Pierre Calame, Kligenthal, 24 juin 2007
Les défis des forces armées en Asie centrale et les raisons de l’appui de la FPH.
Présentation de M. Pierre Calame, Directeur de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme.
Quatre raisons principales ont conduit la Fondation à soutenir avec enthousiasme l’organisation de cette initiative :
I. La rencontre : fruit du hasard et de la nécessité.
La Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme (FPH) insiste beaucoup sur l’idée qu’un partenariat est avant tout une aventure humaine, menée par des êtres en chair et en os.
Or, une aventure humaine est l’enfant à la fois de la nécessité et du hasard.
Enfant de la nécessité :
Au stade où en est l’humanité et face à l’ampleur des interdépendances entre les peuples, la construction d’une communauté mondiale où hommes et femmes apprennent à se connaître et à se respecter, devient absolument nécessaire. Dans cette construction, il nous a semblé que l’Asie centrale occupait une place extrêmement importante.
Enfant du hasard :
Le développement des liens entre hommes et femmes n’existe que par les rencontres humaines qui elles, sont souvent le fruit du hasard. Cette rencontre a été possible grâce à un enchaînement d’amitiés qui se sont forgées progressivement entre Gustavo Marin et René Cagnat en passant par le Général Cot et Manfred Rosenberger. C’est donc bien une histoire d’hommes et d’amitiés qui a mené à l’organisation d’un tel événement.
II. La responsabilité, au cœur de la construction d’une communauté mondiale.
La construction d’une communauté d’hommes et de femmes du monde, n’est possible qu’en respectant le principe de responsabilité. Chacun doit assumer SA responsabilité. Ce devoir moral incombe aux cadres supérieurs, aux gouvernants, aux chefs d’entreprises, mais aussi aux chercheurs, aux professeurs… à chacun d’entre nous, qui que nous soyons.
Dans un contexte nouveau de mondialisation et d’interdépendance, chaque profession, à commencer par celle des militaires, est confrontée à la question de sa propre responsabilité vis-à-vis de la société mais aussi du reste du monde.
III. Construire une vision de l’avenir, fruit de la passion et de la raison.
Au-delà de la connaissance mutuelle, le défi de cette rencontre est de construire ensemble une vision, enfant de la passion et de la raison.
Notre devoir en tant que Fondation, est d’aider partout où nous le pouvons, à faire naître une vision d’avenir. A l’image de celle de Jean Monnet concernant l’Europe. Nous sommes encore aujourd’hui les héritiers de cette vision. Le problème historique est que nous n’avons pas eu, à la fin des années 80, de visionnaires capables de penser ce qu’il y aurait après la chute de l’empire soviétique, et comment gagner le nouvel état du monde qui allait s’ensuivre…
IV. L’intégration régionale au cœur de la gouvernance mondiale.
Au sein des réflexions et des engagements de la FPH, la question de la gouvernance est centrale : comment gérer le monde de demain ? Un monde interdépendant, qui ne peut plus se gérer pas l’opposition entre blocs….
La conviction qui est la nôtre, est que nous ne pourrons construire un monde pacifique qu’en prenant appui sur un nombre limité de régions du monde. En ce sens, l’intégration régionale, dont l’UE reste le modèle, nous semble être la seule voie possible afin de construire un monde pacifique. C’est pourquoi la réflexion que vous mènerez, en tant que responsables des forces armées, sur votre région, est pour nous de la plus grande importance pour l’avenir.