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Transformation de conflit, de Karine Gatelier, Claske Dijkema et Herrick Mouafo

Aux Éditions Charles Léopold Mayer (ECLM)

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, San José, Costa Rica, 25 - 28 novembre 2009

Construire la paix dans la région des Grands Lacs : enjeux, défis et initiatives.

Panorama de la situation de la paix dans la Région africaine des Grands Lacs.

La région des Grands Lacs a émergé comme concept d’une entité géopolitique à la faveur des conflits qui ont marqué dès la fin des années 80 un ensemble de pays voisins situés entre l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Est. Jusqu’à la fin de cette décennie là chacun de ces pays a eu son propre itinéraire de paix. Leur dynamique de conflits était considérée comme liée à des enjeux internes voire même locaux et analysée comme propres à des guerres civiles domestiques. Certes il y a eu des accords de coopération entre Etats; mais en cas d’agression d’une force extérieure contre le gouvernement d’un Etat signataire cet accord n’engageait que les armées des pays concernés.

Cependant la multiplication des guerres ou de rébellions et le nombre de plus en plus croissant des réfugiés partant d’un Etat vers d’autres en forme de chassé-croisé transfrontalier, la diversification des réseaux de circulation des armes, l’intensification des échanges et des trafics commerciaux de toutes sortes et le passage des combattants d’un pays vers un autre ont fini par créer des interconnexions entre les différents conflits nationaux pour donner naissance à des conflits régionaux. Désormais une guerre dans un pays avait des effets sur ses voisins immédiats. Ainsi la guerre civile ougandaise a eu des répercussions sur le Rwanda dont les réfugiés des années 50, installés en partie en Ouganda ont été les instigateurs de la guerre au Rwanda pour tenter de rentrer dans leur pays d’origine. Alors que l’échec des accords de paix et le génocide au Rwanda ont directement eu des répercussions directes dans le déclenchement de la guerre en République Démocratique du Congo, l’ancien Zaïre.

Dans le contexte international, toute cette conflagration a coïncidé avec la fin des partis uniques instrumentalisés par la guerre froide. Mais était-ce une simple coïncidence historique avec la géopolitique internationale de la fin des blocs ou le résultat d’une évolution interne de la conflictualité dans ces régions ou encore le premier phénomène a accéléré le second? En tout cas la région des Grands Lacs constituait un terreau favorable aux bouleversements sur lesquels la géopolitique internationale n’a pas eu d’efforts à faire afin que ce qui se passait en Europe ait un impact immédiat dans ces pays.

Contexte régional de la paix dans les Grands Lacs

De quoi et de quels pays s’agit-il? Dans le cadre de cette intervention sur les conflits et les enjeux de la paix, la région des Grands Lacs couvre le Burundi, la République Démocratique du Congo, l’Ouganda et le Rwanda. Ces pays montrent une capacité de se « contaminer » mutuellement.

En Ouganda, après que le président actuel M. Museveni a renversé son prédécesseur en janvier 1986 à la suite de plusieurs années de guerre civile, une rébellion du nom de Lord’s Resistence Army (LRA) a éclaté aussitôt afin de renverser le nouveau président et instaurer un régime théocratique reposant sur Les Dix Commandements. Cette rébellion dirigée par Joseph Kony est toujours active en Ouganda, au Soudan, au Nord-Est de la République Démocratique du Congo et en République Centrafricaine. C’est la plus vieille de la région et l’une des menaces sérieuses à la paix régionale.

Pour réussir la rébellion qui le porta au pouvoir, le président Museveni s’était fait aider par des descendants des réfugiés rwandais « tutsi » expulsés de leur pays en 1959 après la chute de la royauté et les massacres du groupe ethnique du roi. Ayant longtemps demandé au gouvernement « hutu » en place à rentrer légalement au Rwanda et devant le refus de celui-ci d’accepter ce retour, ces descendants de réfugiés ont déclenché une guerre civile à partir de la frontière Ouganda-Rwanda en 1990. Après l’échec des accords de paix signés entre les rebelles dirigés par l’actuel président Paul Kagame et le gouvernement rwandais, cette guerre civile a entraîné en 1994 l’assassinat des présidents hutus du Rwanda et du Burundi, provoqué le génocide d’un million de morts parmi les tutsi et les hutu modérés (et « métis » hutu-tutsi) ainsi qu’un peu plus d’un million de réfugiés entrés tous en République Démocratique du Congo (RDC). Ces réfugiés et fugitifs rwandais avaient en quelques jours pénétré dans les provinces de l’Est de la RDC dans le dénuement et sans structures adéquates d’accueil, mais avec de nombreuses armes. La chute du gouvernement et la fuite de l’armée consacraient la victoire de rebelles, ceux-là même qui étaient descendants des réfugiés. Le génocide, perpétré devant les forces de maintien de la paix de l’ONU, est l’échec éclatant de la paix négociée autour de la Communauté internationale.

