Marie Mwira, Johannesburg, mai 2007
Les perspectives « Genre » susceptibles d’infulencer les rapports Hommes-femmes dans les communautés de base pour la paix et la bonne gouvernance en RDC.
La Problématique « GENRE » dans la province du Nord-kivu en RDC.
Les relations « Homme-femme » dans le processus de l’autosuffisance en RDC ont relevé que la « construction sociale » des rôles féminins et masculins ainsi que la hiérarchie qui marque cette forme de relation aboutit à placer la femme dans une structure déplorable.
De la compréhension du genre
Bien que le genre soit une disposition qui réhabilite l’homme et la femme dans les relations étiques, il prête confusion dans la compréhension des plusieurs. Pour certains cas, quand on parle du genre, cela se rapporte spécifiquement aux femmes, pour d’autres, le genre est une disposition agressive que mènent les femmes contre les hommes. Dans cet état des choses, le processus risque de perdre son application au sein de la société. L’égalité (homme et femme ne veut pas dire identité physique ni psychologique car les deux personnes ne sont en termes de supériorité ou l’infériorité qu’il faut considérer les relations de l’homme et de la femme, mais ils se complètent harmonieusement. La différence n’est pas égale à la supériorité, moins encore à l’infériorité car la femme n’est pas superposable à l’homme. Aujourd’hui cette compréhension du genre en RDC, varie selon que l’on se trouve à la campagne, dans les villages, dans les milieux extra coutumiers ou alors dans les milieux urbains.
Dans l’arrière pays, spécialement dans les districts et autres subdivisons administratives, la population est fortement encrée dans la coutume et les chefs traditionnels veillent au respect de celle-ci. Là le code de la famille est ignoré. Ces considérations traditionnelles de l’infériorité de la femme vis-à-vis de l’homme, les systèmes socio-économiques en place n’ont pas permis à la femme de sortir de sou niveau de pauvreté qui se caractérise par :
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Le non-accès à la terre
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Le non-accès aux capitaux
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Le non-accès aux services de base et aux études au même titre que les hommes.
Cette pauvreté s’est aggravée dans la province du nord-kivu par la guerre sans merci. La chute des revenus des ménages et l’augmentation du chômage qui en découle ont condamné la femme du nord-kivu (RDC) à porter seule le poids de la famille.
En milieu rural, cette situation s’accentue par l’insécurité et les populations sont poussées aux déplacements forcés, d’où l’abandon des travaux de champs et de l’élevage, seules les activités économiques de la femme rurale. En plus, cette femme est humiliée dans sa dignité par les violences et viols. Les systèmes patriarcaux de propriété et de l’héritage des ressources au sein de la famille entretiennent les inégalités de sexe. Le droit de gérer les propriétés et les revenus des ménages n’appartient qu’à l’homme, chef de famille et les conséquences actuelles font que les femmes ne parviennent pas à accéder aux crédits bancaires faute de garanties à présenter. L’autorisation maritale de travailler ou d’exercer un commerce n’est pas totalement aboli.
Au niveau des ménages persistes encore la division stricte du travail et cela réduit sensiblement les chances des femmes d’évoluer afin d’être en compétition avec les hommes. Enfermées dans la tradition faute de temps dû aux multiples charges ménagères et compte tenu de son niveau intellectuel souvent assez bas, la femme du nord-kivu (milieu rural) ne peut participer aux séances de formation ou d’information et s’intéresse peu aux technologies nouvelles. Une fois scolarisée, celle-ci s’oriente souvent vers le secteur essentiellement social ; ce qui limite ses compétences, ses connaissances ainsi que ses aptitudes à profiter des opportunités offertes par le progrès du développement. Dans le ménage, la femme est une aide pour son époux, elle vient en second position après son époux. Les principaux rôles de la femme sont la procréation et le rôle économique (agriculture, petit commerce, etc…) pendant que tous les travaux ménagères lui appartiennent seules. Ses enfants sont pris en considération en manière d’héritage ou au moment ou elle qui les a mis au monde n’a pas le droit d’hériter.
1er article de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes stipule que les principes de l’égalité des droits et du respect de la dignité font que l’homme est appelé à accepter de faire ce que fait traditionnellement la femme. Sur le marché de l’emploi, ce sont les fonctions sociales ou les femmes sont plus représentées, et pourtant elles sont capables de beaucoup de choses comme l’ont déjà prouvé plusieurs fois quand l’occasion leur est donnée. Elles enrichissent le monde d’un apport très particulier par un sens de sacrifice (que l’on nous considère comme une attitude de résignation).
