ou par l’endoctrinement, qui sont ensuite envoyés en première ligne.

Enfin, Al-Shabaab est renforcée par de nombreux combattants étrangers (Mujahirin), notamment des Pakistanais, des Saoudiens, des Yéménites, des Afghans, des Bengalis, des Tanzaniens, des Soudanais ; certains de ces combattants étrangers accèdent même à des postes de responsabilité.

Plusieurs sources relatent des tensions internes à Al-Shabaab, divisée idéologiquement entre les tenants d’un djihad contenu à la Somalie (pour établir un Etat islamique en Somalie) et ceux d’un djihad régional voire global.

Al-Shabaab finance ses activités par les envois de fonds de la dispora, le soutien de régimes et organisations alliés, l’aide de businessmen et de clans locaux les soutenant, mais également par le vol, la taxation.

Exactions commises par Al-Shabaab

Nombreuses attaques ciblées et attentats contre les positions du gouvernement et de l’AMISOM, les organisations internationales, mais également les populations civiles.

Tortures et exécutions illégales par les Chabab contre ceux qu’ils soupçonnent d’espionnage ou qui ne se conforment pas à leur interprétation de la loi islamique. Recrutements forcés d’adultes et d’enfants et endoctrinement. Les viols font partie des exactions commises. Attaque d’écoles et de professeurs pour imposer leur éducation. Dans les régions contrôlées, les Chabab font également du chantage sur l’aide humanitaire, menace d’une nouvelle famine.

Les Chabab ont une interprétation très dure de la loi islamique : imposition stricte de la loi coranique dans les régions contrôlées. Exécutions en public, lapidations, amputations, flagellations, mariages forcés, codes de conduite restrictifs pour hommes et femmes (interdiction de la musique, des films, de certains vêtements, à hommes et femmes de marcher ensemble dans la rue, etc.)

Source : GLOBALSECURITY.ORG, Reliable Security Information [en ligne]. 2013. Disponible sur <www.globalsecurity.org/military/world/war/somalia-maps.htm> [Consulté le 17 juin 2014]
Source : WIKIPEDIA. L’encyclopédie libre [en ligne]. 2014. Disponible sur <fr.wikipedia.org/wiki/Somalie> [Consulté le 16 juin 2014]

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