Au même moment au Burundi, depuis la fin des années 80 jusqu’aux élections en 2005, une guerre civile déchirait le pays sur fond des massacres inter-ethniques entre les tutsi et les hutu, afin de s’accaparer du pouvoir politique, économique et militaire. En République Démocratique du Congo, l’installation de plus d’un million de personnes dans de petites villes et des camps non équipés avait provoqué une véritable catastrophe humanitaire et écologique dans les provinces du Kivu où des milliers de personnes, surtout d’enfants sont mortes de choléra. Suite au démantèlement de ces camps par l’armée rwandaise. Dans les camps de réfugiés, au Congo, les réfugiés rwandais parmi lesquels se trouvaient les anciens fonctionnaires, l’ancienne armée rwandaise et les milices qui avaient commis les massacres se réorganisaient et utilisaient les camps des réfugiés comma base arrière pour attaquer le nouveau pouvoir au Rwanda afin de reprendre le pouvoir qu’ils venaient de perdre. Le démantèlement de ces camps par l’armée rwandaise en septembre 1996 face au refus des membres du Conseil de Sécurité de l’ONU d’envoyer une force d’interposition pour résoudre les problèmes a dispersé les milices et l’ancienne armée rwandaises dans les forêts du Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo.

C’est dans ce contexte qu’une rébellion est née dans le Kivu, rébellion soutenue par le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi dans l’objectif de traquer l’ancienne armée et les milices rwandaises accusées d’avoir participé au génocide dans leur pays. Cette rébellion renversa le régime du président Mobutu en 1997. Mais un an après, en 1998, le nouveau gouvernement dirigé par l’ancien rebelle Laurent Désiré Kabila faisait face à une autre rébellion soutenue par ses anciens alliés Rwanda-Ouganda-Burundi. Cette nouvelle rébellion transformée en guerre régionale totale avait vu tous les belligérants de la région des Grands Lacs s’affronter dans plusieurs fronts, entraînant une dizaine de pays africains - limitrophes de la République Démocratique du Congo ou pas - à s’engager en appui aux groupes rebelles ou à l’armée gouvernementale congolaise jusqu’à la ratification des accords de paix et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale en 2003. Entre temps la guerre aura entraîné l’assassinat du Chef de l’Etat, l’ancien rebelle Laurent-Désiré Kabila, mis en place la mission des Nations-Unies (MONUC) avec la force d’interposition la plus nombreuse et la plus chère depuis la création de l’ONU, causé entre 3 à 4 millions de morts, victimes directes ou indirectes des conflits, provoqué plusieurs millions de réfugiés et de déplacés internes ainsi que des milliers de femmes violées et d’enfants soldats.

Nous avons donc dans ces 4 pays des gouvernements qui sont tous issus de rébellions (les chefs d’Etat sont d’anciens rebelles mais qui ont été légitimés par des élections).

Trois faits réunissent leur expérience : les rébellions que chacun des pays a connues ont d’abord été des rébellions internes avec des causes internes, par exemple le renversement d’une dictature (Ouganda, Congo), l’accès au pouvoir politique (Burundi, parce que le pouvoir politique et militaire était accaparé par un groupe ethnique), et au Rwanda nous sommes face au même type de problème mais avec un phénomène plus important : la production d’un génocide en 1994. Ce phénomène est le plus important de l’histoire des conflits en Afrique, parce que pour la première fois un conflit vécu sur le continent africain a produit une véritable catastrophe humaine où l’humanité a connu une grande déchéance : en trois mois dans ce petit pays qu’est le Rwanda, on a tué 1 million de personnes, essentiellement à l’arme blanche, c’est-à-dire, à la machette.

De quatre conflits nationaux nous sommes passés en 1998 à une guerre régionale c’est-à-dire que les rébellions qui étaient en Ouganda, au Rwanda, au Burundi et au Congo se sont jointes pour constituer ce qu’on a appelé « la 1ère guerre mondiale en Afrique » : 10 pays, 10 armées, plus ou moins 10 rébellions ont été impliqués et ce conflit se déroule essentiellement à l’Est du Congo.

Pour résoudre ces nombreux conflits et créer une dynamique de paix et de développement dans la région, les Nations-Unies et l’Union Africaine ont mis en place un organe régional, la Conférence Internationale pour la paix et le Développement dans la Région des Grands Lacs (CIRGL) chargée de la difficile tâche d’orchestrer les stratégies de la paix et du développement dans 10 Etats dont nombreux n’ont rien en commun.

Que des défis: la paix introuvable?