Au niveau de prise des décisions et même aux postes qui requièrent une simple nomination, la femme reste sous-représentée. A cela, il faut ajouter le fait que les médias véhiculent une mauvaise image de la femme politique et aussi le regard que l’homme porte sur elle, demeure l’un des freins majeurs. Le statut d’une femme célibataire chef de ménage n’est pas connu, elle est souvent associée aux prostituées et aux personnes mendiantes. La violence et discrimination que subit la femme dans notre société a ses sources dans l’héritage de l’éducation donnée à la femme dès la naissance au mariage, des rapports sociaux qu’entretiennent entre elles et des us et coutumes. La femme et l’homme sont victime de leurs milieux de croissance. La notion de la femme comme victime de la violence et de discrimination est plus répandue dans le monde que celle de la femme comme auteur de la violence contre d’autres femmes. La démarche de la femme pour vivre sa dignité resterait partielle si celle-ci continue à considérer l’homme comme l’agresseur et elle-même l’agressée. La femme qui est à la base de l’éducation des enfants n’y parviendra vraiment que si elle accepte de reconnaître aussi sa part de responsabilité dans la violence qu’elle subit et qui l’empêche de vivre sa dignité et d’atteindre son épanouissement (belle fille – belle mère, collègue de service…)
A cela s’ajoute certaines croyances religieuses, le mariage précoce, les lois discriminatoires et l’ignorance de la planification familiale qui ne lui permettent pas d’accéder aux service de base autant que son mari qui seul peut décider sur son travail.
Atouts et limites de la femme :
Les femmes ont-elles vraiment des atouts ? Quels seraient les principaux obstacles ?
Atouts :
Les 1ers atouts sont ceux liés au développement communautaire dans lequel la femme prend une part active. Elle constitue la cellule de base de la société (22 tâches). Elle joue aussi malgré sa position dans le ménage, le rôle de 1ère conseillère de l’homme, son mari. A ne pas négliger, de nombreux époux consultent leurs épouses avant de prendre des décisions importantes. L’expression « la nuit porte conseil » est révélateur de cette participation occulte de la femme à la gestion de la cité (dans 1 cadre de prendre une décision le lendemain).
Dans le cadre de notre convention d’objectifs, les femmes et les hommes se sont impliqués dans l’exécution de différents projets entre autre :
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La sécurité alimentaire (éleveurs, agriculteurs, producteurs des champignons, petit commerce)
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Le processus de résolution des conflits
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Capacité de médiation innée dans les ménages et famille (plaidoirie)
Ces activités ont favorisé le leadership féminin ainsi que l’autonomie dans la gestion de ses ressources. Ces atouts devraient permettre aux femmes d’occuper des postes de responsabilité qui leur permettrait de prendre ses décisions en faveur de la communauté toute entière et non pour leur profit personnel.
Limites :
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1. Les femmes n’aiment pas les femmes : souvent les femmes se sous-estime et n’encouragent pas les efforts de leurs consoeurs
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2. Les conditions de vie précaire
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3. Les obstacles socio-culturels (tradition, mentalités, rétrogrades, coutumes, habitudes culturelles et dot)
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4. Obstacles d’ordre spirituel et religieux (peur)
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5. Obstacles liés à l’éducation (taux élevé d’analphabétisme)
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6. La pauvreté due aux difficultés d’accès au revenu
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7. Les obstacles liés à la situation économique
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8. Les obstacles d’ordre politique et juridique
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9. Les obstacles d’ordre psycho-social : le stéréotype de la femme qui infériorise la femme en faisant d’elle un enfant, un être faible, légère…
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10. Tous ces freins sont réellement une entrave à la participation de la femme à la vie publique.
Perspectives d’avenir :
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1) Mener une enquête sur les us et coutume discriminatoire et éradiquer les attitudes négatives des femmes contre les femmes
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2) Promouvoir les valeurs positives de nos cultures respectives
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3) Proposer au parlement des amendements aux différents textes nationaux régissant les droits humains et en particulier en ceux de la femme
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4) Mener des actions de lobbying pour le respect des droits de la femme et de l’enfant
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5) De demander que les viols perpétrés pendant les guerres soient qualifiés de crime contre l’humanité
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6) Dénoncer les violations de droits humains
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7) Mise sur pied d’un observatoire chargé de question sur les viols et violences faites aux femmes et autres liés à la bonne gouvernance
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8) Soutenir les actions des femmes dans tous les projets de développement et de la promotion de leurs droits
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9) Appuyer techniquement, matériellement et financièrement toute initiative de développement des femmes
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10) Influencer la participation active des hommes aux activités de la journée de 8 mars et autres des femmes
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11) Favoriser l’épanouissement d’esprit par les voyages d’échange localement, régionalement et internationalement
Conclusion :
Il est vrai que le changement souhaité ne viendra pas tout de suite. C’est un processus long et pénible mais qui nécessite qu’on s’y mette et qu’on lui consacre un réel engagement pour celle-ci ne soit plus considérée comme groupe vulnérable. L’homme et la femme doivent fournir un effort pour améliorer leur relation afin de développer leurs aptitudes pour participer à la reconstruction de notre Pays, La République Démocratique du Congo.