Mais la paix dans les Grands Lacs, très désirée, rencontre des montagnes de défis. En effet, nous nous trouvons donc dans une région qui n’a pas fait l’expérience de la paix depuis pratiquement trois décennies. Certes la guerre n’a pas eu lieu partout au même moment, mais les effets directs et indirects d’un conflit bien localisé se font ressentir dans toute la région.

La question des réfugiés et des déplacés est la plus tenace contre les efforts de paix. Plusieurs générations de ces pays ont expérimenté l’exil de sorte qu’au gré des conflits armés et des transhumances d’un pays vers un autre, des millions de personnes ont connu tous les quatre pays alors que d’autres n’ont connu que la vie des camps de réfugiés ou de déplacés.

Le problème de réfugiés s’ajoute à celui de l’accès aux ressources naturelles, notamment la terre, car les enjeux fonciers ont été et sont autour des massacres réguliers. Dans une économie basée essentiellement sur l’agriculture et l’élevage, et dans une zone où la densité démographique est de très loin la plus élevée du continent (380 habitants au km2 contre 10 à 20 en moyenne en Afrique), les disputes autour de la terre deviennent rapidement des conflits armés et des drames politico-militaires. Les ressources naturelles, en particulier les minerais et le pétrole, ont vite fait d’exarcerber les conflits et fragiliser la paix dans les zones où leur exploitation et leur commerce sont contrôlés par des groupes armés. Car loin de servir à créer des revenus et de la richesse, ces ressources servent au financement de l’achat des armes et à toutes sortes de trafics illégaux. Sans avoir investi un seul $ dans l’exploitation, les multinationales qui rachètent ces minerais exploités artisanalement dans des conditions inhumaines, se retrouvent en maillon final dans la chaîne d’alimentation des conflits des Grands Lacs. Les Nations-Unies et plusieurs ONG ont produit plusieurs rapports qui dénoncent cette exploitation des ressources contre la paix. Mais les changements sont presque invisibles. A chaque rapport, ces entreprises changent de stratégies.

Par ailleurs, les efforts de construction de la paix que déploient les différents acteurs institutionnels (Etats, institutions internationales, ONG, etc.) ou des individus, se trouvent anéantis ou fragilisés par un phénomène particulièrement inquiétant. En effet, vu l’ancienneté des conflits et leur caractère régional, de nombreux combattants démobilisés dans un pays se sont engagés ou ont été recrutés dans les conflits des Etats voisins de sorte qu’aujourd’hui il existe des milliers d’hommes expérimentés dans les techniques et la pratique de la guerre. Ainsi, tout chef de guerre recrute facilement des troupes aptes au combat sans besoin de mobilisation particulière ni de formation aux techniques de guerre ou à la manipulation des armes. L’abondance des armes en circulation vendues très bon marché (20 à 50 $) font de ces ex-combattants une menace contre la sécurité dans certains quartiers ou dans certaines zones. Car, faute d’emplois dans une région marquée par un fort taux de chômage (jusqu’à 70% de la population active), la détention d’armes constitue pour eux le moyen d’accéder aux biens qu’ils n’ont pas. Ceci pose le problème de la réinsertion des ex-combattants lorsque les accords de paix sont signés et que les groupes armés sont démobilisés. Les structures socio-économiques qui peuvent renforcer la paix dans la durée ne suivent pas. Tel est le défi des programmes de DDR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion) lancés lorsque cessent les affrontements entre factions et armées. Poser l’équation de la paix en terme d’emplois et de lutte contre le chômage paraît primordial.

Quelles orientations thématiques et quelles initiatives d’actions pour la paix en Afrique?

En dépit de ce constat, il est intéressant de voir comment dans cette région le besoin et le désir de paix sont tellement vivaces que les populations, loin de baisser les bras, sont prêtes à braver des dangers pour initier la paix. De nombreuses initiatives sont tentées par les uns et les autres. Ce sont des bourgeons de la paix.

Dans ces pays qui ont payé et continuent de payer le tribut le plus lourd en termes de perte en vies humaines et démolition des structures vitales de base, la paix ne prend son sens qu’autour de la problématique de la reconstruction :

  • Reconstruction de la confiance : confiance en soi et confiance en l’autre, surtout confiance dans le voisin. Les conflits et les guerres ruinent la confiance et s’enracinent là où règne la méfiance. Reconstruire la confiance mutuelle implique le pardon, la réconciliation et la justice.

  • Reconstruction de l’individu brisé : reconstruction de l’identité, réhabilitation de la dignité physique et morale de la victime de guerre, de la femme violée, du rescapé ainsi que du groupe social/ethnique marginalisé, etc.

  • Réinsertion des ex-belligérants (adultes et enfants) dans la communauté et dans des structures socio-économiques afin qu’ils soient acceptés comme membres à part entière de la communauté et qu’ils ne se transforment pas en vecteurs d’insécurité.

  • Reconstruction des structures sociales et familiales au sein desquelles les Valeurs et les Droits de l’Humanité prennent racine.

  • Reconstruction des structures socio-économiques et des infrastructures permettant à la société de revivre et à la personne humaine de trouver des sources d’épanouissement : entreprises, écoles, centres de santé, églises, marchés et commerces, moyens de communication, espaces de loisirs, etc.

  • Réhabilitation des institutions sociales : poste, tribunaux, bureaux d’état civil et services publics (protection civile ou police, assainissement, environnement/écologie, etc.).

  • Réhabilitation de l’habitat et du milieu de vie, y compris les enjeux environnementaux autour des ressources naturelles partagées (eau, forêts, etc.).

Si tel peut être le vaste agenda de la paix post-conflit non seulement dans les Grands Lacs mais au niveau mondial, l’expérience sur le terrain montre l’étendue et la complexité des difficultés rencontrées par les acteurs de développement et de paix pour répondre aux besoins de reconstruction dans une perspective durable. Car la période de post-conflit est marquée par le constat du vide : absence de repères, vide institutionnel, absence de données et d’informations fiables, carrence de structures d’accompagnement, manque de passerelles entre les groupes d’intervenants, manque d’outils d’analyse synthétique et transversaux et manque d’instruments pour enrichir ces outils.

C’est après avoir expérimenté ces vides dans les Grands Lacs que nous avons lancé l’initiative d’Observatoire de Reconstruction Post-conflit destiné à nourrir une plateforme de dialogue et d’échanges de compétences entre différents réseaux d’acteurs désireux d’enrichir leurs expériences sur la paix et le développement. L’Observatoire est conçu comme un outil destiné à orienter les analyses et les actions de ces acteurs. Son l’objectif et ses missions sont de :

  • Recueillir et rendre disponibles les informations sur l’environnement socio-économique et de la paix dans cette région

  • Explorer les mutations et les dynamiques susceptibles de constiuer un socle aux actions allant dans le sens de la promotion de la paix et du développement des économies locales

  • Evaluer les besoins et les priorités autrour desquelles mobiliser la coopération des partenaires

  • Mettre en place des indicateurs adaptés à la reconstruction post-conflit et applicables ailleurs: tissu social, environnement socio-économique, justice, paix, administration, etc.

  • Contribuer à la professionalisation des acteurs locaux (associations, ONG, micro-entreprises, coopératives…) à la reconstruction de leurs milieux à travers la formation et le partage des analyses ou des informations

Ces missions s’appliquent sur quelques produits :

  • Des recherches-actions qui permettent d’analyser, d’initier des opérations et de mettre en débat l’espace régional: ses sociétés, ses économies, ses cultures, son évolution socio-politique et les perspectives à court et moyen terme. Ces recherches-analyses proposent des pistes de lecture indispensables pour accompagner les décisions et les actions en faveur de la reconstruction et de la paix.

  • Une base de données actualisées sur les initiatives, les enjeux en cours, les dynamiques en présence et les acteurs qui les portent. Fonctionnant comme une cellule de veille, l’observatoire met en place des indicateurs sur les risques éventuels pour une alerte précoce et des stratégies de prévention des conflits.

  • Une plateforme d’accompagnement de la réflexion et de l’action pour le développement économique et la construction de la paix post-conflit à travers des missions de formation ou d’études, des activités de conseil, d’information et d’accompagnement d’acteurs.

  • Des outils de communication, de promotion et de mise en valeur de l’information : site internet, blog, table ronde, forum, cartographie, etc.

Sur la base d’un état de lieu des enjeux de la reconstruction et d’une cartographie des informations, des acteurs et des filières/thématiques, il identifie les leviers de redémarrage de l’économie ou de la paix ainsi que les conditions et les moyens d’amélioration de la vie. A long terme, les champs d’application de cet observatoire s’étendront sur :

  • La sécurité humaine et la paix ;

  • Les infrastructures de base : eau, énergie, transport ;

  • L’éducation, le soutien sanitaire et psychosocial ;

  • La finance et la micro-finance ;

  • Les ressources naturelles et l’environnement (eau, forêt, minerais, hydrocarbures) ;

  • L’agro-alimentaire et la pêche ;

  • Le tourisme et l’artisanat ;

  • Les télécommunications, les médias et les technologies de l’information ;

  • Les réformes institutionnelles: justice, fiscalité, décentralisation, gouvernance ;

  • Le commerce régional et international.

Définie comme un outil d’appui aux initiateurs de la paix et du développement, cette initiative se veut une contribution à la recherche régionale et internationale de la paix. Cette initiative est demandeuse de collaboration et de partage avec Irenees et toutes forces susceptibles de créer une synergie mondiale afin de lancer des actions pilotes.